M. Blouet à la rive gauche de la Magoula, près du lieu où elle coupe
la route de Léondari à Mistra.
Le nombre des torrens qui traversent la plaine au nord et au sud
d’Amycléès est si grand,que nous ne chercherons pas à déterminer quel
est celui que Pausanias désigne soiis le nom de fleuve Phellias. Nous
n’avons trouvé aucune ruine qui put nous aider à reconnaître les positions
de Pharis et de Bryseæ, qui étaient situées dans la plaine;
d’Harpleia, assise sur le pied des collines; de YEleusiitium, du Lapi-
thoeum, de Derrhium, qm appartenaient au versant oriental daTaygète.
Dans les manuscrits de Fourmont, un itinéraire de Mistra aux sources
de l’Eurotas, itinéraire imaginé sans doute par son neveu, cite ces
lieux comme des villages existans, mais il omet tous les riches villages
qu’on rencontre effectivement sur la route. On indique, dans la plaine,
des ruines aux villages de Vaphio et de Marmalia; nous avons vu des
tumülus très remarquables bordant la rive droite de l’Eurotas, au sud
de ces deux villages; ils renferment, dit-on, des tombeaux tels que
ceux de Mycènes. Sur l’autre rive nous avons trouvé, près et au sud du
village de Platana, quelques ruines romaines.
Cæadas (« **!«>«$) '. Les cæadas étaient, suivant Strabon, des fentes
produites dans les montagnes de la Laconie par les tremblemens de
terre. Le cæadas d’où l’on précipitait les criminels, était l’un de ces
gouffres. Les petites collines sablonneuses de Sparte n’offrent rien
de pareil; mais en face dé la ville; sont les deux plus sombres et
les plus profondes ouvertures du Tafgète : l’une, derrière. Mistra ;
l’autre derrière Paroria. C’est dans.cette dernière, dont le gouffre a
une profondeur verticale de près de 200 mètres, que la tradition,
d’après le dire d’un Grec'lettré de Mistra, place l’aventure d’Aristo-
mènes.
Croceoe vicus (ai Kfonéai) *, bourg que l’on rencontrait en descendant
, de Sparte à Gythium, près de l’embranchement de la route d’Ægiæ.
Pausanias mentionne avec éloge la pierre (x/ôoç kçom«t»ç) dont ce can-
Paus., Bless. C. 18 , § 3 ; Strab. V I I I , 5 / § 7 , part. II , p. 1 16 ed. Coray.
Paus., Cor. C. 3 , § 5; L a c ., C.‘ 2 1 ,.§ ,4. '
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ton renfermait les carrières. Nous avons en effet retrouvé, dans la po-
sition indiquée, de grandes carrières de porphyre vert antique, et nous
avons démontré que c’est la roche célébrée par les anciens sous le nom
de marbré de Laconie1. Au-dessus de la principale carrière, on voit des
débris de constructions en briques romaines; là, sans doute, étaient
placées les statues des dioscures dont parle Pausanias. Près de là, est
le hameau d’Alaï-Bey, où les sous-bassemens d’un petit sacellum indiquent
probablement l’emplacement de Croceoe.
Ægioe (i»f mi*i) , ville de Laconie citée par Honière, à 30 stades a
la droite de Gythium en venant de Sparte. Elle avàit un lac consacré
à Neptune. Cette distance et l’existence d’un lac ne permettent pas de
placer cette ville ailleurs qu’ail voisinage des grands marais de Limni.
Cependant M. le capitaine Gineste, auquel nous devons la topographie
de.cette partie de la Morée, n’y indique pas de ruines; nous présumons
qu’on doit ¿es chercher sur la colline de Koutoumou.
ELEUTHERO-LÄCONIÄ.
' Les limites de cette subdivision de la Laconie vers l’occident étaient à
peu près celles établies aujourd’hui, d’uncôté entre l’Eparchie de Mistra
et lé Magne oriental, et de l’autre entre l’Eparchie de Calamata et le
Magnefccidental. Cependant, le territoire qui renfermait Hypsus et
Ægioe, était resté dans la dépendance de Sparte, et il appartient aujourd’hui,
sous le nom de Malévri, aux modernes Eleutherolacons ; tandis
que vers Calamata, le territoire d’Abia, ville messénienne, appartient
aujourd’hui au Magne occidental. On Voit d’après cela que les limites
du Magne, nommé de nos jourS Sparte, sont à peu de chose près celles
de l’Eleuthero-Laconie occidentale.' A l’orient, l’Eleuthero'¿Laconie
comprenait en. outre des Eparchies mode'rnes d'e Monembasia e| de
* Description de la M o rée , Géogno sie , t. I I , 2® p a r tie , p . 129.