traces des longues murailles sont distinctes, quoique bien moins apparentes
que les retranchemens des Vénitiens, construits plus au couchant.
L’ancien port est depuis longtemps comblé par les vases.
Corintkus urbs (» ^¿ptyBo?)■. Ruines, description topographique, distances,
identité de noms, tout place l’ancienne Corinthe dans la position
de la ville moderne. La fertilité de la plaine qu’elle domine, l’abondance
et la bonté des eaux, durent y créer, dès l’origine, un centré de
population ; plus tard sa position entre les deux mers en fit le boule-
vart du Péloponnèse et le centre du commerce. La longueur des murs
de Lechæum (12 stadés) annonce que la ville était bornée au nord à
la terrasse de 8 à 10 mètres d’élévation qui s’étend de l’est à l’ouest,
par les ruines du palais de Kiamil-Bey. L’enceinte de la ville avait
40 stades, et 85 en comptant les murs de l’Acrocorinthe. Nous ne
parlons que de la Corinthe romaine, car nous n’avons aucun document
sur cette ville à l’époque de sa splendeur.
Strabon dit que YAcrocorinthus est une montagne de 3 stades et demi
de hauteur perpéndiculaire. Ce nombre, ainsi que plusieurs distances
dans la Corinthie, semble y indiquer l’usage du petit stade de 10 au
mille. En effet, évalué comme tel, il donnerait518 mètres; or, nous
avons trouvé la hauteur du sommet de la montagne, au-dessus du niveau
de la mer, égale à 575 mètres, dont les 57 mètres en excès représentent
avec assez d’exactitude la hauteur du plateau de Corinthe
auquel se rapportait probablement le point de départ de Strabon.
Onii montes (7* "omacp»). Thucydides1, Xénophon*, Polybe * et
Plutarque *, désignent sous ce nom la chaîne très-escarpée des monts
d’Hexamili qui se dirige de Cenchreæ vers l’Acrocorinthe, formant,
avec cette citadelle, la ville de Corinthe et les murs du Lechæum, une
très-forte ligne de défense. Ces monts sont mentionnés si souvent dans
l’histoire que Strabon devait les connaître, et nous pensons qu’ignorant
leur vraie position il a donné leur nom aux montagnes de la Mégaride,
1 Thucyd., IV, p. 282.
2 Xenoph., VII.
2 Polyb., I I, p. 192.
* Plutarch., Cle'omen., C. 20, vol. III, p. 348, éd. Schæf.
trompé par la ressemblance de ce mot arec le nom de la ville d’OEnoë.
C e n c h r e æ port «* TiUe * VI1 milles romains de Corinthe,
suivant Peutinger, à 70 stades suivant Strabon qui montre encore ici
l’emploi du stade de 10 au mille; la distance réelle est de 7 milles \ à 7
milles-¿ suivant lë point de départ que l’on adopte. Ce port aujourd’hui
Kékhriès a conservé son nom avec peu d’altérations; Dodwell
le décrit avec son exactitude habituelle.
Les sources salées que Pausanias nomme les bains d’Hélène, et que,
suivant nous, Thucydides désigne sons le nom de Rheitos (î'psîW); comme
qëlles d’Eleusis, sont situées à 1200 stades au sud-ouest du port près-
d’une petite presqu’île qui doit être la Chersonasus du même auteur.
Solygia castellum et Solygius Collis. Quoique le passage
de Thucydides ‘ où il est question de ces positions soit probablement
altéré, on ne peut douter qu’elles ne bissent situées au sud, et très près
de la tour ruinée du çap Kékhriès, dans la vallég qui s’ouvre au midi
des monts onéiens. L’intention des Athéniens en débarquant sur ce
point, était de tourner la forte ligne de défense qui s’étendait de l’Aoro-
corinthe à Cenchreæ par cette chaîne escarpée.
Tenea oppidum (i t»/*).- La position de cette ville n’est pas indiquée
d’une manière,précise par les anciens. Nous croyons d’après la distance
(60 stades) et les débris que nous avons trouvés dans la plaine, au-dessous
de Klenia, entre autres un chapiteau de marbre blanc décorantlafontaine
du Métokhi, que ïenea devait être situé dans la partie orientale du
bassin supérieur du Longo-Potamos, et non-dans sa partie occidentale
qui dépendait de Cleonæ.
Contoporia via (»' M ) . Plusieurs géographes et voyageurs ont
supposé que ce chemin, dontils appliquaient aussi le nom àla rivière coulant
à l’est de Corinthe ; était celui qui conduisait à Argos par les gorges
d’Hagion-Ori et de Berbati. Nous ne voyons rien qui , dans Polybe * et
Athénée,autorise cette supposition, et nous croyons que c’est la route
1 Tliucyd., Loco laudato. Polyb., I, § 39, p. 1.
2 Polyb., Devitiis , etc. Idem, Excerpta, XVI.
‘. Athen., Deijmos, I I , C. 2.