Pityonesos. L’île Angistri, renommée encore de nos jours pour le bois
de construction quelle fournit à la petite marine des Grecs.
Ægina (» AÏ) ¡v* vna-oç'j ‘ a conservé son nom sans altération chez les
Grecs modernes. Strabon, Pljne et Agathemère 8 donnent des nombres
qui, conviennent avec assez d’exactitude à sa position dans le golfe
et à sa circonférence. Cette dernière est évaluée par Strabon à 180 stades
, chiffre qui ne diffère que de 10 à 15 stades du contour réel, en
employant le stade olympique. La ville n’était pas placée au sud-ouest,
comme le dit le même auteur,* mais à l’ouest. Ses ruines, ainsi que celles
des jetées qui formaient les ports, sont encore très apparentes. 11 y avait
au moins deux bassins séparés sur la côte orientale, comme les jetées
sous-marines l’indiquent. Peut-être Pausanias et Scylax, en parlant des
deux ports , .n’entendent-ils mentionner que ces deux bassins. Cependant
il existait en face de l’Attique et au-dessous du temple dit de Jupiter
Panhellénien un second port nommé aujourd’hui HagiaJVlarina, et près
duquel nous avons vu quelques ruines. Le temple que l’on doit regarder
comme celui de Jupiter Panhellénien, bâti à ce dieu par Æacus, est
dans la partie nord-est, sur une colline de 180 mètres d’élévation.
Nous avons visité dans la partie méridionale de l’île, au pied du pic
Oros, les ruines d’un sanctuaire construit entrachytes; mais rien n’y
annonce l’existence d’un temple ; celui d’Herculé, mentionné par Xéno-
phon,4 doit se trouver vers l’ouverture de la principale vallée del’île, qui se
dirige au nord, peut-être au lieu où Dodwell signale des ruines très anciennes.
La colline Tripyrgia est probablement la chaîne du Condomylo. Plusieurs
savans, entr’autres M. de Stackelberg, regardent au contraire le
mont Oros, sommet le plus remarquable de l’île, comme le mont Panhellénien,
et supposent que le temple visité parPausanias existait sur le
sommet du pic. On ne peut douter qu’il n’y ait eu un édifice antique
1 Voyez la description que nous avons donnée de c ettetle dans les Annales des Voyages.
pour 1834.
* Agathem,, I , C. Y .
* Si l’on veut prendre à la rigueur les mots Tsrpa^svijv np'oç AiSec, dont Strabon se sert
lib . VJII, C. 6, § 16.
* Xenoph., Hist. Graec., Y , C. 1, § 10.
sur l'emplacement de la* chapelle ; mais il ne pouvait avoir, comme
elle, que q u e l q u e s pieds de surface. Dans cette hypothèse, l'enceinte
au pied de la montagne serait l’hiérqn d’Aphæa,. et le temple si remarquable
de la partie nord-est de l’île.pourrait être lé temple d’Hercules,
mentionné par le seul Xénophon. Mais comment aurait-il l'chappé à
Bausanias, aussi curieux des beaux-arts que des origines , surtout lors-
qu e l’on voit qu’il sacrifia à Damia et Auxésia, dont les statues étaient
au lieu dit OEa, dans le centre de l’ile, et qu’il fit, par conséquent,
en grande partie le chemin du temple? La ville vénitienne qccupè un
pic qui s’élève également au centre de l’île ; c?ést le canton désigné par
Hérodote sous le nom d’CEa, lieu de retraite des anciens habitans
après l’invasion des Doriens. • _
Pline nomme neuf petites îles situées en face du promontoire Spi-
ræum. dette mer contient, en effet, neuf à dix îles principales et un
grand nombre d’îlots. L’ordre suivi par Pline n’est probablement pas
Î ordre géographique, et nous n’essaierons pas ici d’établir la correspondance
des noms anciens et modernes; nous remarquerons seulement
que l’île Laoussa, que nous avions même entendu nommer Læousa,
rappelle YEleusa de Pline.
CYNURIA ( » k t n o t p i 'a > » ) .
La Cynuria Argotique ou Thyréatis, possédée alternativement par les
Argiens et lés Lacédémoniens, appartenait aux premiers sous la domination'romaine.'
Les poètes et les rhéteurs en ont beaucoup parlé à
l’occasion du combat célèbre d’Othryadas, mais sans rien dire sur sa
topographie’;’et les géographes et historiens sont si sobres de détails,
qu’il nous est impossible de nommer avec quelque probabilité les
ruines nombreuses que nous y avons découvertes. D’après cela, nous
croyons devoir nous borner à décrire le pays et la position des ruines
laissant à de plus habiles le soin d’établir leur synonymie avec les noms
anciens. .
La chaîne du Zavitsa se soutenant, depuis le mont Parthémus jusqu a
la mer à une hauteur de 800 à 900 mètres, forme la.limite la plus natu-
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