Temenium ( t o th/xivicv). Les distances, 26 stades d’Argos, et 50 de
Nauplia, n’ont pu nous faire retrouver la position de cet ancien château
fort. On a peine à concevoir comment il aurait été fondé dans le
marais, aujourd’hui impraticable, où les distances semblent le placer.
Nauplia (» NauTT***). Les travaux des Vénitiens n’ont pas fait disparaître
entièrement les constructions cyclopéennes de la citadelle, particulièrement
du côté de la ville. Quoi qu’en dise M. Mannert, Nauplia
n’a jamais été dans un autre emplacement : c’est la dénomination de
Paloea Nauplia donnée à Tiryns, qui a été l’origine de cette erreur. La
fontaine Canathus, consaçrée à Junon, doit être la belle source du monastère
d’Hagia-Moni, près de laquelle nous avons vu., au-dessous du
jardin, les soubassemens d’un sacellum en grandes tailles. Nous croyons
avoir retrouvé les entrées des labyrinthes que Strabon1 attribue aux
Gyclopes; ce seraient des cavernes creusées de main d’homme dans la
gorge qui s’élève en arrière du faubourg deNauplie ; nousy avons recueilli
des débris de poterie d’une grande beauté, des ossemens et quelques.petits
débris d’ouvrages en cuivre. Elles s’ouvraient dans des couches très tendres,
qui se dirigent à travers la montagne vers le port Karatone. C’est
un lieu d’exploration nouveau que nous recommandons aux voyageurs.
En se dirigeant de Nauplia vers le port Âulon, ou port Tolon, par le
bassin de Spaïtsiko, on trouve des ruines aux deux côtés, de la vallée ,
vers le point de partage des eaux : d’un côté, au sud, un petit sacellum,
dit Palteo-Kastro, de construction en partie cyclopéenne et en partie hellénique
; de l’autre, vers le nord, un château-fort semble marquer les
limites du territoire des Naupliens du côté des Asinéens.
. Phlius Argiva ? (Ptol. ) On voit au port Âulon une acropole polygonale,
avec restaurations de diverses époques, autour d’un rocher baigné de
trois côtés par la mer. Untemple a existé sur la plate-forme où est maintenant
la chapelle, la villef s’étendait sur la plage, au levant. D’après la
seule autorité de Ptolémée, on met ici une ville de Phlius; et Larcher,
se fondant sur ce que Phlius est citée dans Hérodote,® entre Her-
mione et Tiryns, pense que c’est là sa position, et que ce fut cette
1 S t ra b ., Y II I, C . 6 , § II , ed. Coraÿ.
1 Herod., IX, 28 .
Phlius inconnue qui envoyamille hommes à Platées. Ptolémée aurait-il
fait la même erreur? Au surplus, n’ayant aucun nom à lui substituer
avec plus de probabilité, nous le conservons.
Asine ( , ’av/m). Nous n’avons la distance de cette ville, à aucun point
connu • et les documens sur sa position sont vagues et en petit nombre.
C’est avec doute que nous la plaçons ou Paloeo-Kastro deKandia, séparé
de la mer par des lagunes qui devaient jadis former son port. Près de
cette acropole de construction polygonale sort un des kephalovrysis les
plus remarquables delà Morée. M. de Vaudrimey a noté, sur une colline
au-dessus des lagunes, un temple qui pourrait être celui d’Apollon Py-
thaëus (miê-l.«), et deux sacellum presque contigus dans la partie nord
des marais. Le torrent de Kandia prend naissance dans l’enceinte même
de l’hiéron d’Épidaure, non loin de laquelle Pausanias nous indique un
olivier qui, selon lui, marquait peut-être la limite du territoire des
Asinéens,* Si M. de Vaudrimey n’avait pas découvert l’acropole de
Kandia, nous n’eussions pas hésité à placer Asine aux ruines du port
AulonIqui sont sur un rocher s’avançant dansla mer, entre deux,ports.
Car, s’il faut en croire Pausanias, Asine était située sur la mer, comme
la ville du même nom en Messénie.*
L’Épidauria possédait trente stades de côtes sur le golfe Argolique.5
Nous présumons que c’est la belle plage d’Iri, débouché de la rivière
de Bedeni, dont nous attribuons tout le bassin à l’Épidauna; ce n’est,
il est vrai, que sur de faibles probabilités, car l’antiquité nous laisse
à peu près sans lumière sur tout l’intérieur de 1 Argolide.
Si, en quittant Argos, nous prenons, avec Pausanias, la route directe
(JsAç«’f«v) d’Epidaure, passant par le village deManolaki, nous mouvons
Tiryns (» T/jurs.) en nous détournant sur la droite, de 1,S00 mètres environ.
Les ruines autres que celles de l’acropole doivent être profondément
ensevelies sous les alluvions qui arrivent encore du nord et du
nord-est. Nous avons retrouvé au pied de la colline, à un kilométré a
l’est, les carrières qui ont fourni la plupart des blocs cyclopeens. Les
• Paus., Cor., C . 28 , § 2 , vol. I ,p. 32 5 , ed. Siebelis.
> Paus., Mes., C. 34, | 7, vol. II , p. 295.
■ Scylax, § 51, vol. I , p . 267, ed. Gail.