CotyLiusmons (to koti/x*ov ego?). Les Grecs anciens comme les modernes
, donnent rarement de noms génériques à une chaîne entière de
montagnes. Le mont Gotylius à 40 stades de Phigalia sur lequel on
trouvait le lieu nommé Bassæ et le temple d’Apollon-Epicurius n’était
dans l’origine que l’extrémité du contrefort élevé de Sklirou qui domine
le temple. Pausanias applique ce nom dans une signification plus étendue
aux montagnes au nord et à l’est de Phigalia. * Phigalia est entou-
<r rée de montagnes, à gauche par le mont Gotylius, et à droite par le
« mont Elaïus qui se prolonge devant cette cité.»1 Le montElaïus devait
être la chaîne de Koutra et de Kouvéla qui forme un rideau au sud de
Phigalia. Voici donc encore cette singulière manière de s’orienter ; oh
dirait que Pausanias regardaitla Grèce en se plaçant à Rome ou au couchant,
et on pourrait en citer beaucoup d’autres exemples. La caverne du
mont Elaïus où l’on adorait Cérèsla Noire, pour laquelle Pausanias fit le
voyage de Phigalia, n’a pas été retrouvée. Le temple d’Eurynome au
confluent du Lymax et de la Néda est également inconnu ; et il paraîtrait
que les sources thermales qui sortaient près delà ont perdu leur
chaleur, caries habitans n’ont pu nous les indiquer.
En se rendant de Pavlitsa à Bassæ, M. Gell signale des ruines de bains
vers la naissance de la vallée de Dragogi. M. Blouet. qui les a reconnues
pour les ruines d’un temple dont les débris sont assez remarquables,
nous fait voir ailleurs combien des observations précises justifient
l’exactitude de Pausanias : à 10 m. à l’ouest-sud-ouest du temple de
Bassæ est une fontaine qui se perd bientôt dans la prairie, observation
faite par le voyageur grec et de laquelle il conclut qu’elle ne peut
être la source du fleuve Lymax ; il ajoute : « Il y a au-dessus du temple d’A-
« pollon-Epicurius, un endroit nommé Cotylon... Vénus y a un temple.»
Ce passage est complètement vérifié par M. Blouet, qui a reconnu à
10 minutes au N.-O. du temple, dans un petit bassin entouré dé crétés
rocheuses les soubassements d’un temple antique, recouverts des ruines
d’une chapelle. Il est possible que le nomCotylius vint de ce petit bassin,
en forme de coupe verdoyante tel qu’on en rencontre si souvent dans les
1 A rc . G. 4 1 , | 5.
montagnes de la Morée ; plus tard il fut appliqué adjectivement à toute
la montagne.
EUTJtESII ( È*i)Tçn<rioi ).
Les Eutrésiens ou Euctrésiens (E«/Vrg»V<<w ) suivant l’ortographe des
anciennes éditions de Xénophon, occupaient la riche plaine au nord de
Mégalopolis et le versant des montagnes orientales jusqu’aux limites des
Mænaliens.Leurs villes abandonnées pour la fondation de Mégalopolis
furent Tricoloni, Zoetium, Charisia, Ptolederma , Cnauson et Paroria.
Tricoloni (oî tçmo'xmoi'). La ville desTricolons était sur la route de Me-
thydrium, à 137 stades de cette ville et à 33 de Mégalopolis .Nous n’avons
pas à craindre d’erreur dans ces nombres, car Pausanias donne ailleurs la
distance totale, 170 stades. Il est probable d’après cela que cette ville
était située un peu à l’ouest deKaratoula. En s’y Tendant, on trouvait
Scias z°>?‘0v) à 15 stades de Mégalopolis , puis à 10 stades Cha-
risiæ («» Xaçi<r/ee<) et , à dix stades plus loin , Tricoloni. Ici , la route se
bifurquait; sur la gauche on se rendait à Zoetium éloignée de 15 stades, et
delà, après 10 stades, à Paroria (n«g»g/«).
Toutes ces villes ruinées au tems de Pausanias remontent à une haute
antiquité, car elles se donnaient des fils de Lycaon pour fondateurs.
Elles devaient entourer le nord de la plaine comme le font les villages
actuels. La seule ruine mentionnée, dans cette direction, parM. Pëytier,
est un temple à 3800 m. à l’ouest de Karatoula qui pourrait avoir appartenu
à Zoetium.La route directe deTricolones à Méthy drium demande également
de nouvelles explorations ; on y cherchera le tombeau de Gallisto et le
temple de Diane-Calliste (’açre^ij'oç Kaxx/<rr»ç), le mont Phalanthus , la
ville du même nom, et ensuite Schoenus près de l’Hélisson.
Les positions des villes de Cnauson et de Ptolêdertna ne sont indiquées
par aucun auteur.
MeUalopolis (» Me>aAoVoA/ç). La fondation de cette ville futla ruine de
l’Arcadie etlè choix de son emplacement ne fut pas heureux. Un grand
torrent qui ravage ses bords la coupait en deux parties nord et sud. Son
immense enceinte, sa position en plaine-, vis-à-vis le débouché le plus
ouvert de la Laconie l’exposaient à tous les désastres que lui fit bientôt