antique dont Samicum était le territoire, que ce dernier nom subsista,
et fut de plus appliqué à un bourg ou château fort(;twe'W), situé près
du temple de Neptune Samiëïi, et bien distingué par Pausanias, de la
ville antique de Samia; Polybe cependant donne le nom de Samicum à
la ville elle-même. Elle était située entre Lépréum et le fleuve Alphée, à
100 stadesUe l’une et de l’autre. On lit aujourd’hui dans la traduction
française de Strabon (t. m, p. 162), entre Lépréum et le fleuve. Anigrus ;
il*est évident, par les distances très exactes et le texte même de Strabon
, que ce n’est pas Anigrus au lieu à’Annius, correction due à Xylan-
dér, mais Âlpheus que l’on doit lire*. Les deul distances de la table :
Olympia-Samaco XV et Samàco-Cyparissa XXIV sont, la première fa u-
liye, et la seconde parfaitement exacte. Les ruines de cette ville,¿-étudiées
avec soin par MM. les architectes8, se voient au revers septentrional
du mont Kaïapha, au-dessus ¿du défilé de Klidi; les remparts,
ftâtiqués de tours carrées ,-sont en blocs polygonaux bien taillés; l’acro-
pole s’élevait jusqu’à la crête de la montagne. On trouve au défilé de
Klidi les ruines de deux forts du moyen âge, et près de là, au pied
méridional du rocher de Kaïapha (Achaioe rupes) , les grottes des nymphes
Anigriades, visitées par Dodwell.
Anigrusfluv. (o -Aviyp»«). Ce fleuve profond, mais de si peu de pente,
qu’il formait un marais infect3, descendait du Lapithas, montagne
d’Arcadie, recevait l'Acidas, laissait à sa gauche la route de Lépréum à
Samicum, qui par conséquent se dirigeait comme aujourd’hui entre la
mer et les marais, et se déchargeait dans la mer au bourg ou fort de
Samicum*. Cétait, suivant Pausanias, le fleuve Minyéïus d’Homère. Si,
à ces diverses circonstances, nous ajoutons ce que dit le même auteur
des poissons de ce fleuve, nous serons obligés d’admettre que la rivière
1 La sagacité de M. K. Ottfr. Müller lui avait déjà>fait proposer cette correction,
Dorier, part. II, p. 460, malgré le peu d’exactitude/des partes que le savant philologue
de Gottingue pouvait consulter en 1824.
2 Voyez section d’architecture j tome I, p. 53 et suivantes.
5 Strab., VIII, C. III, § 19, part. II, p. 87 ed. Goray.
4 Paus., Eliac., I, G. 5 et 6.
d’Hagios Isidoros, la seule qui ne tarisse jamais dans cette région, se
jetait jadis dans le marais de Kaïpha, et portait jusqu’à son embouchure
près de Klidi, le nom d’Anigrus, hypothèse que les dunes mobiles de
toute, cette plage rendent très possible. ,,
Pylos Triplttjtiacus. Strabon ejt le seul auteur qui ait parlé de cette ville;
non seulement Pausanias ne la nÔmme pas, mais on voit qu’elle lubétait
entièrement inconnue, quand il dit qu’il ne connaît d’autres Pylos que
celle de l’Élide et celle de la Messénie. Devons-nous croire avec Mannert
qu’elle est de la création de Strabon, ou qu’un lieu obscur de ce nom
existât de son temps entre Lépréum et Samicum? Cette dénomination
était assez commune pour qu’il en fut ainsi, et il est à observer à cet
égard qne la position qui lui est assignée par Strabon, répondait à un
passage très fréquenté qui conduisait des villes arcadiennes, Clitor,
Psophis, Heræa, vers la côte de Messénie, passage défendu dansâe
moyen âge par un palæo-pyrgos'J jirès dp Piskini, qui n’a pas encore été
visité par les voyageurs.,^ •'
Lepreum urbs (™ siVçiw), ville située à 40 stades de la mer et à 100
stades du temple de Neptune Samién, nombres qui se rapportent assez
bien aux grandes ruines découvertes par Dodwell près du village de Stro-
vitsi, Construit sur remplacement de, la ville antique. L’enceinte de
l’acropole occupe tout le faite d’un contrefort étroit au nord du village.
Elle est flanquée de tours carrées* divisée en deux parties par un mur
intérieur, et d’une construction presque aussi régulière que Man-
tinée
Macistus urbs (« u J timt) , l’une, dés six villes fondées par les Mi-
nyenss, paraît avoir été le séjour de la tribu la plus puissante ; elle avait
l’intendance du temple de Neptune Samien. Son nom s’efface avec l’accroissement
de Lépîéum, et on peut douter qu’elle ait existé comme
ville, au-delà.du temps d’Hérodote, quoique Xénophons indique encore
1 Voyez Description de la Morée, section d’Architecture, 1 .1, p. 51.
° Herod., IV, § 148.
3 Xenoph., Hellen. III, 2, § 30.