1811, plusieurs lo is, arrêtés, i décrets, etc. en vigueur dans l'Empire
français, furent déclarés exécutoires dans les départements de la Hollande.
Parmi ceux-ci on remarque les lo is, arrêtés et décrets, relatifs à la
création et à l'organisation de la Légion-d'honneur.
La révolution de 1789, et ensuite la république française abolirent toutes les
institutions qui blessaient les idées de liberté et d'égalité. Elles entraînèrent
dans la ruine de la noblesse, de la pairie et des distinctions héréditaires,
les ordres de chevalerie comme contraires aux principes d'égalité.
Cependant il fallait des récompenses pour ceux qui, par leur vertu,
leur courage et leur dévouement, avaient acquis des droits à la reconnaissance
de la nation.
Le Premier Consul, usant de son pouvoir et de son influence, établit,
par une loi du 29 floréal an 10 (19 mai 1802), la Légion-d'honneur pour
récompenser tous les mérites et tous les services. //Elle paye," ainsi
s'exprima le Premier Coqsul au Corps-Législatif, „aux services militaires
„comme aux services civils le prix du courage qu'ils ont tous mérité;
„elle les confond dans la même gloire, comme la nation les .confond
„dans sa reconnaissance. Elle unit par une distinction commune des
„hommes déjà unis par d'honorables souvenirs; elle convie à de douces
„affections des hommes qu'une estime réciproque disposait à s'aimer."
Le Premier Consul termina son exposé par ces mots: „Cest la création
„d'une nouvelle monnaie d'une bien autre valeur que celle qui sort du
„trésor public, d'une monnaie dont le titre est inaltérable, et dont la
„mine ne peut être épuissée, puisqu'elle réside dans l'honneur français;
„d'une monnaie enfin qui peut seule être la récompense des actions
„regardées comme supérieures à toutes les récompenses."
Un arrêté consulaire, du 13 messidor an 10 (2 juillet 1802) réglait
l'organisation de la Légion-d'honneur.
Il y eut un grand-cohseil-d'administration et seize cohortes. Les revenus
de la Légion consistaient en domaines situés dans les différents départements
de l'Empire, et en rentes sur l'Etat.
Indépendamment du palais de la Légion, qui était à Paris, un palais
ou château servait de chef-lieu à chacune des cohortes. Ces édifices
servaient d'hospice et de logement pouf les décorés qui reclamaient de
la patrie les soins dus à la pauvreté, à la vieillesse et aux blessures.
Parmi les quatorze départements dont était composée la troisième
cohorte, il y en avait six de la Hollande, savoir: ceux des Bouches-de-la-
Meuse, des Bouches-de-l'Issel, de l'Ems-occidental, de la Frise, de l'Issel-
supérieur, et du Zuyderzée ; tandis que le septième département de la
Hollande, celui de l'Ems-oriental, faisait partie de la quatrième cohorte. '
La Légion se divisait en grands officiers, commandants, officiers et
légionnaires.
Le grand cordon, institué par décret Impérial du 10 pluviôse an 13
(30 janvier 1805), n'était conféré, par l'Empereur, qu'à de grands officiers
de la Légion; le nombre ne pouvait en excéder soixante. Les Princes
de la famille Impériale et les étrangers, auxquels cette décoration était
conférée, n'étaient pas compris dans ce nombre de soixante; ils pouvaient
la recevoir sans être membres de la Légion.
Les titulaires des grandes dignités de l'Empire, composaient le grand
conseil d'administration. Ce conseil nommait un Grand Chancelier et un
Grand Trésorier qui étaient grands officiers. Ceux-ci avaient le rang des
grands officiers de l’empire, et jouissaient, dans toutes les circonstances,
des mêmes distinctions et des mêmes honneurs, tant civils que militaires.
L'Empereur était à la fois, chef de la Légion, et président du grand
conseil d'administration. Il nommait les membres de la Légion, soit de
son propre mouvement, soit sur la présentation du Grand Chancelier,
auquel ceux qui aspiraient à cet honneur adressaient leurs demandes et
leurs titres.
D'après les constitutions de l'Empire, tous les grands officiers, commandants
et officiers, étaient de droit membres d'un collège électoral de
département, et tous les membres de la Légion étaient de droit membres
d'un collège d'arrondissement.
Un statut Impérial organisa les maisons Impériales Napoléon, d'Ecouen
e t de Saint-Denis, pour l'éducation des filles, soeurs, nièces et cousines
germaines des membres de la Légion d'honneur. Les jeunes élèves étaient
admises par l'Empereur sur la présentation du Grand Chancelier.
Les Français admis dans la Légion-d'honneur prêtaient le serment
suivant :
„Je jure, sur mon honneur, de me dévouer au service de l'Empire et
„à la conservation de son territoire dans son intégrité, à la défense de
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