de ville à ville dont malheureusement la succession est souvent
interrompue. Dodwell et quelques autres voyageurs, ont cru à tort
que. Pausanias sè servait en général d’un stade contenu 10 fois dans
le. mille romain ou 750 fois dans le degré. D’Anville à cru pouvoir
tirer la même'Conclusion de la distance d’Olympie à Sparte , mais
les bases sur lesquelles il s’appuyait étaient fausses èn ce qu’il
ignorait la distancé réelle entre ces deux positions et peubêtre aussi
parce que les nombres de la table Théodosienne ne se rapportent
pas à cette distancer. ■
On voit, au contraire, dans cette même table, Source de documens
si précieux, que 81 milles romains, somme de plusieurs distances
toutes rigoureusement exactes d’après notre carte, correspondent à
630 stades de Pausanias, indice certain de l’emploi par ce dernier
auteur du stade olympique, du moins sur les.voies militaires.D’un
autre- côté on ne peut sè dissimuler que ses distancés itinéraires
ont-Joutes les caractères d’une grande inexactitude ; la longueur du
stàdé déduit diminue en général dans les contrées montueuses et
difficiles à parcourir , comme si les-nombres de stades ne résultaient
chez lui que d’une évaluation grossière du temps.
Le stade moyen de cet auteur, déduit de la comparaison de 3,020
stadeS, somme de plusieurs nombres donnés entre des points bien
connus du Péloponnèse et 492,780 m., somme - des distances correspondantes,
est de 163 m.; ce qui pourrait faire croire à l’emploi
du stade de. 700 au 0° ou de 158m, 8, tandis que cela ne provient
principalement, selon nous, que de fausses évaluations des distances.
Si l’on observe-, en elfet, que la comparaison de distances itinéraires
avec les distances prises au compas doit toujours laisser les premières
en excès sur les dernières, quelque soin que l’on prenne de se rapprocher
de la route la plus probable; quë eèt excès doit être d’autant plus
grand que d’un côté le voyageur a parcouru un pays plus montueux et
que dé l’aiitre le géographe a pris ses distances sur une carte à plus
petits points, on devra reconnaître que nos évaluations doivent être
beaucoup trop faibles relativement à celles que nous donne Pausanias;
par conséquent, le stade déduit' par comparaison ‘ (163“) doit être
beaucoup au-dessous de celui.mmployé par ce voyageur, au lieu de le
s u r p a s s e r de 4“,2 comme cela aurait lieu s’il avait .employé le stade
de 700 au 0“. Si au contraire nous comparons ces watt au stade
olympique, la différence en moins d’un huitième est précisément la
correction que, suivant d’Anville, on doit appliquer aux distances
prises en pays de montagnes. Quoiqu il en soit, si on commettait une
erreur théorique en attribuant à Pausanias l’emploi-général du stade
de 700 au 0° on s’écarterait peu de la vérité dans les recherches graphiques.
Nous devons ajouter encore que dans un seulcas l’emploi du stade
de 700 au 0"- dans Pausanias nous paraît avoir quelques probabilités ;
il s’agit de la distance-de 660 stades d’une colonne à Olympie à une
colonne dans Sparte, distance que d’Anville attribue par erreur au
stade de 10 au mille.
Quant à Scylax, abstraction faite des erreurs dont un grand nombre
appartiennent évidemment à ses copistes , le stade olympique est
celui qui s’adapte avec le plus d’exactitude, aux mesures qu’il nous a
données des côtes .de la Grèce .
L’appréciation de la valeur relative des documens fournis par les
différens écrivains de l’antiquité était encore un préliminaire indispensable
à' nos recherches. Une grande partie des erreurs des géographes,'
dans ces derniers siècles, provient de ce ¡qu’ils ont attribué
une même ivaleur à des témoignages d’inégale autorité ; tout en
cherchant à nous préserver de cette cause d’erreur, nous n’avons
négligé aucun document. Aux premiersvrangs des auteurs .que nous
avons consultés, nous citerons d’abord Pausanias, le plus véridique et
le plus consciencieux des voyageurs, puis Polybe qui seul, décrit les
lieux en topographe,-Hérodote, Thucydides et Xénophon. Il n’est pas
de sources où l’on croirait pouvoir puiser des renseignemeas plus multipliés
i t plus précis que dans lès deux historiens de la guerre du
Péloponnèse, et c’est avec surprise que l’on ,se voit désabusé par leur
étude; Leur, silence ou leur obscurité s’explique par le Cercle .étroit
des lecteurs auxquels ils s’adressaient ét qui tous connaissaient comme
eux-mêmes le théâtre de ces événemens. Il n’en est déjà plus ainsi
d’Ifêrodote qui écrivait à la fois pour l’Asie et pour la Grèce ; éloigné