par une étroite langue de terre ; les citernes y sont aussi nombreuses
que les maisons, dont les ruines attestent qu’elles furent habitées jus-
qü’à l’expulsion des Vénitiens; c’est le Maïna de la chronique, construit
par Villehardouin. Près de là est le village Mina, où l’on voit dans les
églises quelques sculptures du moyen âge.
L’épithète qu’Homère donne à Messa (7roXüTp»'pwv«\ convient bien à
toute* cette côte, dont les cavernes renferment des nuées de colombes.
En lisant la partie du voyage de la Guilletière, relative à cette contrée,
on reconnaît qu’il l’a visitée, et on regrette qu’il ait cru devoir donner
à sa rédaction une forme aussi légère. ,
OEtylos (<ToÎTuXeç). Les ruines que M. Blouet a vues dans le bourg de
Vitylo ne laissent pas de doute sur l’identité de ces deux positions ; cependant
les 150 stades d’QEtylos à Messa surpassent tellement la distance
réelle, qu’on doit supposer que Pausanias comprend, par erreur,
dans ce nombre la distance de la pointe méridionale des Thyrides à
Messa, omise dans son Itinéraire. Nôus avons déjà eu occasion de relever,
dans cet auteur, une erreur de même nature *. A un kilomètre à
l’ouest de Vitylo, les ruines d’un monastère renferment une source avec
un petit bassin, qui sembleraient indiquer la position de l’oracle d’Ino;
mais cet oracle devait appartenir au territoire de Thalamæ, et nous devons,
sans doute, le chercher plus au nord.s
Thalamæ urbs («î ©aXüV4') ; Pephnus (» né<pveç). La première de ces
villes était à 80 stades d’OEtylos et à 20 stades de Pephnus; nous savons
de plus, par Ptolémée, qu’elle n’était pas située sur la mer, et Pausanias
paraît regarder Pephnus comme son port. Il existe, à l’embouchure
de la rivière Milia, un petit rocher très bas qui forme le port de Plàtsa,
et renferme des tombeaux, que les Grecs érudits attribuent aux Dio-
scuress. Les distances de Pausanias (80 stades jusqu’à Thalamæ et 20
de cette ville à Pephnus) ne pourraient convenir à ce lieu qu’en plaçant
Thalama dans la vallée du Milias, supposition qui nous paraît âssez
1 Yoy. Achaïa, à l’article d’Ægira.
* Pans., Lac., C. 26, § 2, vol. II, p. 133 éd. Siebelis. '
* P ou q ue ville , loin. V, p . 194.
probable. On a voulu voir cette ville dans les ruines en partie modernes,
en partie antiques des deux Kastro du cap Trakhela ; mais ni la distance
d’OEtylos, qui n’est que de 60 stades, ni la position sur la mer et au-
delà du Milias, ne permettent cette hypothèse. Thalamæ, ville jadis
meflenienne, devait être près du Milias comme Pephnus, possession la
plus éloignée qui fut revendiquée parles Messéniens 1. Le torrent Milias
nous paraît être le petit Pamisus de Strabon ', et la plus ancienne limite
de la Méssénie.
Leuctrum (to aesjct^o,) (Strabon, Plutarque , Ptolemee), Leuchra
(Pausanias), l’une des villes principales de cette côte, si l’on en juge
d’après Strabon qui la nomme et omet Thalainse, Pephnus et Abia;
elle était à 20 stades'de Pephnus et à 60 de Cardamyle. Le village de
Leftro, où M. Blouet a vu beaucoup de' débris antiques, doit en occuper
la place ; sur la petite presqu’île qui s’avance, en face de Levtro,
est un palæo-kastro dont les fondations sont antiques. Les distances de
Pausanias sont encore ici beaucoup trojr grandes, et nous ne pouvons
l’expliquer que par l’altération des nombres ou une fausse estime du
temps, à raison des difficultés de la route.
Cardamyle urbs (» KafS'a/.tiau), à 8 stades de la mer *, sur un rocher
fortifié par la nature *. M. le Colonel Bory a vu de grandes ruines, mais
qui n’offrent rien de monumental, sur un plateau escarpé au nord-est
de Skardamoula, et à environ 1300 mètres de la mer. Elles seront décrites
dans le troisième volume de la section d’architecture.
Germa (.*Wfwfe). La position de cette ville, la dernière, vers le
nord, des villes éleuthéro-laconiennes, n’est déterminée par aucune
distance ; mais nous verrons à l’article de la Messénie qu Abia, qui lui
succédait au nord; était située à Palæo-Khora, et que la forêt Choe-
riusf, qui formaiMaujsud la limite de la Messénie, était sur la rive