LÀCONIA PROPRIA.
Scotitas reàio ( ô 2*ot/t*ç ). Pausanias, ' entrant dans la Laconie par le
chemin de la Thÿréatis, désigne sous le nom de Scotitas un lieu planté
de chênes verts, qu’il rencontre après les Hermès. Polybe 1 place
une localité du même nom entre Tegée et Sparte. La route de Pausa-
nias et celle de Philopoemen, d’après" Polybe, indiquent également la
position de Barbitsa, situé à 10 stades à gauche du sentier actuel. Nous
y avons aperçu quelques traces de ruines ; malheureusement le temps
nous- a manqué, pour visiter une colline à sommet applati et couronné
d’une chapelle, que nous croyons l’emplacement du temple de Jupiter
Scotitas : nous recommandons aux voyageurs l’étude des environs de
ce riche village. Nous avons remarqué, comme Pausanias, que tout le
revers méridional de ces montagnes schisteuses est couvert de petits
chênes verts; joints à la couleur de la roche, ils donnent au pays un
aspect sombre qui contraste avec la blancheur des montagnes calcaires.
Dé là vint peut-être la dénomination de Skotitas, bien que Pausanias
en donne une étymologie différente. A la même région appartient un
petit sacellum, vu par M. Virlet sur la route de Kastanitsa à Mistra,
route qui était aussi celle.de la ville antique du cap Hagios-Andréas
(Thyrée) à Sparte. Il est situé sur le sommet du col dans une plaine
désignée sous le nom de Stavéria-ta-Marmara, à la naissance du grand
torrent de Yambakou; c’est, sans doute, la position d’un hermès de la
Laconie, vers la Thÿréatis.
Caryoe («» Kapu«/). Le temple de Diane, qui resta célèbre après la
ruine de la ville de Caryæ, devait occuper l’emplacement de la chapelle
de la Panagia, à un kilomètre du village d’Arakhova, ou celui de
l’église même d’Arakhova. On trouve dans ces deux endroits une belle
source et quelques traces d’antiquités. C’est le chemin que les armées
* Paus., L a c ., C. 10, § 7, vol. n , p. 5 0 , ed. Siebelis.
* P oiyb., X V I , 2 1 .
devaient prendre en venant de Tégée, pour éviter les défilés de Kli-
soura, et trouver l’eau nécessaire à un campement. La distance de 25
à 24 kilomètres est la journée de marche d’une armée dans un pays de
montagnes. Tite-Livé1 indique cette route dans le mouvement de Quintnis
sur Sparte par Caryoe et Sellasia, et dans celui de Philopoemen par Car
ryoe et le mont Barbosthenes. Polybe ne nomme pas Caryoe, mais seulement
Scotitas, qui devait en être très-rapproché.
Cette région, semée de petites'plaines fertiles, située à la séparation
des eaux de l’OEnus et de la plaine de Tegea, doit avoir constitué le
dême des Caryates, ancienne conquête de Sparte sur Tégée, renouvelée
par Archidamus II dans la guerre du Péloponnèse ’. Meursius I
présume que Lycophron a désigné Caryæ par ces mots : K«pi*S. vr.rSv.
Bien n’est plus remarquable, en effet, que les belles sources des envi-
rons d’Arakhova.
Barbosthenes morts. Tite-Live seul ‘ nomme cette montagne que d’après
la distance de 10 milles de Sparte, et d’après la route suivie
par Philopoemen, nous devons regarder comme la hauteur sur laquelle
est située Vresthéna. La défaite de Nabis dut avoir lieu sur les bords
du torrent de Vambakou, entre les villages dé Barbitsa et Vresthéna,
dont les noms, s’ils ne sont pas d’origine slave, offrent quelque analogie
avec Barbosthenes
Sellasia urbs ( » x.xW/* ) et QEnus fluv. ( ô oivâe ). Sellasia ou Selasia,
ville située sur la route de Sparte à Tégée, non loin de l’embranchement
de oettcp.route avec celle d’Argos, sur les bords de la rivière (Mnus, et
près d’une petites plaine s’étendant sur ses deux rives. Ces circonstances,
et tous les détails topographiques donnés par Polybe, * ne
peuvent s’appliquer qu’à la plaine du Khan de Kravata, sur les bords
*' Tite-Live', XXXIV, cap. 26 et 28; XXXV, cap. 27.
1 P olyæ n.S tràte g. ë tXénoph. V I , cap. 5 , § 27.
* Meiirsius MiscelL, lib. IV , 114. L y coph r. à le x an d r ., v . 149. D’après l'excellente édition
de M. L udov ic Bachmann, vol. I , p . 4 2 , quelques manuscrits donnent la leçon
Kapvxâv, qui est peut-être la bonne.
4 X XXY, 27.
5 L ib , I I , 60 et 67 ; I Y , 6 9 ; Y , 24 ; X Y I , 16.