fort pour la défense du passage, peut-être aussi l'enceinte sacrée des
autels de Jupiter et de Junon.1
E P ID À U R IA ( ‘h ’E n iA A T P i'a :
Scylax nous apprend que cette province s’étendait jusqu’au golfe Ar-
golique, sur lequel elle possédait trente stades de côtes; Thucydides *
confirme ce fait en parlant des pâturages qu’avait Epidaure dans le voisinage
d’un temple d’Apollon Pythaëus, qui doit être celui d’Asine.
D’après ces autorités, nous attribuons, mais avec doute, à YÉpidauria
toute la vallée de Bedeni. Vers le nord, nous lui donnons pour limites
le cap Spiroeum et la ligne de partage des eaux d’Angelo-Kastro à Li-
gourio ; ces limites, qui embrassent les deux vallées fertiles de Piada
et de Bedeni, aident à concevoir ce que. dit l’antiquité des chevaux
et des prairies d’Epidaure.
Templum Æsculapii. Cette enceinte sacrée comprenait toute la partie
orientale d’une jolie plaine, défendue par une enceinte de montagnes
et par des murailles à l’entrée des gorges. La distance du temple à la
ville d’Epidaure est . évaluée , par Tite-Live, à 5 milles,® ce qui est
exact en les mesurant en ligne droite. Hiero est le nom moderne de la
plaine dont les ruines ont été décrites par Dodwell et plusieurs autres
voyageurs.*
Titthion (t / t mont Velonidia (858 mètres), auquel le nom de
Titthion (téton) convenait à raison de sa forme arrondie, qui contraste
avec les pics et les crêtes rocheuses dont il est entouré. Cette montagne,
qui dominait l’hiéron d’Eseulape, est renommée dans le pays
par la vertu médicinale de ses plantes ; nos guides de Ligourio en recueillirent
pendant le séjour que nous y fîmes.
1 Paus.. Cor., C. 2 5 , § 9 . '
* T h u cyd ., Y , 53.
* T it. L iv . XLV, 28.
* Y o y . Expédition de Morée, section d’arcliitect., t. I I .
Cynortium (Kui'igT/ûv). Colline à laquelle est adosse-le théâtre de
Hiero ; on y voit les ruines du temple d’Apollon et les citernes d Antonin.
La route directe dn bois sacré (hpov ¿xe-oç) à Epidaure suivait, à
droite, le bord d’une gorge étroite et profonde; elle avait été taillée
dans le rocher en plusieurs endroits et un mur de défense fermait cette
entrée, comme celle de l’Argolide.Le monument héroïque élevé à Hyr-
netho n’a point été trouvé ;' on ne peut lui attribuer les ruines, soubasse-
mens d’une chapelle byzantine, vues par M. le colonel Bory à une heure
à l’est de Ligourio, attendu qu’elles sont sur la route directe de Lessa
à Epidaure, route que Pausanias n’a pas suivie.
Epidaurus (»’EWJ'aufJi). Le bourg Nea-Epidavros lui a succédé. La
presqu’île rocheuse, couverte de ruines dans toutes les parties planes,
n’était probablement que l’acropole ét la ville 5’étendait à droite et à
gauche sur les deux ports, de manière à occuper 15 stades de. côtes.1
On voit beaucoup de ruines sous la mer, comme dans toutes les villes
du littoral.
Le temple de Junon* devait être situé sur le cap qui forme l’entrée
du port actuel dans l’emplacemént de la douane. M. Blouet a remarque
des fortifications du moyen-âge surmontant les murs de l’acropole.
Cette ville, comme le remarque Strabon, était entourée de montagnes
; ori ne pouvait facilement l’approcher que par la gorge de Lessa.,
ce qui explique la durée du siège ou blocus fait par les Argiéns.
Nous avons à signaler dans le bassin de Bedeni plusieurs villes helléniques,
sur lesquelles, vu le silence de l’antiquité, nous ne devons attendre
de lumières que des recherches faites dans leurs ruines. La
première, en remontant la vallée, est située en face du monastère
d’Avgo, et paraît plutôt un château-fort qu’une ville; la seconde, beaucoup
plus importante, s’étend dans une plaine, entre Trakhia et Bedeni,
et est dominée par une vaste acropole qui couronne la montagne.
D’après M. de Vaudrimey, les murs d’enceinte ont une très grande
étendue et sont formés d’assises irrégulières. Comment une ville aussi
considérable n’est-elle mentionnée par aucun écrivain de l’antiquité t
1 Strab., Y I I I , C. Y I , § 1 5 , part. I I , p . 127, cd. Coray.
* Thucyd., IV, 133; Paus., Cor.. 2 9 . g 1.