voit, en outre, près du pyrgos de l’évêque, une grande enéeinte cre-
nelée que nous regardons , ainsi que celle de Passava,. comme plus moderne
que le temps des croisades : c’est un kastro de Maïna différent de
celui de Villehardouin
Psammathus portus f i , est le port nommé Kisternès, le
plus rapproché du cap Tænare. Nous y avons vu les ruines d’un petit temple
converti en église, une grande quantité de citernes antiques creusées
dans le rocher, et les traces d’une route de chars qui conduisait vers
Porto-Quaglio; c’est dans l’intervalle de ces deux ports adossés, comme
le dit Scylax8, que l’on ddÜ chercher les ruines de l’ancien temple de
Neptune. M. Blouet, qui a visité avec soin ce même port, a reconnu,
un peu à l’ouest de la chapelle, des soubassemens antiques, plusieurs
cavernes creusées dans le roc, et à leur pied dans la mer, un socle
avec inscription. On pourrait encore voir ici, au lieu de Psammathus,
le temple de Neptune et son lieu d’asile; s’appuyant alors sur le témoignage
de Scylax, le port Achilelus serait celui nommé aujourd’hui
Marminari, et Porto-Quaglio, qui lui est réellement adossé, serait Psammathus.
Nous pouvons affirmer, d’après nos recherches, qu’il n’existe
aucunes ruines ni sur le sommet qui domine les deux golfes, ni sur les
rochers du cap, emplacemens que, dans leur amour pour le pittoresque,
les modernes n’eussent pas manqué de choisir pour le temple
de Neptune.
Toenarus urbs TajV«poç), Toenarium prom. (TaiWpov «>cpa). Le cap
Tænare est confondu par Ptolémée avec les Thyrides ou le cap Gros,,
moins méridional, mais plus imposant par sa structure. L’ancienne
ville de Tænare qui, sous la domination romaine, prit le nom de Çæné-
polis, était sur la côte occidentale à 40 stades du cap%la distance, des
ruines étendues, des inscriptions où l’on a lu le nom romain, placent
cette ville au monastère Kyparissi, au-dessous du village d’Alika.
M. Blouet y a vu une grande quantité de décombres et quelques con1
Vo yez C oronelli, Description de laMorée, et la Chronique .de Morée, liv. II , p. 18%
(éd. de M. Buchon). - vï
2 Peripl. § 47, in Geogr.min., v o l. I,*p. 203 éd. Gail. jj
structions romaines vers l’embouchure du torrent; ces ruines,, celles
de l’Acropole, et quelques marbres avec inscription, lui ont seuls paru
antérieurs au moyen âge. C’est là, disent les Maniates de Mina, où
régna Lycurgue, seul nom historique dont ils aient conservé la tradition.
Thyrides prom. («i eup//«, «p«). Strabon décrit ce cap comme un
lieu escarpé, battu par les flots de la mer, et éloigné de 130 stades du
cap Tænare. Pausânias ne compte que 70 stades de ce même cap à
Thyrides, qu’il nomme une des pointes du Tænare. Au lieu de supposer,
comme on l’a fait, une erreur dans lun ou 1 autre'de Ges auteurs, on
doit reconnaître à l’inspection de la carte que Strabon, venant du golfe
de Messénie, signale la pointe septentrionale du cap Gros, dont la distance
au Tænare (20,200 mètres) répond bien aux 130 stades de 700°
au 0°; tandis que Pausanias, venant du midi, signale la pointe méridionale
à la distanpe exacte de 70 stades olympiques.
En voyant le cap Gros percë,,à sabaserde cavernes en ogive et d’ouvertures
moins grandes sur toute' sa longue muraille de rochers, nous
avons compris l’origine du nom de Thyrides : les trois îles Thyrides de
Pline n’ont jamais existé dans le golfe Asinéen de Messénie. Si on
voulait y voir autre chose qu’une des erreurs de ce naturaliste, on
pourrait penser qu’il s’agit, du golfe asinéen de 1 Argolide et des trois
petite^ lies du port Aulon, très rapprochées du port de la ville antique
à laquelle le nom d’Asine argolique nous a paru convenir.
Hippola (’i.Wtii). Nous n avons pas visite 1 extremite du cap sur laquelle
devait se trouver Hippola; mais nous avons vu dans les trois
églifes de Nomia des cippes qui devaient en provenir. A l’ouest des villages
de Dry et de Kouno, des cavernes crèüsées dans des rochers de
marbre blanc sorti des tombeaux, ou peut-être des carrières antiques.
Messa (m«W* «à«) (Pausanias), uinramai (Steph. Byz.). Cette ville
homériqùe, inconnue à Strabon, existait cependant encore au temps de
Pausanias. Mezapo dêvait, sans aucun doute, être son port; mais nous
ignorons la position de la ville hellénique. Le Palæo-Kastro de Mezapo,
ou Kisternès, situé dans la- presqu’île Tigani, et à 1 entrée du port, est une
ville fortifiée dans le moyen-âge, sur un rocher qui n est accessible que