de la chaussée qui portait J*’aqueduc d’Adrien, Strabon dit que la ville
était de son temps à 50 stades du lac, tandis qu’elle était jadis sur ses
bords; le nombre 50 est évidemment faux, les ruines n’étant pas à plus
de 12 stades du gouffre où se perdent les eaux du lac. M. Vietti annonce
avoir découvert le tombeau d’Æpy tus dans la position assignée par Pausanias,
entre les sources Tricrènes et la ville de Stymphale.
Sous le règne d’Adrien, les eaux de la plaine de Stymphale furent
conduites à Corinthe. L’aqueduc d'Adrien , travail gigantesque de près
de 10 myriamètres de longueur, est surtout remarquable par le hasard
heureux qui permit de le conduire à Corinthe en franchissant un grand
nombre de cols et de vallées, à peu près sans travaux souterrains et
sans arcades, ces cols se trouvant précisément à la hauteur exigée pour
la pente des eaux. La prise d’eau avait lieu au beau képhalovrysi situé
au bord septentrional du lac. Il est probable que les eaux ne pouvaient
sortir du bassin de Stymphale sans un canal souterrain qui les conduisaient
dans la longue vallée de Skotini où d’Aléa dont l’aqueduc suivait
le flanc oriental. Il franchissait ensuite un col vers Apano-Bélési pour
passer sur le versant septentrional de la vallée de l’Inachus où il se
maintenait à une grande hauteur afin d’atteindre le col du Trétos, dans
la chaîne du Dervénaki. Au delà la disposition du terrain et les ruines
montrent qu’il ne suivait pas la vallée du Longo-Potamos, mais qu’il
passait au-dessous d’Hagios Vasilios pour contourner le flanc oriental
des monts Skona et de l’Acrocorinthe. Dans ce trajet de près de cent
mille mètres, l’aqueduc franchissait au moins six cols et un seul, celui
à la sortie de la plaine de Stymphale, nous paraît avoir exigé des travaux
souterrains.
ORÇHOMENII ( oî ’Op^o/xeV/o*).
Pausanias ‘ met au nombre des villes des Orchoméniens: Méthydrium,
1 Arc. C . 2 7 , § 3, vol. I I I , p . 372.
Thisoa et Teuthis, auxquelles on doit joindre Thelpusa, suivant Étienne,
et probablement aussi Caphyæ, Callia et Dipoena. L’Orcboménie
(ttoKij^uxoç), riche en troupeaux, s’étendait ainsi de l’est à l’ouest sur toute
la région centrale de l’Àrcadie depuis les frontières de l’Élide jusqu’à
celle de l’Argolide. Le territoire de la ville d’Orchomène beaucoup plus
resserré était compris entre Mantinée, Méthydrium, Caphyæ, Phénée
et Aléa.
Anchisia mons (?o ’ay%i<rici opoç). Colline dê 150 a 200 métrés d élévation,
qui formait la limite entre la plaine d’Orchomène et celle de Mantinée.
Pausanias indique deux routes de cette dernière ville à la première.
L’une passait par le col de Kakouri et l’on y trouvait la fontaine d’Alalco-
ménia ÇA^aXnof/.eyiuç 7rtiy» )y et à 30 stades de la ville les ruines d’un
bourg nommé Mæra (Ma/pa »»p)1 qu’il ne faut pas confondre avec
l’enclos Mæras, situé près de Mélangia.3 Cette route était entièrement
unie et la seule propre aux chars. M. Yirlet en la parcourant a trouvé à
1200 mètres au sud de Kakouri et à 5,500 mètres (30 stades) des ruines
de Mantinée, une grande source nommée aujourd’hui Karyda, et près de
là, sur un petit mamelon qui traverse la route, les soubassemens d’un
temple et diverses ruines ; c’est là, évidemment, la fontaine d’Alalcoménia
et le bourg Mæra. L’autre route plus directe rencontrait au pied du mont
Anchisia un temple de Vénus dont les ruines subsistent près du Khan
de Bilaï. Sur le revers opposé de la montagne on trouve à la gauche du
chemin les ruines du temple célèbrç de Diane Hymnia {,ApTi>ie(vf t»ç
'r/Av/aç vuoçy, une chapelle est construite sur ses soubassemens. D’autres
ruines se voyent près de là, au bourg de Lévidi, et il est à remarquer
que c’est précisément dans cette position que devait se trouver l’Elymia
(» ’eAup*./*) mentionnée par Xénophon.5
Orchomenus urbs (» ’opa^eréç). Ses ruines très apparentes entourent le
village de Kalpaki ; l’acropole de construction polygonale qui est peut-
être la ville ancienne attribuée à Orchoménus, couronne le sommet de la
1 Paus. A rc . C. 12 , § 4.
2 Paus. A rc . C. 8, § 1 .
5 Hellen., lib . V I, C. 6, § 13 , p. 230, éd. Dindorf.