Sparte, exagère beaucoup la hauteur des collines sur lesquelles est assis
te Ménélaitm.1 Leurs pentes sont abruptes; mais leur hauteur au-dessus
de la vallée ne dépasse pas 250 mètres; et il est facile de voir, par un
autre passage du même auteur *, qu’il n’entend pas parler de la grande
chaîne des monts Malévo, mais des collines qui avoisinent le fleuve.
Elles décrivent, sur la rive gauche de l’Eurotas, un arc de cercle autour
de la plaine de Tsouni et d’Aphisou, et se rapprochent ensuite du
fleuve, de manière à ne laisser qu’un étroit passage, défilé bien indiqué
par Polybe.
Therapne (»' &tç*7rvii);, Tite-Live et Polybe, décrivant la marche des
armées à la rive gauche de l’Eurotas , ne nomment point Therapné,
mais le Ménélaïum, que le premier seul désigne comme une montagne,
et le second comme un lieu particulier ^itué sur les collines, vis-à-vis
de Sparte; or, c’est dans le voisinage de ces mêmes collines que nous
devons, d’après Pausanias, chercher Therapné, où étaient situés le
tombeau et le temple, de Ménélas, et où, suivant Isocrate3 et Hérodote *,
le culte d’Hélène était joint à celui de Ménélas* Remarquons en outre
que Pausanias ne nomme pas le Ménélaïum, et que Tite-Live et Polybe ne
nomment pas Therapné. Ce bourg n’était donc autre chose que le Ménélaïum
des historiens cités ; il était açsis sur des collines élevées par
rapport à Sparte; et Pindare a pu dire : « Les dioscures qui habitent
le sol élevé de Therapne. * »
M. Vietty a parcouru avec soin la plaine et les eollines de la rive
gauche, sans trouver aucun des monumens décrits par Pausanias; cependant
nous croyons qu’il a vu au village d’Aphisou quelques ruines
et une source, qui semblent indiquer Therapné et la fontaine Messeïs.
Paloea-Khrysapha. Après avoir franchi le plateau du Ménélaïum, en
se dirigeant à l’ouest, on trouve, au fond d’un petit bassin entouré de
| fo ly b ., Ü 22.
* -Poiyb., V, 18.
3 Isocrat. in Encom. Helenæ, C. 27, part. I, p. 218 ed. Coray.; L iv . XXXIV, 28.
4 Herod., lib. VI, § 61, p. 385 ed. Bekk. 0
5 Isthmiques, ode I.
montagnes, les ruines de Palsea-Khrysapha, à 9 kilomètres de Sparte.
Elles consistent, autant <pie nous avons pu le voir du sommet du mont
Phaïa, en églises byzantines et autres constructions en briques. Ce lieu
demanderait à être visité.
Tiasa (» t/««-»)-. Cette rivière est, pour nous, là Magoula qui bordait
une partie de l’enceinte méridionale de Sparte. Nous ne pouvons entrer
ici dans la discussion relative à ce point de géographie; notre conviction
résulte de la comparaison de deux passages de Pausanias, dans les
chap. 14 et 18, et d’un extrait de Polémon conservé par Athénée ’.
Il y aurait évidence, en admettant que Diane Corythallia est la même
que Diane Hégémone de Pausanias.
Alesiævicus («î k'urUi, *"(■<<’>’)• Pausanias, après avoir rayonné de
Sparte vers Amyclées, puis vers Thérapné, indique ensuite une route
vers le Taygète qui le conduit à Alesiæ, bourg où Mylès inventa la meule,
et où Lacédémon, fils de Taygète, avait un monument Ce
bourg devait être situé dans les jardins au-dessous de Mistra. Nous y
avons trouvé une multitude de gros blocs d’un grès particulier (ana-
génite), employé par les modernes et par les anciens à faire des meules,
comme on peut en juger aux débris trouvés dans Sparte et aux meules
ébauchées sur les blocs eux-mêmes. Nous devons ajouter que cette roche,
la seule propre ici à cet usage, ne se rencontre qu’au-dessous de Mistra
et dans la basse ville elle-même, et qu’enfin nous avons trouvé, près
d’un monastère en ruine, situé à 500 ou 600 mètres au-dessous du
marche, les débris d’une enceinte en gros blocs irréguliers, que l’on
pourrait regarder comme l’enceinte consacrée à Lacédémon. La route
de Pheræ, dont parle Tite-Live, prenait à peu près cette direction; elle
devait suivre la rive gauche de la Magoula, à partir du village de ce
nom, où l’on voit des blocs qui ont dû appartenir à un pont antique, et
se diriger ensuite vers Pheræ (Calamata) par la gorge de la Langadia ;
c’est la route qu’Homère fait suivre deux fois à Télémaque. Pausanias
ne l’ayant pas parcourue, nous ignorons quel est le temple vu par
Athen., lib. IV, 16, vol. I, p. 314 ed. Dindorf.