distance (80 stades à partir de Corone), nous n’hésitons pas à y placer
le temple d’Apollon. Ptolémée met Colone sur le golfe de Modon; Pau-
sanias dit seulement que Colonides est sur une hauteur, à peu de distance
de la mer, et limitrophe et non voisine, comme l’a traduit Clavier,
de Corone *. Nous adoptons la position de Ptolémée!» confirmée par
Niger, qui donne le nom de Colonides au château-fort près de Grizi ; en
effet, M. le colonel Bory a vu sur la plage, au-dessous du village de ce
nom, beaucoup de ruines romaines qui doivent avoir appartenu à son
port, peut-être le port Phoenicus (Qoivmovç xi/x»V) de Pausanias. M. Blouet
y a dessiné une salle de bains, figurée dans le premier volume publié
par la section d’architecture.
Asiné urbs (»’Ar/v») t ville maritime, a 40 stades de Colonides, et a
même distance du promontoire Acritas*, à 15 milles de Methone, et
30 milles de Messènes ; première ville que Ton rencontrât sur le golfe
après avoir doublé le cap Acritas (o A’jtç/raç, «¡tça). Elle est mentionnée
comme subsistant encore à l’époque de Pausanias, et même jusqu’au
temps d’Hieroclès, vers le moyen âge. On est dans 1 usage de la
placer à moitié chemin de Coron, au cap Gallo. Nous avons parcouru
cette côte escarpée sans trouver ni ruines, ni port, et nous ne pouvons
y concevoir l’existence d’une ville de l’importance d’Asine. Indépendamment
de ces preuves négatives, on peut dire que Coron est la seule
position qui convienne à Asine : la pointe qui s’avance dans la mer est
applanie de main d’hommes et couverte de citernes antiques; la chaussée
qui protège le port est elle-même de la construction la plus ancienne ; en
outre, malgré les grands travaux des Vénitiens, on trouve encore une
tour et diverses ruines romaines dans l’intérieur de la ville. Les nombres
de Peutinger confirment cette hypothèse, et n’en permettent pas d autres.
Il y a exactement 15 milles de Modon à Coron, 30 de Coron à Messène,
et la route est assez plane et assez directe pour être mesurée sans
erreur. Les deux distances de celte ville à Colonides (Grizi?) et au prof
Paus., Clavier, t. 2, p. 478.
? Paus., Mess., C. 34, § 7.
* D’après la Table de Peutinger.
montpire Acritas sont bien égales entre elles , comme le dit Pausanias,
mais elles dépassent de20 stades les 40 stades assignés par cet auteur.
C’est l’objection la plus fondée quel’onpuisse faire àl’hypothèse que nous
adoptons, maison peut, en outre, se demander commmtf le nom de Coron
fut transporté des ruines de Corone à celles d’Asin^Hiéroclès les distingue
encore, etle nom de cette dernière ville ne disparaît complètement
qu’au temps de la chronique de Morée,‘ ou vers le commencement du
treizième siècle, époque à laquelle remonte la liste des évêques latins
dé Coron; au temps beaucoup plùs récent de Niger, le.village de Péta-
lidi avait déjà remplacé Corone, et l’on cherchait dgs lors Asine vers le
cap Gallo, comme on le fait aujourd’hui. On peut croire que le nom de
golfe de Coron s’était maintenu, et que par suite les Vénitiens avaient
ndmmé Coron les ruines qu’ils occupèrent à l’entrée du golfe.
Mothone urbs et portus.(» MaflaV»), Les travaux des Vénitiens n’ont laissé
subsister, des ruines de eette ville , qu’une digue en gros blocs polygonaux,
qui, se rattachant à la roche Mothone, formait le port. Cette
digue doit être, d’après Pausanias ‘, l’ouvrage de Dotadas, le.cinquième
décroîs Héraclides. Nous avons trouvé, à 2 kilomètres à l’ouest de la
ville, sur la plage et- les collines voisines, beaucoup de ruines romaines.
Il y eut dans ce lieu des bains et des fabriques de poteries grossières,
ainsi qu’un temple sur un petit tertre au-dessus de la mer ; le puits bitumineux
dont parle Pausanias nous a échappé, malgré toutes nos recherches,
, Pylos oppidum 1» ruixoî.) •, aujourd’hui Palæo-Kastro' par opposition à
NetÿKastro, que nous appelons Navarin. Le nombre de 100 stades.1 entre
Pylos et Mothone correspond, à 4 stades près; à la distance réelle entre
Palæo-Kastro et Modon; les 400 stades entre Sparte et Pylos., nombre
donné par Thucydides, répondent avec une égale exactitude :à la distance
entre ces deux villes, évaluée en stades olympiques. Les nombres
1 Paus., Mm., C. 3, § 6, vol. H, p. 152, éd. Siebelis.
1 Voyez la topographie que M. le colonel Bory a donnée de cette position, et la des-'
eription des ruines, section i ‘architecture., T. 1, p. 4.
* Paus., Mess., C. 36, § 1.