Epidelium vicus (1EinJ'»Vi«v J, ou Delium suivant Strabon, était a 100
stades du cap Malea et à 200 d’Epidaurus-Liméra. D après le dire des
habitans de Vélonidia, village pittoresque le plus rapproché du cap
Malea, il existe des ruines sur la pointe basse du cap Khamilo, qui
doivent appartenir à Epidelium. Les distances sur cette côte sont proportionnelles
aux nombres de Pausanias, mais elles exigent l’emploi
d’un très petit stade.
Epidaurus Limera' (’ETr/ei'oupoç » Cette ville était situee sur
une hauteur, et très près de la mer ; elle avait un lac de peu d étendue,
mais très profond. On attribuait à la commodité de ses ports
l’étymologie de son nom (Limera de *i/zev#e*).. Quelque peu probable
que puisse paraître cette étymologie, le nom moderne Limenaria, donné
encore aujourd’hui au cap situé vers le nord, la confirme-. Les ruines
dites Palæa-Monemvasia, que nous attribuons à cette ville, sont situées
près de la mer, à 5 kilomètres de Monembasie. On y distingue deux
époques principales : l’Acropole, qui descend jusqu’à 2 ou 300 mètres
de la mer, est formée en blocs taillés, mais polygonaux, dessinant des
assises irrégulières, parallèles à la pente du terrain, ce que nous n’avons
vu nulle part ailleurs. Au sud et à l’ouest, s’étendent des ruines
romaines et du moyen âge. Le lac consacré à Ino, situé à 2 stades environ
au nord-est de l’Acropole, n’a que 3 mètres d’un bord à l’autre; mais
sa position à cent pas de la mer, l’eau à peine saumâtre qui le remplit
jusqu’au bord, et sa profondeur telle, qu’avec 50 mètres de sonde nous
n’avons pu en trouver le fond, le rendent très remarquable. On voit au
nord de la ville deux grottes peu éloignées de la mer; de petits trous
creusés dans le rocher, au-dessus de leurs entrées, annoncent qu’elles
étaient recouvertes d’un toit.
Le port Dios Soteros de Ptolémée devait, d’après la position donnée
par Pausanias au temple de Jupiter Sauveur, être situé vers le midi, en
face des principales constructions du moyen âge ; ce n’est qu’une plage
sans abri.
MinocCprom. et portas uivàx). D’après Strabon, Pausanias et Ptolémée,
ce promontoire doit être placé au sud d’Epidaure, et c’est pour
nous le rocher de Monembasie, au sud duquel est un mauvais port.
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Strabon observe qu’il portait le même nom qu’un promontoire de la
Mégaride ; il eût pu ajouter que comme lui il n’était lié au continent que
par des rochers à fleur d’eau. M. Castellan , qui d’ailleurs a fort bien
décrit toute cette partie de la Laconie, place au contraire Minoa au
petit promontoire au nord de la ville antique \
Zarax urbs (» z«f«5) d’après Pausanias, Pline et Polybe; tandis que
Ptolémée et Étiènne écrivent Zarex ( z«8»S ) ; ville à 100 stades au nord
d’Epidaurus Limera, avec un port d’un abord facile, au fond duquel
s’élevait un temple d’Apollon. Les ruines du port Hieraka conviennent
seules à Zarax, quoique la distance (100 stades) soit trop forte; elles
sont situées sur un rocher, au nord de la longue, entrée du port. D’après
M. Lagarde, la construction de l’Acropole serait analogue à celle de
Mycènes. Une porte, située vers la mer, donne entrée dans nne voûte
en ogive d’abord parallèle, ensuite perpendiculicaire à l’enceinte. On
voit dans son intérieur, et surtout sur le plateau à l’ouest, des églises
et diverses ruines du moyen âge.
Le mont Zarex (t z«s»S) de Ptolémée doit être la chaîne rocheuse
dite Kolokera qui domine toute la contrée,
Cyphanta (*« K^rr«). Si on s’en rapportait au texte actuel de Pausanias
, on se rendait de Zarax à Cyphanta en parcourant 6 stades le long
de la côte, et remontant ensuite 10 stades dans l’intérieur des terres;
une fontaine remarquable achèverait de signaler les ruines de cette
ville; mais rien dans l’antiquité, ni dans la topographie des lieux, ne
permet de croire que ces deux villes n’aient été qu’à une demi-lieue de
distance. Ptolémée distingue Cyphanta et Cyphanta portas, qu’il place
beaucoup au nord de Zarax; en outre, la contrée qui entoure cette dernière
ville est tellement aride, que les Kalyves de Krémasti, seul heu
habité, et auquel conduisent les distances de Pausanias, n’ont que des
citernes. Niger, qui, en général, a eu des documens fort exacts sur le
Péloponnèse, place Cyphanta à Eriches, sans doute Rhikhia ; s’il en était
1 Malvasia est traduit à tort, dans un lexique grec moderne et italien, par Monovasia;
les catalogues qui m ont éld remis par les Démogérontès portent Monemhasia. Ne pourrait
on pas faire dcriTcr'ce nom de Uitàs ( au lieu de n«’r»s) et dTpCuric’-t