bourg de Calamæ, que I’olybe désigne comme un château fort, vers
Kalamata, ou à Kalami, village au sud des ruines de Thuria; l’itinéraire
de Pausanias montre, au contraire, que Calamæ et le célèbre
temple de Diane Limnatis doivent être cherchés au nord des ruines de
Véïsaga (Thuria), et hors de la route directe de l’Arcadie par les
sources du Pamisus; en effet, il suit cette route pour sé-rendre à Mes-
sène, sans visiter le temple de Diane, qu’il laisse dans l’intérieur des
terres. Cette région marécageuse, qui répond au Denthelias de Tacite1
et aux Delthanii d’Étienne de Byzance, et qui renfermait le célèbre
hiéron de Diane Limnatis, doit se trouver dans le triangle compris entre
les sources d’Hagios-Eloros, celles de Pidima, et leur confluent dans
le Pamisus; peut-être le palæo-kastro, situé à mille mètres au sud des
dernières sources, est-il Calamæ? Un passage de Tacite, et un autre
de Pausanias’ semblent indiquer qu’à l’époque reculée de Téleclus,
comme au temps d’Auguste, les frontières de la Laconie s’étaient avancées
jusqu’à ce temple; et même jusqu’au Pamisus selon Euripide, cité
par Strabon
Pamisus (» *'* i»«). Les sources du Pamisus sont pour Pausanias,
comme pour Strabon, les magnifiques kephalovrysi d’Hagios-Floros, qui
forment un lac et des marais étendus. M. Gell cite près d’eux les fondations
d’un petit temple ; mais ce ne peut être, d’après ce que nous venons
de dire, celui de Diane Limnatis, et encore moins le temple de Diane
Orthie aux marais LePamisüs.leplus large des fleuves du Péloponnèse,
n’avait que 100 stades de cours, suivant Strabon; et c’est, en effet, la
distance exacte des sources d’Hagios-Floros à la mer. Si Ton remarque,
en outre, qu’il n’est plus question du Pamisus dans la description de la
vallée supérieure, dont Pausanias nomme tous les ruisseaux, on reconnaîtra
que M. Pouqueville a peut-être rectifié à tort ce qu’il nomme Terreur
de Pausanias et de ceux qui l’ont répété. Les Grecs anciens, de même que
1 Tacit., Annal. IV, C. 43. .,
a Paus-, Mess., C. 4, § 2, vol. II, p. 153 éd. Siebelis.
* Strab., VIII, C. V, § 6, part. II, p. 115 éd. Coray., ou 253 éd. Casaub.
* Pou'quev., t. VI, p. 41.
les modernes, n’attachent pas la même idée que nous à la source d’un
fleuve, et ne la fixent pas à l’origine de l’affluent le plus éloigné de
l’embouchure, mais ordinairement à la source la plus remarquable.
Cette différence dans les conventions adoptées à cet égard est toute naturelle
: nos rivières vont croissant graduellement, depuis l’origine du
vallon le plus éloigné jusqu’à la mer, et on peut les personnifier dans
toute cette étendue. Dans la Grèce, au contraire, les vallées supérieures
sont souvent dépourvues d’eau, et la rivière na réellement son origine
que là où des sources abondantes commencent à lui donner un
cours continu.
Pausanias compte 40 stades des sources du Pamisus à Messène,
distance exacte en la comptant du petit temple, vu par M. Gell, à la
porte située entre les monts Ithome et Evan. Il n est donc pas nécessaire
de faire au texte les ehangemens qu’on a proposés de en
■yttçvfm , pour rapporter ce nombre à la distance entre les ponts sur la
Balyra et la ville de Messène, d’autant plus que celle-ci est de trente
stades d’après Pausanias lui-même, et non de quarante.
Messene urbs (» M.«*»), Ithome (f’ri»/«). Peu de villes antiques ont
conservé des ruines aussi remarquables, et cependant sa découverte ne
date que du voyagé de Fourmont. Une position centrale, un site fort,
salubre, abondant en eaux, déterminale choix d’Epaminondas contre
le voeu des Messéniens. La construction en blocs polyédriques bruts
d’une partie des remparts de l’Ithome, fait connaître la haute antiquité
de ce boulevard de l’indépendance messénienne, tandis que la belle
conservation et la construction régulière d’une partie des remparts de
la ville montrent tout le système d’architecture militaire des Grecs au
temps d’Epaminondas. Le développement des murs a 8,660 mètres,
ou 47 stades olympiques; ce qui est à un stade près la circonférence
de Sparte. La ville avait deux entrées principales : Tune, vers le nord
et au"sommet du col, était la porte d’Arcadie; l’autre, au sud-est, et
vers l’ouverture de la vallée, conduisait à Pheræ et dans toute la basse
Messénie. En outre, un chemin à pente rapide descendait de la citadelle
au pont sur la Balyra, par une porte située entre les monts Evan
et Ithome. Remarquons que le stade, découvert par MM. les architectes