Hyperteleatum ('TirtprtXtxrov xa?hv). Lieu où se trouvait un temple
d'Esculape, à 50 stades d’Asopus; c’est le territoire de Démonia, où
nous avons vu au bord de la mer, et sur un rocher taillé de main
d’homme, quelquesjlébris de l’enceinte d’un temple, et beaucoup de
tombeaux creusés dans le rocher. Les habitans du lieu ont trouvé,
dans ces tombeaux, plusieurs pierres gravées représentant un cerf. A
500 pas du temple, vers Démonia, jaillit une des sources les plus belles
et les plus pures*du Péloponnèse.
Onugnathos '(o’,vou yvâQoç ). Elaphonisi, île aujourd’hui, était la presqu’île
Onugnathos. Niger en parle encore comme d’une presqu’île; et
l’on peut dans un temps calme y passer à gué. Nous n’avons point visité
la partie méridionale, où doit se trouver, près du port mentionné par
Strabon Ê et nommé de nos jours Porto-Frango, un temple de Minerve
et le monument de Cinadus.
Spiloea. Les anciens avaient ouvert sur la plage, en face de l’île Elaphonisi,
d’immenses carrières; elles étaient exploitées à ciel ouvert,
de manière à former de grandes excavations parallèles. La pierre est un
calcaire tertiaire, tendre et poreux, que les anciens désignaient sous le
nom de poros ou de porïnos ; elle est identique à celle du théâtre et de
tous les monumens de Sparte; et c’est de là(, malgré la grande distance,
que cette énorme masse de matériaux a dû être transportée. Les cavernes,
creusées dans le flanc du mont Aliki, donnent à ce lieu le nom
de Spilæa.
Boeoe urbs (ai bom)) et Boeaticus sinus koXvo^ Toute la
partie méridionale de la pointe monembasique a conservé dans le nom
de Vatika la tradition du nom ancien. Boees était située au fond du golfe
en venant d’Onugnathus, et c’est, en effet, dans cette position que nous
avoùs découvert les ruines d’une ville qui occupaient principalement
deux petits plateaux, séparés par un torrent. On ne voit aucunes traces
de constructions en grandes tailles, pas même dans les murs d’enceinte,.
1 Strab. VIII, C. 5, § 2. jjÿi
1 Paus., tom. 2, p. 186, ’écUde Clavier.
ni aucun débris qui nous paraisse remonter au-delà de l’époque romaine,
caractère presque général dans les ruines de la Laconie. Ici, absence
complète de ces acropoles ou châteaux forts ( Teîfc«« ) cyclopéens ou
helléniques qu’on rencontre à chaque instant dans le reste du Péloponnèse
; sans doute, la position des Spartiates vis-à-vis des Ilotes les
eut rendus trop dangereux. Le caractère des ruines va changer, quand
nous parcourrons les colonies argiennes de la côte orientale. ;
Nymboeum (nii/xCuiov xifxvn). Pausanias, en se rendant par nier de Boees
au cap Malea, trouve un lac nommé Nymboeum, et tout auprès de la mer
une grotte d’où jaillit une fontaine d’eau douce1,. Nous avons parcouru
cette côte élevée et aride sans y trouver de lac,'et Pausanias dut en
trouver encore moins, en s’y rendant par mer. En changeant en
xi/xtiv, le sens devient plus probable, et il s’agirait du port Santa-
Marina, au fond duquel une faible source coule d’une grotte, au-dessous
de la chapelle.
Malea prom. (# Mahèa ¿Kg&). Ce nom est encore le seul connu des habitans
du pays. M. Reichard rejette avec raison le Santo-Angélo des Portulans
; mais il commet une de ces erreurs dont son savant ouvrage n’est pas
exempt, en le remplaçant par Spathi, nom du cap septentrional deCérigo.
Side urbs et portas (» s/J'#). Scylax place cette ville sur la côte occidentale,
immédiatement après le cap Malea. Clavier, néanmoins, attribue
à Sidé les ruines d’un lieu situé à 7 stades de Boees, dont le nom
d’après lui aurait disparu du texte de Pausanias *. Ayant le choix entre
les trois villes'Étis, Aphrodisias et Sidé, celle-ci nous semble, d’après
ce qui précède, la dernière à laquelle on dut penser. Le port Hagios-
Georgios, qui possède une source très abondante, était trop utile dans
le système de navigation des anciens, pour n’être pas fréquenté ; nous
présumons que c’est le port de Sidé, et que la ville était sur l’emplacement
du monastère.
1 Paus., Lac. C. 23, p. 101, Clavier.
1 Paus., Lac. C. 22, § 9. Nous préférons cependant l’opinion de M. Siebelis, vol. II,
notes, p. 73, d’après laquelle Pausanias lui-même n’aurait pas pu apprendre dans le pays