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l'ISATIS ( h n i r a T i r ; ) . ! *
Une chaîne de 400 à 600 mètres ¿’élévation se détache du plateau de
Lala, près du' mont Palæokastro, sépare le bassin du Penée de celui de
l’Alphée jusqu’à la montagne de Géraki ou de Bésérè, au-dessus de la
Pylos d’Elide, et de là s’abaisse graduellement en se recourbant vers
la presqu’île de Katakolo : cesjiniites naturelles nous paraissent avoir
été, dans l’antiquité, celles de la Pisatide et de l’Elide. Strabon attribue
huit villes à la Pisatide, et nous trouvons dans cet auteur même,
les noms de sept’ villes situéesà la rive droite du fleuve, lesquelles faisaient,
sans aucun doute, partie des huit premières. Ce sont : Salmàke,
Heraclea, Cycesium, Dysponlium, Harpinna, Alesioeum, Manjana; nous
omettonsPise qui, suivant l’observation deStrabon, n’était pas comptée
dans les liuit anciennes villes de la Pisatide; nous avons omis aussi
l’antique Phia, Lélrina et Amphidoli, villes également'sur la rive
droite et que de nombreuses probabilités nous engagent cependant à
classer dans la même province. On ne vgit pas, d’après cela, ce que
la Pisatide de Hirabim,pourrait avoir à réclamer, sur la rive gauche
du fleuve."Noùs ignorons d’ailleurs, quelles étaient les limites de
l’ancien’royaume de Pïàe que Pausanias et Stràbon indiquent vaguement,
comme s’étendant au-delà de l’Alphée,« sur la rive gauche, mais il
nous parait hors de douté qu’à.l’époque de la ligue achéenne et même
de la guerre, du Péloponnèse, époques où la Pisatide avait cessé d’exister
comme division -politique :iet n’était plus qu’une dénomination
locale, la Triphylie détendait jusqu’à l’Alphée et c’est la division
que nous adopterons.
Pisa ürbs et regiuncula (j mW). J3trabon doute qu’il ait jamais existé
une ville de ce nom, attendu qu’elle n’est pas nommée dans les huit
villes de la Pisatide. Pausanias, au contraire, nouÉïonduit sur l’emplacement
qu’on attribuait \ cétte cité et qui d’èprès son itinéraire doit se
trouver à l’extrémité orientale de la plaine d’Olympie au-dessous de
Miraka, mais il avoue qu’il n’y vit que des vignes. M. Pouqueville
a été plus heureux, il croit avoir trouvé les ruines de Pise et la fontaine
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Bise, dans l’emplacement que nous venons d’indiquer, découverte que
MM. les architectes delà commission n’ont confirmée qu’en partie en trouvant
nn aqueduc qui conduisait les eaux de la fontaine vers Olympie.
Olympia (»’ ’oxvfcvi«). La distance de ce lieu célèbre à Elis par le
chemin de la plaine , est évaluée par Pausanias à 500 stades, nombre
qui ne pourrait être exacte qu’en supposant l’emploi peu probable du
stade de 700 au 0°. La distance d’une colonne dans Olympie à une
colonne dans Sparte, était estimée, suivant le même auteur, à 660 st.
et enfin il ne s’en fallait que de 15 stades, qu’on en comptât 1500
d’Olympie à Athènes.‘ Ces nombres, et en particulier le dernier, annoncent
avec quelle exactitude on évaluait les distances des villes à ce
rendez-vous général de la Grèce. La routé ancienne d’Olympie à Sparte
ne laiss%’guère d’incertitude, sa longueur devait être de 105 à 106
kilom.,: ce qui semble indiquer encore l’emploi du stade de 700 au 0°,
et non de 750 au 0" comme d’Anville l’a cru d’après des données
inexactes. Quant à la distance d’Athènes, 1485 stades, elle ne peut
s’appliquer qu’à la route de la plaine qûi; contournait toute l’Achaïe,
mais ignorant la direction précise quelle suivait, nous ne pouvons rien
en conclure sur la valeur du stade. Le temple- de Jupiter Olympien
est à peu près le seul monument antérieur aux Romains, découvert
jusqu’à présent sur l’emplacement d’Olympie ; il est situé à 200 mètres
du Cladéus et à 500 du lit actuel de l’Alphée. L’hippodrome et le stade
que des voyageurs, trompés par leur imagination,'ont décrits avec tant
de détails, ne sont,,suivant M. Blouet,’ que dés berges arrondies, formées
par le déplacement du lit de l’Alphée; 12 à 15 pieds d’allüvion
recouvrent le sol antique d’une partie de l’Aitis qui paraît ailleurs
avoir été-creusé profondément par le fleuve.
Cronius mons (rJ Kfonoè; 3}»«,).’ Cette colline fortifiée sUr laquelle s’élevait
un temple de Saturne défendait, avec le mont Olympien, le territoire
sacré.,d’Olympie. Diodore et Xénophon désigùent Cronion comme un
1 Hérod. II, § 7.
* Voyez Descript. de la Morée, section d’architeéture, 1. 1, p. 56 et suivantes.
3 Paus. Eliac. II, C. 2 0 ,11 j Xenophon, Hist. græc. VII, 4, § 14.