ineau de Phourkaria, une. acropole hellénique qui domine les ruines
romaines en partie submèrgées, dont le port est entouré : c’est pour
nous Eïones. Cependant, on peut se demander s’il est probable qu’une
des villes Dryopes * eût été fondée dans un lieu qui dépendait du territoire
de Troezen?*
Un cap surbaissé, dont le sol est très fertile, porte le métokhi d’Hy-
dra, où nous avons remarqué des ruines qui pourraient avoir appartenu
au temple de Gérés Thermesia.
Le périple de Pausanias, du Scylloeum à Hermione,3 ne nous paraît
pouvoir être entendu qu’en supposant qu’il fût forcé par les vents d’ouest
de contourner Hydra, et cette hypothèse n’est elle-même que peu satisfaisante.
Le promontoire Acra, ou Colyergia suivant le texte de Clavier,
serait le cap oriental à’Hydrea; Trikrana serait l’île Trikera. Pausanias
pénétrerait ensuite dans le golfe Hermionique entre le mont Buporthmus
(cap Mouzaki) et l’île Aperopia (Doko), et rencontrerait le Posidkim sur
la pointe de Kastri, à laquelle il donne les dimensions exactes de 4
stades de largeur sur 7 de longueur.
Hermione (» 'eç/aiov» ). Les ruines de cette ville occupent toute la
pointe de Kastri et la pente de la montagne que les anciens désignaient
par le nom de Pron ou sommet. Les ruines du temple de Neptune se
voient encore à l’extrémité du promontoire. Le village de Kastri doit
occuper l’emplacement de l’acropole. Son église est construite sur les
fondations d’un temple, peut-être celui de Cérès.
Les noms de Pron et de Thomax ne doivent pas être appliqués aux
chaînes de montagnes, voisines d’Hermione, comme on le fait généralement;
mais seulement aux deux petites sommités opposées que coupait
la route de l’Hermione moderne, ou du temps de Pausanias, à la
ville de Masès.
' Nous ne pouvons admettre l ’opinion de M. K. 0 . Mîiller sur la position des Dryopes:
« Nam et Hermionam, et Eionem, et Asinem, inter Buporthmum et Struthuntem prom. sitas
visse jdm dudum intelligere debebant geographi. » (De Rebus Ægin.) I l en est de même des
conséquences plus ou moins ingénieuses que' cet habile critique tire des erreurs ou de
l ’obscurité de Strabon au sujet d’Ornée et d’Asiné.
* Strab., Y I I I , C. 6 , § 13 , ed. C o ra y ; Hom., II., B , v . 561.
* Paus., Cor., 34.
llei viens (!BW ). Le nom ancien de ce bourg parait conserve dan»
celui dü village d’Ilios. mentionné par Fourmont et Gell, et dans celui
d’Ilia du catalogue deNauplie. Quanta nous, il nous a été.im-:
possible de recueillir, sur les lieux, aucun nom moderne, tant le canton
était dépeuplé. Il existe ; d’après Gell, des ruines de ville dans la plaine
d’Ilios, à 1 h. 20’ de Kastri, route de Damala. Nous avons vu en outre,
sur un pic rocheux, à l’est de cette plaine et au-dessus du cap Thermisi,
l’enceinte d’une forteresse hellénique, qui paraît avoir été destinée a
défendre leportetles salines de Thermisi. En se rendant de ce dernier
lieu à Kastri, on passe près d’une chapelle, avec soubassemens antiques.
Le temple de Cérès Thermesia était situé près de la mer et sur les limites
de la Troezénie, qui n’étaient qu’à 80 stades du eapScyllæum. Le
nom de Thermisi, conservé à un cap près d’Hermione, et les: ruines
antiques près d’une chapelle, au-dessus des salines, semblent indiquer
sa position ; mais la distance, 80 stades, est beaucoup trop faible et.con-
viendrait davantage à la position du métokhi d’Hydra.
Hàlice, urbs (» ’Ax/jt»). M. de Vaudrimey a reconnu les ruines dune
forteresse hellénique à 5,000 mètres sud de Castri, sur les bords de la
mer; une petite île formait son port. Ce n’est qu’avec doute que nous
lui attribuons le nom d’Halice. Pausanias,' Scylax,' Xénophon,' un
fragment de Callimaque,* montrent seulement que Halice ou Halia était
située au sud d’Hermione. On ne peut rien conclure des passages de
Thucydides où il est question des Haliens, attendu qu’il ne suit-pas
d’ordre géographique. Cette ville, après avoir été plus connue que
Masès. au temps de la guerre du Péloponnèse, laissa plus tard à cette
dernière la possession du rivage.
Mases (,’id.ii). Nous devons au même o f f i c i e r la connaissance des
ruines de Masès. Il a vu à la partie méridionale du beau port Kelli ou
Bisati les ruines d’une ville considérable, dont une grande partie se
prolonge sous les eaux. Il a remarqué, en outre, sur la colline qui do-
' Paus., Cor., 36, § 1.
3 Scylac., § 51.
* Xenoph., VI.