Promontorium Junonis Acroeoe.1 Ce promontoire était, suivant Tite-Live,
à 7 milles romains de Corinthe et s’avançait en face de Sicyon. On y
trouvait un temple et un oracle de Junon, un étang et un édifice de forme
circulaire.*
M. Dutroyat a vu sur le cap Hagios Nikolaos, situé exactement à 7
milles romains de Corinthe, un lac remarquable nommé Youliasmeni, des
fondations d’édifice, une grande quantité de poteries antiques, des tombeaux
et des citernes creusés dans le roc ; quelques gros blocs sur le
bord occidental du lac, indiquent peut-être la place du bâtiment dont
parle Xénophon. Au-dessous de la chapelle. Hagios Nikolaos, qui occupe
probablement l’emplacement du temple , est une caverne où l’on peut
placer l’oracle de Junon.
OEnoë castellum (o/io» rgî%of). Nous avions d’abord pensé qu’OEnoë
était le Palæo-Kastro de Ktena, au-dessus d’Aspro-Kambo; mais
M. Forchhammer, archéologue danois, vient de reconnaître sur un
rocher au-dessus de Skino un autre Palæo-Kastro de forme carrée
que l’on peut attribuer à OEnoë avec plus de probabilité ; son port
était celui de Skino.
Olmiæ, promont.3 Mannert et les géographes antérieurs confondent
ce promontoire avec celui de JunoAcroea; on doit, d’après Strabon, placer
le premier au cap très-prononcé où commence le golfe de Pegæ.
Diolcos (J'ioxxoç) ou portage, chemin par lequel les petits vaisseaux
et les marchandises étaient transportés d’une mer à l’autre.
On voit les traces d’un commencement d’excavation , particulièrement
à la descente vers les deux mers. L’opinion qui attribuait plus d’élévation
au golfe Corinthiaque qu’au golfe Saronique provient de ce que
l’on monte à partir du premier par une pente à peine sensible jusqu’au
point de partage qui tombe brusquement d’une quarantaine de
mètres vers la côte orientale. On voit que le canal projeté ne fut
jamais achevé. A 1,500 ou 2,000 mètres au-delà, on rencontre les
traces sinueuses de la muraille construite à diverses reprises, depuis
1 Tit. Liv., XXXII, p. 23.
* Xenojph.,IY, 5, 6.
» Strab., VIII, C. 7.
l’invasion de Xerxès (4SI ans avant J.-C.) jusqu’en 1463. Ce sont
les ruines des grandes constructions de cette dermere époque et de
leur restauration en 1696 qui sont seules apparentes
Leur longueur, à raison des sinuosités ,; est de près de 7,300 mètres
ou V milles romains.
.tÆ ÊBKBÊÊÊ lieu de célébration des jeux «thmiques, auquel
appartenait déjà le théâtre que nous avons indiqué d’après M. Dutroyat,
au-dessus du port Schoenm (Kalamaki) ; cependant, les ruines les plus
considérables indiquent que la position du temple de Neptune était au
couchant du diolcos et de la muraille, Suivant Pausamas une avenue d.e
pins conduisait du théâtre au temple, etson itinéraire indique qu il s agit
du théâtre du port Schoenus. M. Bory de Samt-Vincent a reconnu
dans l’isthme une entrée souterraine qui nous semble devoir être celle
de l’adytum de Palæmon. Suivant M. Blouet, la muraille, .le fort qui s y
rattache; et le théâtre lui-même, en dedans de la muraille, sont des
constructions du moyen-âge. On doit faire observer que Clavier, par une
traduction fautive, attribue à Corinthe tôusles monumens d lslhmus .
Leclioeum M . A2,S00 mètres( 1 2 stades,Strabon), au nord-nordest
du plateau sur lequel est Corinthe, on voit-encore l’enceinte du bas-
I La moindre largeu r de l'isthme est de mètres qui répondent exactement au*
4 milles de Solin e t de Mêla. Les 5 milles de Pline dofyent-ils être considérés comme résultant
d’une fausse évaluation des d O . s t a d e s H K o d o r e , Strabon e t àgathemêre, à ramon
dé 8 stades au m ille , tandis qu’il aurait été question d’un stade de 10 au n u lle î ou agit-
¡1 ici d’une manière différente de mesurer l’isthme? On trouve en effe t, en servant les
sinuosités de la muraille, environ 7,300 mètres qui répondent bien à c in q milles romains ou
H 0 stades olympiques, stades queSéÿlast a dû employer. Ce serait la longueur de la muraille
e t non la plus courte distance d’une mer à Vautre qui aurait été mesurée avec exactitude
et répétée par tous les géographes.' L a question serait tout-à-fait résolue eu ce sens ,
si dans le passage de S c y la x , traduit ainsi par Gronovius : Ah ulhoe avtemman usquead
nostrum mare est ¡ter per iahtmm quairagmtà stnimrum, idoue siroosomm «Au» a),
ces deux derniers mom n ’étaient aux yeux de l’habile c r itiq u e , M. Letronn e, qu une gros-
sière altération du texte.
• * Paus., C o r in t h C.. I.
* Scyclax, Péripl., p. s*.