la chaîne des montagnes de Phanéroméni, embrassait le territoire de
Tenea. De là, la limite avec l’Epidaurie suivait la crête des montagnes,.
points de partage des eaux, et se dirigeait sur un petit cap au
sud du Porto-Franco, port dans lequel nous voyons le Piræus Portus de
Thucydides ou le port des Athéniens de Plolémée.
Ainsi limitée,; la surface de la Côrinthie n’était que de 6 myria-
mètres jJ dont près de 3 myriamëtres étaient situés en dehors de
l’isthme.
Gerania,mons (»' repu nia). Aujourd’hui les monts Palæo-Vouni ou Makri-
plagi. La chaîne de montagnes, limite naturelle du Péloponnèse,, du
côté du continent, portait dans toute son étendue le nom de Gerania,
comme il résulte de nombreux passages dePausanias , de Thucydides1,
de Diodore8 et de Scylax.3 Strabon seul les désigne, en totalité ou en
partie, sous le nom de monts Onii, et le nom de Gerania lui semble
inconnu; s’il employait le nom de monts QEnoi on pourrait le faire
dériver des deux villes d’GEnoë situées, l’une, dans la Gerania, l’autre,
aupiedduGithæron, d’autant plus qu’il donne à ces monts la direction qui
unit les deux villes, en disant : «Les monts onéïens s’étendent depuis
« le point des roches sçironides, où est le chemin qui mène à l’At-
<r. tique., jusqu’à la Boeotie et au mont Cithæron. ‘ » Mais on devrait
encore se demander comment il désignait sous un même nom , en
quelque sorte générique, des. montagnes très-élevées séparées par la
plaine ondulée de l’isthme de Mégare. Il nous semble plus probable
que le géographe grec, auquel ne. pouvaient être inconnus, de nom, les
monts Onii ( t * ,lOm<x op») près, de Corinthe, célèbres dans la défense
du Péloponnèse , a changé leur position en les transportant à la place
de la Gerania, dont il ne parle pas,, comme il ne parlera pas plus
tard des monts oniens près de Corinthe.
Il existait dans l’antiquité, ainsi que, de nos jours, trois passages à
travers les monts géraniens. Le premier, indiqué par Thucydidess, devait
1 T hucyd., I , 69 et 70, et IV , 299.
1 Diod., I, 465 5 II , 360.
3 S cy la x, p . 33, edit. Gronov,
4 S t ra b ., V I II, C . 7, et IX , C . 1.
5 T hu cyd ., I , p. 70.
se diriger par Pagæ, OEnoë et Thermæ; c’est le sentier actuel de Pe-
rakhora; le second, par Trvpodmus, est, la route-actuelle des grands
Dervens ou de Makri-Plagi. Le troisième, enfin, le long du golfe
d’Ægine et par le défilé des roches scironiennes, chemin restaure par
Adrien, était seul praticable aux -voitures; cette route abandonnée
aujourd’hui, porte le nom de KakfiSkala.
Crommyon oppidum (o Kp#ptp.u«r). Chateau-fort suivant Scylax, et bourg
suivant Pausanias et Strabon, se présentait d’abord sur cette route, en
venant de la Mégaride. Il était à 120 stades de Corinthe suivant Thucydides
*, et attendu que Mégare était à 30 milles romains de Corinthe ’, ou
240 stades olympiques, Crommyon devait être à moitié chemin, si Thucydides
a fait usage du stade olympique. C’est ce qui a heu en effet ; on
trouve sur les bords de la mer , près de la chapelle Hagios Théodoros,
et à 120 stades olympiques de Corinthe , des ruines assez considérables
qu’on ne- peut attribuer qu’à Crommypn.
Sidus casteUum (XiToeç Tsîkov)- (Scylax). Autre château-fort sur a
même route mais plus rapproché de Corinthe ; quelques ruines de murailles
élevées pour la défense du défilé de Sousaki ont fait penser «pie
e’êtait là son emplacement. Nous n’avons aucune distance qui puisse
fixer d’une manière positive sa position entre le port Schoenus et Crommyon.
Un passage d’Athénée : .lu rijns argillosis Siimtisparvoe, » semble
faire allusion au sol argileux et crétacé des dépôts tertiaires de la
Côrinthie, qui aurait été remarcpiable dans le territoire de Sidunte.
Schoenus portus (i s*.«rw)> C’est le port Kalamaki au-dessus duquel
M. le capitaine Dutroyat, auquel nous devons une excellente topographie
de l’éspace compris entre Corinthe et Mégare, a noté des ruines diverses
et un théâtre situé à 300 pas du port et à plus de 2,000 mètres de
1’emplacement qu’on attribue au temple de Neptune Isthmius.
Thermoe et Ptnram (-r»'-n«pmo.).! On reconnaît ces lieux aux sources
thermales et au portde Loutraki. On n’y a point encore observé déminés.
1 T hu cyd !, IV , p . 263.
2 Peuting tab..
> En adoptant l’opinion de M. Reinganum, Dos alte Megaris (Berlin 1825, m-S"), p . »8,
nous distinguons ce n.«Pa . .. d’aveè le ni.pa.bs, po rt de la Côrinthie sitné snr le g o lfe d’Ægine,
e t mentionné pa r Thucydides, V I I I , C. 10.