de la Kéléphina. Sa largeur est de 600 à 800 mètres, sa longueur de
1000 à 1200; au-dessous, la vallée se resserre en une gorge de deux
lieues de longueur, que suivait la voie ancienne. Nous avons trouvé des
débris antiques sur toutes les collines qui bordent la plaine au midi,
entre autres un petit sacellum très rapproché de la route. En outre, le
sommet de la montagne qui domine le Khan de Vourlia est couronné
par une enceinte, en partie moderne* en partië ancienne ; c’est un des
deux camps retranchés des-monts Evas et Olympus; le second doit se
trouver de l’autre côté du torrent, sur lés hauteurs de Basara. Cette
gorge, où combattirent deux armées de 25,000 hommes, où périt l’indépendance
de la Grèce, mériterait d’être étudiée avec plus de soin
que nous n’avons pu le faire. Le passage de Polybe, dans lequel il place
Sellasia à l’orient d’été de Sparte, pourrait jeter de l’incertitude sur sa
position; mais il est facile de voir que c’est une exagération pour rendre
plus sensible l’erreur de Zénon, qui dirigea Nabis par Sellasia pour
aller ensuite à Phéræ.
A 6000 mètres de Sparte, l’OEnus se jette dans le grand torrent
d’Agrianos et réunis, ils confluent avec l’Eurotas à 1400 mètres au-
dessus du pont antique.
Cnacion.(ô Kva.xiav'). Cette rivière, si bon s’en rapportait à Plutarque,1
serait Y OEnus grossi des eaux du torrent d’Agrianos. Alors, le lieu fixé
par Lycurgue pour les assemblées du peuple, aurait été hors de la ville,
dans la plaine située au confluent de l’CEnus 'et de l’Eurotas.; plaine
très unie et bornée au sud-est par une chaussée antique. S’il en est ainsi,
il ne parait pas* d’après l’histoire, que l’intention très sage du législateur
ait été suivie pendant longtemps.
Thomax mons ( o ©¿pvuZ), colline de Pavleïka. En parcourant la route
que nous décrivons, on apercevait Sparte après avoir dépassé le Thor-
nax, montagne célèbre par un temple d’Apollon, mentionné par Hérodote
8 et par Pausanias. Les Thébains, descendant par Sellasia, campent
dans la plaine près du temple cYApollon.3 Ce passage de Xénophon nous
1 Lycurg. C. 6, vol. I, p. 70; Pelop. C. 17, vol. 11, p. 15 edit. Schæfer.
* Herod., I, 69.
* Xenoph., Hist. Græc., lib. 1Y, C. 5, p. 233 edit. Dindorf.
porte à regarder le petit temple que nous avons trouvé sur la colline de
Pavleïka, près du sentier conduisant de Sparte à la vallée de l’GEnus,
comme le temple d’Apollon : ce n’est en effet qu’après avoir gravi cette
colline, qu’on aperçoit Sparte. Nous devons dire, cependant, que cët
édifice en marbre et de forme carrée, soubassement d’une chapelle
ruinée, n’a paru à M. Vietty qu’un monument héroïque.
Sciritis regio ( » SxipÎT/ç). Entre les routes deTegee et de Megalopolis
s’étendait la région âpre dite Sciritis, que traversait l’une des entrées
de la Laconie, entrée d’une défense facile? au-dessous de laquelle
était située la petite ville nommée Ios par Xénophon1 et Iasus par Pausanias.
. ■ " ■ .
Le canton âpre et sauvage de Kolinæs et sur le revers opposé, les
Kérasia-Khoria devaient former la Sciritis, et Ios doit se trouver près
du défilé de Lianou, sur la route directe de Sparte à la Moenalia. Si la
ville que Pausanias nomme Scirtonium (■s.xifrmiov) est le Scirus de
Diodore8 et d’Eustathe, * la Sciritis était en partie arcadienne et disputée
par les deux peuples dont elle formait la frontière, au temps de la
guerre du Péloponnèse.
Belemina (b*x«/*/v«). Le territoire de cette ville s’étendait, suivant
Strabon, jusqu’à l’entrée de l’Eurotas dans la Laconie , et par conséquent
jusqu’au col de Lianou : c’est le canton actuel des Vrousto-Khoria.
Il faisait lui-même partie de l’Ægytis, division du Péloponnèse plus ancienne,
dans laquelle existait la ville d’Ægys, détruite par les Spartiates
peu après l’invasion dorienne. *
La distance de Bélémina à Mégalopolis, 90 stades, répond bien aux
ruines très étendues vues par M. Vietty sur le plateau, au sud de Pé-
trina. Les 150 stades du même lieu à Sparte, que l’on conclut également
de l’itinéraire de Pausanias, ne représentent pas cette distance entière,
attendu qu’il omet le nombre de stades compris entre le tombeau
* Xenoph., Hellen. VI, C. 5 , § 25. M. Dindôrf, dans son excellente édition des Helléniques,
écrit Oioç.
3 Diod., II, 52 et 481.
* Eustath. ad Dionys. Perieg., p. 73.
4 Pausan. Lac. C. 2, § 6.