portait le nom d’Aspis1 ou d’Àthenoeus mous ;s ce dernier nom était dû,
sans doute, au temple de Minerve à la vue perçante*; au sud, Argos était
défendue par le défilé de Lerne et par des marais impraticables. La topographie
de cette ville ancienne est d’autant plus difficile à rétablir
que Pausanias est plus obscur que jamais dans sa description et que
peu de villes ont laissé moins de ruines.
Au nord-ouest, entreles deux citadelles et près du stade, dont on reconnaît
encore l’enceinte, s’ouvrait la porte de Diras qui conduisait
versMantinée ; au nord, près du Charadrus était la porte d’Ilithyia et le
chemin de Corinthé. Au nord-est, la porte Clarabis conduisait au
gymnase, qui en était éloigné d’un demi-stade. Au sud-est; s’oüvrait
la porte Diamperes, sur le chemin de Tiryns et de Nauplia.Nous ignorons
le nom de la porte du midi à laquelle aboutissait le chemin Pyramia.
M. Blouet a fait, ainsi que nous, des recherches inutiles pour retrouver
les souterrains dans lesquels Fourmont prétend avoir reconnu tous
les monumens décrits par Pausanias à la fin du chapitre 23 des Co-
rinthiaques.
Inachus et Charadrus (| x « i ô xapaeTp oçj. On a quelquefois confondu
ces deux grands torrens : lé premier prend ses sources au nord du
massif de l’Artemisius (Malevo) et sur la route de Mantinça désignée
par Pausanias sous le nom de Prinus. Le second naît au revers méridional
de la même montagne, suit la route de l’Échelle ou Climax et
la gorge d’OEnoë; il passe ensuite sous les murs d’Àrgos, près la porte
dllithyia, contourne la ville et se jette dans l’Inachus au milieu des
marais.
Strabon* dit: «Près de Larisse passe Tlnachus, qui prend sa source
au mont Lyrcéus, montagne de l’Arcadie aux environs de la Cynurie.»
Doit-on voir ici une erreur du géographe qui ignorait la position de la
1 Plut., Cieom., cap.21, vol. III, p. 349, éd. Schæfer. Ce nom (Bouclier) peutprovenir
de la forme légèrement bombée de la colline, comparée au pic aigu de Larissa.
3 Plut., deFlum.
* Paus., Cor., C. 24.
* VIII, cap. 6, § 7, part. II, p. 121, éd. Coray.
Cynurie entre l’Argolide et la Laconie, telle que l’entendent Hérodote,
Thucydides, Pausanias et toute l’antiquité; ou, sur la foi d’un passage:
obscur d’Hérodote,1 doit-on croire avec MM. Mannert’ et Müller quil
est question d’une Cynurie habitée par les Ornéates au nord d’Argos ?
Cette dernière opinionme semble peu probable : les Ornéates pouvaient
être Ioniens sans être Cynuriens, et d’ailleurs on trouve souvent dans
Strabon de semblables erreurs topographiques.
Artemisius nions (ro ’AfTi/iïinov «p«e). Aujourd hui le mont Malevo, sommet
le plus élevé de la chaîne. Nous ne voyons pas que les anciens aient
donné de nom générique à la grande chaîne de montagnes qui séparait
l’Argolide de l’Arcadie; cependant, la partie.septentrionale où
l’Inachus prenait ses sources paraît avoir porté lenom 3e Lyrcius ( t . A y p -
j-.ii« . «p«s),1 et le mont Artémisius n’en aurait été que le sommet le plus
remarquable par sa hauteur et parle temple de Diane. M. Vaudrimey
a trouvé au village de Karya situé non loin du sommet du Malevo .une
portion d’encéinte cyclopéenne qui pourrait avoir appartenu à cet antique
biéron. M. Peytier n’a vu d’ailleurs aucune trace de monument au
sommet même de la montagne.
Lycone nions (« Au*««» «p«« j. Était le contrefort étroit et eleve des monts
Lyrcées qui Se termine par la colline Larissa.
lyrcea (»' Ville à laquelle on se rendait en sortant d’Argos par
les portes de Diras; elle était à 60 stades d’Argos et ala même distance
d’Orneæ. On croit la reconnaître aux ruines helléniques vues par
M. Peytier à la rive gauche dè l’Inachus, à 11 kilomètres d’Argos, près
du hameau de Stema; Lyncée pouvait, en effet, voir de là le flambeau
allumé sur l’Acropole-de Larisse. L
Omeæ («î’ôp««/).’ Nous ne connaissons aucunes ruines qui, à défaut de
documens précis, nous indiquent la situation d’Orneæ. Suivant nous,
cette ville devait se trouver au point de partage des eaux de la branche
occidentale de l’Asopus et du versant de l’Inachus; c’est dans cette
' VIII, § 73.
1 Geographie der Griechen und Römer, part. VIII, p. 618.
s Strab., VIII, 6, § 7, part. II, p. 121, Coray.