Nous avons dit que les limites de l’Elide vers l’Achaïe étaient restées,,
jusqu’à nos jours, à peu près.les mêmes que dans l’antiquité; cependant,
Patras s’étend aujourd’hui sur tout le massif du Santa-Méri
(Scotlis) , et possède une partie de-la région dite Voundoukla, que nous
avons placée dans ,l’ancienne Elide. Plus à l’est, nous portons les limites
de cette province jusqu’au point où le mont Astras (Lampeus) ..se rattache
aux sommets de l’Erymanthe, qui, sous le nom d’Olonos, borne au
nord l’extrémité de l’Elide moderne. Du côté de l’Arcadie, les frontières
actuelles diffèrent peu de celles de l’antiquité; pour avoir celles-ci, il
suffit de restituer à l’ancienne Arcadie le territoire, aujourd’hui Eléen,
de Divri jusqu’à la rivière de Poretso ou de Psophis, de suivre les faîtes
du mont Astras, puis du plateau de Lal&(Pholoe), et enfin le cours même
de l’Erymanthe. Les limites, ainsi établies, laissent^ l’Arcadie toute la
partie culminante du mont Pholoé, et la rivière Erymanthe ne devient
la limite de cette province que vers son embouchure. Il est remarquable
de voir, de nos jours comme dans l’antiquité, les provinces arcadiennes
posséder, au-delà du Rhouphia {Ladon), non seulement la presqu’île comprise
entre cette rivière et la Doana, ou Erymanthe, mais encore
au-delà de celle-ci une petite partie du mont Pholoé. Cette division
ne paraît avoir rien de naturel, et cependant il est très vraisemblable
qne les frontières actuelles sont fixées aux hermès de l’antiquité.
Nous ferons observer, dès à présent, que ce'n’étaient pas les Eléens,
comme le dit M. Mannert, qui portaient leurs limites à l’Erymanthe ,
mais, au contraire, les ^.rcadiens ; tandis quë les premiers prétendaient
s’étendre à l’est jusqu’au tombeau de Coroebus1:
Au sud de l’Alphée, le Diagon, rivière de Tzembéroula, opposée directement
au cours de l’Erymanthe, séparait la Triphylie de la Cynurie
arcadienne, depuis son embouchure dans l’Alphée jusqu’au sommet du
mont Lapithas, l’Alvéna moderne. Rien ne nous dit quelles étaient, au-
delà, les limites précises entre les territoires des Ailles de.Lépréum e t
de* Phigalée, qui s’étendaient l’un et l’autre jusqu’à la Néda.
J Pau?., Arcad. C. 26, § 3, v o l. I I I , p. 368, éd. Siebelis.
Scylax évalue à 700 stades la côte de l’Elide, et à 100 celle de l’Arcadie
vers Lépréum. On voit par là qu’il considérait la Triphylie, depuis
Samicum jusqu’à la Néda, comme arcadienne. Strabon est à peu près
d’accord avec lui, en comptant 540 stades de l’Araxus à l’Àlphéeyet
200 de ce fleuve, à Lépréum; car pii doit ajouter environ 50 stades
pour atteindre, la Néda, et 790 stades de 700 au 0° répondent avec
assez d’exactitude aux 700 stades olympiques de Scylax. On arrive à
des résultats analogues, en combinant plusieurs autres des distances
partielles de Strabon ; en sorte que l’on peut penser que si, plus loin,
il donne 1200 stades à la longueur directe du littoral deTÉIide, c’est
que par inadvertance il ajoute à sa longueur réelle 400 stades, distance
qu’il suppose entre Lépréum et Pylos de Messénie.
L’Elide ainsi circonscrite avait une surface de 25 myriamètres et demi;
des plaines fertiles en occupent environ le tiers ; des collines sablonneuses,
morcelées par les torrens et couvertes de forêts, séparent les
plaines de la région des hautès montagnes; celles-ci même n’étaient
pas sans richesse : exposées aux vents humides du couchant, elles
montrent en toutes saisons, et jusqu’aux cimes les plus élevées, des
pâturages .verts et une végétation vigoureuse, au lieu des rochers grisâtres
des montagnes orientales de la Laconie et de l’Argolide.
E l i s - C o e l e . — L’Elide basse ou Coele, et f a haute Elide ou territoire
des Acroriens, étaient séparées de la Pisatis par les faîtes du
Pholoé et la ligne de partage du bassin de l’Alphée , depuis le mont
Béséré jusqu’à la presqu’île Katakolo. La première de ces divisions
comprend les sections de l’Eparchie de Gastouni, désignées
sous les noms de sections au nord et au sud du fleuve, T ^ a ü¡t/í^u
Trolas», et «.¿/¿vou. ¿va 7ro%çtpg; la seconde ou Acroriarépond
à la section Kapelis, .T>»/Aa K.awe'x»?.
Hyrmina urbs On a cru devoir placer cette ville au cap
Glarentza, près de Cyllène, cap auquel Strabon paraît donner le nom
4 Strab., "VIII, G. III, § 10; Stephanus; Pausanias, Eliac. I , C. 1 , § 8; Plin. IV , C. 6 ;
jSiger, p. 325.