sans issue, à niveaux élevés, qui comprennent les territoires de Tégée,
Mantinée, Orchoînène, Stymphale et Phénée; l’autre, à l’occident,
embrasse tout le bassin de l’Alphée et de ses grands affluens le Ladon
et l’Erymanthe, jusqu’au confluent de ce dernier* En suivant à peu près
l’ordre descriptif de Pausanias, nous nous conformerons en même temps
à la division naturelle.
Dès la plus haute antiquité, l’Arcadie renferma les débris de la population
pélâsge, pressée de toutes parts par les colonisations qui avaient
envahi le littoral. Elle était sans communication avec la mer au temps
d’Homère comme à l’époque de la conquête des Romains. On voit cependant,
d’après un passage de Scylax, et quelques autres indices historiques
ou fabuleux, qu’elle chercha, par son alliance avec les Macis-
tiens et les Lépréates, à s’ouvrir dans cette direction la plus rapprochée
une communication avec la mer Ionienne.
La nature du sol y créa et y maintint une multitude de petites républiques
indépendantes, dans un état d’hostilités presque perpétuelles ;
aussi la fédération arcadienne fut-elle toujours sans force. La fondation
de Mégalopolis acheva sa ruine, sans rendre les services qu’on en attendait
: transporter les habitans, pasteurs ou agriculteurs de trente-neuf
petites villes dans une même enceinte, ne pouvait être qu’un acte désastreux
pour l’Arcadie, et une création tout-à-fait éphémère.
Divisions. —Lé partage de l’Arcadie entre les trois fils d’Arcas est le
plus ancien indice d’une division de l'Arcadie; mais il est très difficile
de savoir en quoi elle consistait. Nous ne pouvons admettre, d’après
l’autorité d’Étienne , que l’Azanie, la Parrhasie et la Trapézoûtie
fussent les trois lots des fils d’Arcas; nous croyons plutôt que les Àzanes
proprement dits, les Parrhasiens et lès Tràpézontièns étaient trois
peuples de ï’Azanie primitive.
La fondation de Mégalopolis donné occasion à Pausanias • de nous
faire connaître, mais malheureusement d’une manière incomplète, les
divisions politiques de l’Arcadie. Des trente-neuf villes qui concoururent
1 Paus., Arcad., C. 27, § 3, vol. I I I , p. 371, éd. Sièbelis.
à sa fondation, dix appartenaient aux Mænaliens, six aux Eutrésiens,
cinq aux Ægytiens, huit aux Parrhasiens, quatre aux Cynuræens de
l’Arcadie, trois aux Orchoménîens, et des trois dernières, deux, Callia
et Dipoena appartenaient peut-être également aux Orchoménîens, et la
troisième était Nonacris.
Pour compléter l’énumération des peuples Arcadiens, nous devons
ajoutera ces 39 villes les Azanes proprement dits, dont le nom était encore
usité au temps de Polybe, et qui habitaient, au nord de 1 Alphée, Pso-
phis, Clitor, Phénée, etc. ; les Cynéthéens, les Tégéates.et les Manti-
néens, si toutefois ces derniers ne devaient pas être réunis aux Mænaliens.
Nous décrirons d’abord la région élevée, formée par des bassins
sans issue, qui occupe toute la partie orientale de l’Arcadie; nous suivrons
ensuite le bassin deTAlphée, depuis ses affluens septentrionaux
jusqu’aux limites de l’Elide, et de là nous le remonterons jusqu’à sa naisr
sauce sur les frontières de la Laconie.
M a n t im e à La plaine de Tripolitsa était partagée entre
les Mantinéens au nord, les Tégéates et les Pallantiens au sud. Les
ruines remarquables des murs de Mantinée se montrent à 12 kilomètres
au nord de Tripolitsa, au milieu d’une enceinte de montagnes , et sur
un sol marécageux. Le contour des murs subsiste dans sa totalité, mais
il ne s’élève que de quelques assises; son étendue est de 18 stades
{5250 mètres), et sa forme est celle d’un bouclier à peu près elliptique,
sa pointe dirigée vers le nord. Nous y avons compté huit portes et cent
vingt tours toutes carrées, à l’exception de quelques-unes qui servaient
à la défense des entrées. C'est encore, dans son état de ruine, un modèle
à étudier pour l’architecture militaire au temps de l’invasion d’Epa-
minondas.
La position de cette ville devait la rendre froide en hiver, brûlante
en été, et malsaine en toutes saisons • n o n seulement des marais 1 entourent
, mais un ancien bras de l’Ophis la traverse, et forme un marais
1 Voyez le plan que nous avons levé de la plaine de Tripolitsa: Section des séiences
naturelles, Atlas, l re série, planche IV.