du village de Megalo-Khorio ; nous y avons reconnu deux époques dans
les constructions superposées de l’acropole. Un pic très-escarpé, près
de Kaÿmeno-Khori, était fortifié ; on y trouve une grande quantité de
citernes d une construction antique. C’était sans doute la dernière place
de refuge de la presquîle. M. de Vaudrimey nous fait connaître en
outre, dans Methana, trois Païreo-Kastro dont la carte indique la position
: l’un d’eux, près Hagios Théodoros, était l’acropole d’une ville
située en face d’Ægine; on trouve dans son intérieur les fondations
d’un temple en trachytes. Les diverses constructions de la presqu’île ne
paraissent pas remonter au-delà de la guerre du Péloponnèse. Pausanias
place, à 30 stades de la ville, des bains chauds dont les eaux apparurent
au milieu de phénomènes volcaniques, sous Antigone, fils de Démétrius.
1 Cet événement nous semble coïncider avec le tremblement de
terre qui détruisit Rhodes et Sicyone, et que Pausanias 9 rapporte au
règne de Démétrius, fils d’Antigone. Mais nous pensons que, d’après:
Polybe, il faut lire ici Antigone Doson, frère de Démétrius, dont il est
également question dans le passage précédent. Ainsi l’époque serait
fixée entre 233 et 221 ans avant Jésus-Christ, et très probablement en
22o. C’est à ce phénomène que se rapportent les descriptions très détaillées
que donnent Strabon* et Ovide,* quoique ce dernier en mette
le récit dans la bouche de Pythagore. La presqu’île renferme deux
sources chaudes et sulfureuses : l’une au nord, au lieu dit, Vroma; l’autre
au sud, près de Yrbmolimni,Toutes les deux montrent des traces de
bains antiques; mais la distance ne serait que de 22 stades olympiques
pour la dernière; et d’ailleurs c’est au nord que se sont manifestés les
phénomènes volcaniques récens. Quant à la montagne de 7 stades
élevée, suivant une leçon douteuse de Strabon, par les feux souterrains,
ce ne fut sans doute qu’un cône de débris lancés par une bouche
sous-marine près delà côte septentrionale, cône qui aura disparu comme
1 île Julia, et dont les Kaÿmmenis seraient les débris.
’ Paus., Cor., C. 34 , § 2 , 1 , 355, ed. Siebelis.
1 Paus., Cor-, C. 7, § 1.
5 Strab., I , part. I , p. 7 6 , ed. Coray.
‘ Ov id., Metam., XV, y . 296.
Calaima, imula (.’ Celte île n’a pas 30 stades de circuit
comme on lit aujourd’hui dans Strabon, mais 130. Le même géographe
et Pline évaluent sa distance au continent a 4 stades ou à un demi-
mille. Ce chiffre s’applique non au passage de Poros, qui n’a que 2 stades,
mais à l’entrée de la rade, et montre par là que Poros formait ¡dors une
;le distincte; aujourd’hui encore, lorsque lé vent soufflé de 1 est, les
deux îles sont séparées. La grande île est designée de nos jours, suivant
Dodwell et Chandler, sous le nom de Palatia. On y trouve au
sommet du plateau, à 800 mètres àl’ouest de la chapelle Saînt-Nicolas,
une enceinte assez grande pour avoir appartenu à irne ville, et qui n’est
peut-être que l’enceinte sacrée du temple de Neptune, dont les ruines
sont très apparentes.
Sphoeria Petit rocher déformé ronde, très près du rivage
et à 300 mètres à l’ouest de l’îlot sur lequel est construit le fort Heydeck ;
MM. Virlet et de Vaudrimey y ont vu les ruines d’un temple qui occupait
presque toute la surface de l’îlot. C’est sans doute le temple de
Minerve Apaturia; il serait aujourd’hui impossible d’y passer à pied,
comme on le faisait au temps de Pausanias.1
Scyllaium protn. r La chaîne des monts Aderes se
bifurque en se terminant à l’est, de manière à former deux caps séparés
par un petit port, Aussi Pausaniasdistingue-t.il le promontoire Scyiloeum,
au nord, du promontoire Bueephalus, au sud. Trois petites îles, Ha-
liusa, Pityusa et Aristeræ, s’avancent dans le prolongement de ce dernier.
Tous les géographes, depuis Sophianus, donnent pour nom moderne
au ScyUoeum, Skyli ; cependant, suivant M. le capitaine Peytier,
ce nom est inconnu dans le pays et doit être remplacé par Spathi. Ce
dernier nom, suivant nous, peut appartenir au cap méridional ; mais
les pilotes désignent, sans aucun doute, toute la pointe sous le nom de
cap Skyli. . ,
Eîones f a w ) . Chandler place ce bourg à un Palæo-Kastro, situe, dit,
il, entre le cap Skyli et Calaurie. Nous n’avons point trouvé de ruines
dans cette position ; mais il existe sur la côte méridionale, près le ha-
' Paus. C or., C . 3 3 , § 1.
I Paus., Cor., C. 34, § 7 .