de la table théodosienne, Cyparissa XV Pylios XXX Mothone, sont intervertis
et inexacts. Les constructions cyclopéennes delà ville homériquese
voient dans la partie septentrionale delà presqu'île, au-dessus du. petit
port arrondi, noimaé de nos jours Voïdokilia. Les ruines du château du
moyen âge, qui COTïvrent le sommet de la montagne, montrent aussi dans
leurs fondationsles traces de l’acropole antique. Une ville hellénique occu-
paitla partie méridionaledu cap sur la petite entrée delà radedeNavarin,
et ses constructions régulières annoncent des travaux postérieurs à ceux
que les Athéniens firent au premier moment de l’occupation. La grotte
très remarquable qui s’ouvre sur les flancs du rocher, au nord-est de
l’acropole, suffirait seule pour signaler cette position commentant celle
où Pausanias reconnaît la Pylos de Nestor.
Toutes les circonstances de l’Odyssée appartiennent à cette Pylos de
Messénie, quoiqu’en dise Strabon dans sa longue discussion à ce sujet ;
d’ailleurs on ne trouve, dans aucun autre auteur, des traces de l’existence
d’une Pylos triphylienne. Il est à remarquer cependant que Pausanias
1, en disant qu’il ne connaît aucune autre Pylos que celles d’Elide
et de Messénie, qui puissent convenir aux divers passages d’Homère,
semble avoir en vue l’opinion développée par Strabon.
Coryphamim ( t» On voit dans Thucydides que les Lacédémoniens
avaient oublié le nom antique de Pylos; ils nommaient Gory-
phasium le cap sur lequel elle avait existé, et étendaient même ce nom
à la contrée, alors (léserte, qui l’entourait. Çest lors de l’expédition de
Démosthènes, que le nom homérique fut rendu par les Athéniens à la
place forte qu’ils y construisirent’. Ce cap rocheux était limité au nord
par le petit port Voïdokilia, que nous croyons ieBuphras de Thucydidqs *,
et au sud par la petite entrée de la rade, le Tomeus du même auteur ;
à moins qu’on n’aime mieux entendre par ce dernier nom la coupure*
1 ‘Eliac. II, C. 22, § 3. Jj
* Thuqfd., IV, § 3, p. 252.
* e’vtuç rit s Bevtp fatF'oç Ko) TW Tojuùflî... Thucyd, IV, § 118, p. 329.
4 Dans ce cas, le nom de la localité dont il s’agit, ne serait pas dérivé de Tories, la
franche#,.mais de to/lmî, la tranchée.
par laquelle les eaux du marais, à l’est de Pylos, se déchargent dans
la rade. M. Mànnert et tous les géographes antérieurs ^ s’appuyant
sans doute de l’autorité d’Étienne de Byzance, ont regardé ces deux
noms comme s’appliquant à des montagnes. Nqtre interprétation nous
semble du moins plus conforme au sens du passage cité de Thucydides.
Il n’existé aucune ruine au village de Pylæ, où un voyageur moderne
a voulu placer Pylos.
Sphacteria insuta 2q*kthçU, » est encore connue sous le
dernier de ces noms. Thucydidés ne lui donne que 45 stades de longueur
■; elle a cependant 24 stades olympiques. Pline compte trois îles
Sphagiæ, en réunissant à l’île principale les deux rochers situés plus au
sud. Nous n’avons point retrouvé le fort construit en blocs bruts ’ dont
parle Thucydides.
Cyparissioe ('ai kutt.jçlari&i j, Les distances.de cette ville,a Samicum et
à Pylos données par la Table, les seules que nous ayons, sont fautives,
néanmoins, nous .pouvons la placer avec beaucoup de probabilité à Ar-
cadia, d’après plusieurs passages des écrivains anciens, et d’après le
témoignage de ses ruines. Scylaxs paraît avoir indiqué sa position avec
beaucoup de précision; malheureusement, ce passage ne nous est parvenu
qu’altéré. On y lit aujourd’hui : « Après l’Arcadie est la Messénie,
où on trouve les villes suivantes ; la première Messène (et le port Cypa-
rissus) éloignée de 7 stades de la mer.» Ge sens est sans doute inadmissible;
mais la correction proposée par Paulmier, la première^ille de Messénie'
est Pylos- est fautive et insuffisante : attendu que Pylos était loin d’être
la première ville de Messénie, lorsqu on suivait la côte occidentale- En
nous fondant sur la distance des ruines cyclopéennes de l’acropole
d’Arcadia à la mer, nous présumons que le texte peut être rétabli
dans ce sens: «La première ville de Messénie: est Cyparisse avec un
port, ville éloignée de 7 stades de la mer.»
Indépendamment des substructions cyclopéennes de la citadelle
1 Thucyd., IV, § 8, p. 256.
2 Thucyd., IV, § 31, p. 275.
1 Scylax, Peripl. § 46, dans les Geogr. groec. min. vol. I, p. 262, éd. de Gail. ^
4 Exercit., p. 272.