dans son enceinte. On y reconnaît encore l’emplacement du théâtre et
la direction des riiës.
A mille mètres au nord de la ville s’élève une colline isolée , sur laquelle
devrait avoir été située la ville ancienne, Ptolis, attribuée à Man-
tineus, l’aimable Mantinée d’Homère; cependant on m’a assuré qu’il n’y
existait aucune ruine. Quant à la ville détruite par Agésipolis, elle devait
occuper à peu près l’emplacement de l’enceinte actuelle;
Ophis (ô ”o<piç). Il est probable que Pausanias désigne sous ce nom le
grand torrent qui, aujourd’hui, se jette dans un gouffre à 3500 mètres
au sud-ouest de Mantinée, et non au pied de l’Artémisius, comme le dit
M. Pouqueville, dont les souvenirs topographiques sont un peu confus,
particulièrement pour tout ce qui concerne l’Arcadie. Ce torrent inonde
encore en hiver les fossés dè la ville , et une dérivation pouvait facilement
y amener ses eaux; il prend son origine près de Tégée, et il est
facile de voir qu’une simple tranchée, ouverte sur la route actuelle de
Tripolitsa à Argos, suffisait pour jeter dans son lit le grand cours du
Saranda-Potamos, travail exécuté par l’armée d’Agis, 418 ans avant
Jésus-Christ |s
L'Ophis passait encore à travers Mantinée à l’époque où la ville fut
prise par Agésipolis (98me olympiade)*. Au temps de Philopoemen un
fossé, dont on voit encore la trace, dirigé de l’est à l’ouest, traversait
la plaine, sans doute pour préserver la ville des débordemens du torrent.
M. Blouèt a vu sur ce fossé, à 1490 mètres de Mantinée et dans la
direction de Tégée, les ruines d’un pont antique, qui doit être celui près
duquel périt Machanidas de la main de Philopoemen \ Pour bien concevoir
les événemens militaires dont cette plaine a été le théâtre à diverses
époques, il faut reconnaître que le cours dè l’Ophis s’est reporté
continuellement vers le sud, depuis le cours le plus ancien qui traverse
Mantinée jusqu’à son lit actuel.
1 Thucyd., lib. Y, § 65, p. 358, éd. Bekker.
3 Xenoph., Hist. græc., lib. Y, C.2, p. 165, éd. Dindorf.
* Polyb., XI, § 13.
Âlesiw mons (r i’AJuin« oVi). C’est la petite chaîne de montagnes qui
sépare la plaine de Mantinée, on Kambos-tis-Milias, de la plaine de Tsi-
piana, autrefois plaine Argos. M. de Vaudrimey a vu, au pied de la montagne,
les traces d’un slades plus loin quelques ruines, qui peuvent avoir
appartenu au temple deNeptune, où, d’aprèsPausanias, il semblerait avoir
existé une source salée; indication précieuse à rechercher. Le temple
était à 7 stades ‘ de la ville, et à gauche de la grande route; la fontaine
Arne, faible source qui, suivant Dodvrell, a conservé son nom, coulé près
du col qui conduit à Tsipiana. M. de Vaudrimey a vu, 16 minutes avant
d’atteindre le col, et au-dessus delà fontaine, quelques ruines que l’on
peut attribuer au temple de Cérès Plus loin, la route laisse à droite les
ruines de Nestane (» sur une colline rocheuse , qui^ de
loin. se détache sur la plaine comme une tente noirâtre. Les ruines
couvrent une grande partie du sommet ; quelques-unes sont du moyen-
âge. Nous ne pouvons admettre que Nestane soit à Tsipiana, comme
M. Pouqueville le conclut de l’analogie du nom.
Mélangia'(™\ u.Anyy.ri, x«s>'«:)• ,M.: de Vaudrimey a vu, près du bourg
Tsipiana, les ruines de cette localité. Il ne reste de bien apparent
qu’une partie des murs de l’acropole; ils sont construits en assises plus
irrégulières que celles de Mantinée. La porte principale, masquée par
une tour carrée, s’ouvre du côté du mont Artémisius; la ville était
inaccessible du côté de la plaine. La topographie de Pausanias est parfaite
dans toute cette région : un gouffre, situé au pied des ruines de
Mélangia; reçoit, comme il le dit, les torrens de la plaine Argos; Notre
plan indique, d’après MM. Peytier et de Vaudrimey, une chaussée antique
, et une fontaine avec des ruines d’édifice, que nous attribuons
à la fontaine des Méliastes et au Mégaron de Bacehus.
La route que nous venons de décrire est celle que Polybe * nomme
Xenis (Sms); elle se bifurquait près de Mélangia en deux routes con-
1 P o lyb ., X I , S 10 e t 12.
1 Paus., A r c ., C. 8, § l ,v o l . I I I ,p .295.
* P o ly b ., X I , § 10.