N°. 94. PI. XIV. Méreau.
Une ermiuette, ustensile de tonnelier, entourée d’une couronne de feuilles.
Revers; dans le champ:
1808, 15 augustus, Bemardus AlberdingJc, Mr. Kuijper.
(1808, 15 août, Bemardus Alberdingk, Maître tonnelier).
Cette pièce est en cuivre jaune, et gravée en creux.
La corporation des tonneliers à Amsterdam, date définitivement dé
1542 ; avant cette époque les tonneliers faisaient partie de la corporation
des forgerons dite, ST Eloyengild. En 1601, la corporation reçut de
nouveaux statuts. En 1796, lorsqu’il fut question de la suppression
des corporations de métiers, MM. Prederik Alberdingk, Jan-Hendrîk
Stuelen, Prederik Voest et Lambertus Landman, convoquèrent les membres
de la corporation dans l’hôtel dit: het Valkje, à Amsterdam, pour
s’occuper des mesures à prendre pour éviter l’extinction de leur association.
Ces Messieurs firent dresser une requête par le Notaire Wagner,
et furent ensuite chargés de représenter les tonneliers d’Amsterdam auprès
de la commission générale des corporations de métiers à Leyde, dans
la discussion de l’adresse qui fut présentée à l’Assemblée-Nationale à la
Haye, dans le but d’assurer le maintien de ces institutions. Après la
proclamation de la constitution de 1798, un décret du 5 octobre de la
même année, déclara toutes les corporations de métiers, supprimées. Il
paraît cependant qu’on ne s’inquiéta pas beaucoup de cette mesure, du
moins celle des tonneliers continua d’exister de fait. Le 29 décembre
1807, elle contribua pour 45 florins, 9 sous et 8 deniers, dans les frais
faits pour le maintien des corporations de métiers. En 1808 sous .le
gouvernement du Roi Louis-Napoléon, des reformes furent introduites
dans son organisation. Dans cette même année trois tonneliers furent
admis comme maîtres, sans avoir fait preuve de capacité ainsi qu’on y
avait été obligé jusqu’alors, mais en payant 25 florins. En 1812 cette
corporation partagea le sort des autres,.et fut dissoute. Saint-Matthieu
en était le Partron.
Le nom gravé sur ce méreau est celui de M. Bernardus Alberdingk,
né, le 4 octobre 1790, fils cadet^de M. Frederik Alberdingk, et de
Catharina-Elisabeth Been.
La famille Alberdingk, aussi nommée Alberding ou Alberdingh, est
originaire de l’évêché de Paderborn. Elle s’établit au XVIIe siècle dans
les Pays-Bas. Depuis 1740 des membres de cette famille ont exercé le
métier de tonnelier. Hendrik Alberdingk passa maître, le 15 février 1763;
Frederik le fut, le 4 novembre 1782, et. Bernard fut un des trois tonneliers
qui, en 1808, obtinrent ce grade en payant 25 florins. Un de leurs
ancêtres, Johan Alberdingh, quelquefois nommé van Alberding, s’est distingué
comme un très-habile ingénieur. Il était le contemporain et 1 ami
du célèbre ingénieur Menno van Coehoorn. En 1674 il avait le titre
d’ingénieur ou maître de fortification; lé 14 février'1681,. il fut nommé
par Menno van Coehoorn arbitre dans la querelle qu’il eût avec lé
Capitaine Paen; en 1690 il fut Contrôleur des fortifications en Frise; en
1697 Lieutenant-Colonel, et mourut en anvier 1701, comme Directeur à
Zutphen. Le frère de M. Bernardus Alberdingk , se nommait Joannes-
Franciscus. Il montra de bonne heure, un goût très-prononcé pour les
beaux-arts. Comme musicien et compositeur il s’est acquis une belle
réputation. Ce fut lui, qui donna les premiers enseignements dans la
poésie, à son fils M. Joseph Alberdingk Thym, qui aujourd’hui est un
des pôëtes et littérateurs Néerlandais les plus distingués.
Par décret Royal, du 20 janvier 1834, M. Joannes-Franciscus
Alberdingk, reçut, pour lui et ses, descendants légitimes, l’autorisation
d’ajouter à son nom de famille, celui de son épouse, Thym.
Lorsqu’une personne s’était fait passer maître dans le métier de tonnelie
r , on avait l’habitude de lui. délivrer un méreau, sur lequel était
gravé, son nom et la date à laquelle il avait obtenu sa qualité de maître.
Par conséquent ces méreaux portent tous des dates différentes. Or, bien
que l’année 1808 soit gravée sur celle-ci, nous avons préféré la classer à
la date, à laquelle cette corporation fut dissoute, attendu que cet événement
offre plus d’intérêt que l’élévation d’un d e s m em b r e s de là corporation, au
grade de maître.