traces d’exploitation sont très apparentes. Un bloc équarri de marbre
rouge, laissé sur un talus, appartient peut-être à une époque plus récente
que celle delà construction des murs. La leophoros de Pausanias
était nécessairement dans la direction du sentier actuel d’Argos à Épi-
daure. Nauplie n existait plus, et on n’aurait eu aucune raison pour
venir prendre, comme le font souvent les voyageurs modernes, la route
de Nauplie à Épidaure.
ilfidea .(» MiJ'Jaj est ensuite le premier lieu que Pausanias mentionne
sur sa gauche, en reprenant la grande route, et par conséquent en remontant
vers le nord. Presque tous les voyageurs ont regardé les ruines
d’Adriani qui couronnent une colline au nord-est de Katsingri comme
celles de Midea. C’est une erreur suivant nous : cés ruines sont à droite
et non à gauche de la route ancienne. Leur construction indique un fort
destiné à protéger un grand édifice, un temple, sans doute, dont on voit les
murs au sud-ouest. Les blocs sont polygonaux, mais taillés avec une
parfaite régularité*. Pausanias, d’ailleurs, dut voir ces ruines, qu’aujourd’hui
encore on aperçpit de très loin, et nous ne concevons pas
pourquoi il ne les a pas nommées
Midea, pour nous, est la ville antique dont nous avons découvert les
restes au nord de la plaine,, sur une montagne rocheuse, au levant de
Dendra. Les ruines descendent depuis le sommet, inaccessible dans
trois directions, jusqu’à une fontaine qui sort d’une grotte au pied de
la chapelle de la Panagia. Quatre murailles suivant la courbure de la
montagne forment autant d’enceintes étagées, et la dernière n’estqu’une
crête de rochers; La grossièreté et la petitesse des matériaux nous fit
d’abord croire à un camp retranché fait de pierres ramassées (x/Sm-
mais une porte semblableàlapetite porte de Mycènes, etd’autres
débris, nousiirent reconnaître les ruines d’une ville dehaute antiquité.
En continuant à suivre la route d’Epidaure, on laissé à droite’(à
gauche par la route de Nauplie), deux villes, avec ’ acropoles de construction
polygonale. La première a des tours rondes surmontées de
constructions carrées du moyen-âge. Son enceinte descendait jusqu’au
1 On v oit à la bibliothèque Malarme un jo li relie f de ce monument, que M. Petil-ïla -
del a fait exécuter d’après les dessins de Fauvel.
bord du sentier de Nauplie à Epidaure ; là un petit temple, avéc débris
d’aqueduc, a été signalé par les voyageurs modernes. La deuxième,
placée dans l’embranchement des routes de Nauplie et d’Argos, n’est
pas à plus de 2,800 mètres de la première. Son acropole commandait
à une ville assez étendue dans la direction du nord-est. Nous n’avons
aucuns noms à appliquer à ces deux villes de l’ancien royaume de Mycènes,
quoique Pausanias ait passé près d’elles; sans doute alors elles
étaient encore plus cachées par les halliers, et le pays était plus désert
encore que de nos jours. Les noms manquent aux ruines dans toute
l’Argolide. ; . '
Lessa vicus ¡1 a Ïw m p).1 Avant d’arriver à Ligourio, on observé à
gauche de la route un monument pyramidal entièrement semblable au
polyandrium mentionné dans les ruines que nous attribuons à Cen-
clireæ; à quelques pas plus loin est une église byzantine , avec débris
antiques. Ligourio est la position qui convient à Léssa; elle pouvait
n’être qu’un bourg au temps de Pausanias; mais à une époque plus reculée
ce fut une petite place forte, comme on peut le voir aux ruinés de
murs qui couronnent la colline.
Arachnoeus mons (ro \(>oixva‘ov Le sommet des monts de Kheli,
qui s’élève au-dessus deLigourio, est le plus remarquable de la chaîne
par sa haiiteur (1,150 métrés) et sa forme aiguë, quoique' inférieur de
quelques mètres au Saint-Elie de Kheli; les Albanais de Ligourio me
l’ont nommé Arna. Gordon et quelques autres voyageurs ont entendu
Arachnæa. De ce sommet on aperçoit toutes les montagnes de la Mégaride
etdel’Attique, ainsi que le mont Martis , qui domine Mycènes: c’est le
pic qui dut être choisi pour les signaux de feu par lesquels on annonça
à Clytemnestre la prise de Troie.2 II ne peut d ailleurs etre question
au commencement de ce passage du mont Pron, petite colline près
d’Hermione, .wfit est ici dans le sens de vertex. M. de Yaudrimey a vu
dans un col, entre les deux sommets principaux du mont Arachnée,
une enceinte carrée, de construction polygonale, qui pourrait être un
1 Paus.,- C or., G. 25 , § 9, vol. I , p . 315, ed. Siebelis.
2 Æschyl., Agamcmn., v. 307, ed. Schütz. Halæ, 1827.