3 6 6 írOTICE SUR UNE conifère FOSSILE. i j
central, comme dans les Cyprès, mais qu’il n’est autre chose, eomine dans les Pins, les Thuya,
les Taxodium.^icpié la face inférieure de l’extréimté dilatée des écailles obliques ét indiquées :
plusieurs fruits, que l’onyoitpár leur face interne, montrent bien distinctement cette disposition;
les écailles naissent toutes de la’base du petit cône, et non-d’un axe central,f comme dans les
Cyprès, et la partie inférieure qui forme le pédicule du disquë®s’insërantiyers le borjl inférieur
de ce disque, et non dan&sôn milieu; 'Vil par sa face externe, îë disque terminal de ces écailles
est arrondi supérieurement, bdrné inférieurement par deux lignes concayes, produites par le
bord supérieur des deux écailles placées immédiatement au-dessous : leur, forme du reste n’est
pas-parfaitement régulière,; leur bord convexe supérieur est légèrement crénelé, quelquefois
même d une manière très-prbnOncée. Vers le milieu on observe une crête^saillante, transversal^'
arquée, conveÿe; supérieurement , très-prononcée dans lès échantillons., peu comprimée,
connue lé sont-cëux dé la Bohème, dont nous parlerons tout à l'heure; du côté supérieur
dé cette crêté baissent des sillons qui s’étendent jusqu’au bord supérieur et qui se'terminent
aux intervalles des crénelures de ce bord ; ces sillons sont quelquefois péhprononcés, quelquefois
fort-réguliers èt très-marqués, córameles crénelures auxquelles il£èôrrespondent. |
'..';^fèus n’àrons pu apprécier aucun indice, soit dés graines elles-mêmes, sdit de leur
insertion à la base des écaillés ; mais comme les morceaux soumis à nos recherifiies ne pré-
sentehL-généralelhent que-le moule de la face externe, ces parties n’ojit dû laissermicune trace.
«Là description que nous venons de donner des. diverses parties cdpServéçsde la plante
fossdëU’ïlibdroma, nous partîtîsuffire pour déterminer avec,toute.laprécisionaésirablevses
rapports avec les Conifères actuellement existantes.
« Lëm’ode d’insertion des feuilles et là structure du fruit sont en effet des caractères tres-
importans et constans dans les plantes vivantes de la famille des Conifères, parmi lesquelles
personne n'hésiterai classer la plante qui nous occupe.
« La fônne générale du fruit etl-aspect des: feuilles né^permettentVdans cette famille, de
rapporter cettfcplante qu’à la tribù-.des Cupressinées, c’est-à-dire, à l’un^des genres Juniperus,
Cirpfiéssus, Tmya, Callistris et Taxodium, ou à quëlque genre nouveau de cette tribu.
.'-■•« Tbu's les Genévriers., Cyprès', Thuyas et- Qallistris^ ou du moinsgtoùtes les espèces bien-
reconnues pour appartenir à ces genres, ont lëà feuilles opposées;’ «^ractère qui tend déjà à
exclure notre Conifère de ces genres. Les Taxb'dies, au contraire, ont les feuilles alternes
et disposées en trae spirale de huit feuilles pour trois tours de spire, dont.il ÿ-ésulte que leurs
insertions forment trois rangées presque parallèles à.Tax:é du rameau, et-que leur direction
né devient distique que par la torsion des bases des feuilles; c%st ce qu’on peut*observer
sur le Taxodium distickum (Cupressus di_sticha} L .), vulgairement appelé Cypfès chauve
de l ’Amérique du Nord, sur le Cupressus chinensis~&a Jardinâtes plantes dé'Paris, qui est
sans'aucim doute un Taxodium, quoiqu’on n’ait pas encore observé sa fructification, et sur
- une planté' cultivée dans plusieurs jardins sous le nom de Taxus nucífera de Thunberg,
qui n’est certainement ni la plante de cet »auteur, ni même un Taxus;, comme son mode de
fructification le"prouve, mais un vrai Taxodium, qu’on peut désigner sous le nom de Taxodium
tristichum. La plante grecque appartient assurément, par la disppsition de ses feuilles, à ce
genre, et se rapproçhe surtout, par la brièveté de ses-feuilles et leur direction sur trois rangs,
do Taxodiuiii tristichum. La comparaison des fruits fossiles avec ceux des Conifères-de la tribu
des Cupressinées, confirme ce rapprochement; la disposition des écailles Sur huit rangs et en
spirale,.-¿ainsi que la forme particulière desdites écailles, sont tout-à-fait¡semblables à ce quon
observe dans le Taxodium distichum et trisiwhum, tandis que dans les Cupressus} Thuya
et Callistris. les cônes ne présentent jamais que quatre ou six rangées longitudinales d’écailles,
qui sont opposées par paires et ne formait pas de vraies spirales; disposition qui est une
conséquence de ceBM« Èuffles elles-mêmes, dont ces écaffles.ftÇ sont, comme on sait,
qu'une modificatioutCha^e écaille o.bssfvée-suv cinq petits cônes-frssiles ¿¡.presente la plus
grande S o g i e avc£c#S:ÎestfAmodies, et n’eu avait aucunSavec.celle des Cyprès
ment les créneluap et les.sillons,qui leSr correspondent sont-plus prononcés et plus réguliers
sur li-piante fossile qqe sitfîcsSttits mûrs ^Taxodium tristichum; cependant on en retrouve
encore defÎraces sur ces fruit*, e{,ils sonT beaucoup plus prononcés sur cera qui se sont
séché? avant la maturité. Toup cèferactères, fournis par ^organisation, des fruits et par la
disposition des feuiJLes,. s’accordent .dono pour ranger“la plante-fossile d Iliodroma dans le
genre Tàxodiu^'fvms jî est évident qu’elle cmstifiie une,eSÿce.tfèsidifEérente(,des trois
ou quatre actuellement existantes, qu'on peut classer dans ce genre.. . ■
« Par la brièveté ie ses feuilles et la disposition des-rameara, eïïe se rapproche surtout
du Taxodium tristichum, dontjes feuilles sont cep.endant plus alongées. et phisÇaiguës, On
doit donc en former une espèce particulière, que nous désignerons sous.le noté dé Taxodium
eokomuim, et que nous àractériserons de la sorte : RamUfastigiatis, elongutis,gmciUbus=
Foliis subtrislichis, altefnis, brerissimis, basi decurrentibus, apice aculiuscUlis : Strablis
subWoboài v e lom dm : Squamis-sub octofariis, disco^terminali, margine saperne.
armato, crcptìo, medio cristd transrersaU prominente partilo, saliis radiardipiri^ parte
superiore notato.;^ % j . - «•"
« Cette plante mérite sans contredit le nom du pays que nous aVons cvu devraHm-donner ;.
aucune espè&du genfè n’existant actuellement en Europe, tandis que l’espèce dHiodroma se
trouve non-seulement en,Grèce, mais aussi dans deux points tres-éloignés de 1 Allemagne, près
de Comotha en Bohème, d’où nous en ayons reçu plusieurs échantillons très-bien conserves,
et à OEningen, près du lac de Constdhçii Un échantillon de cette, loçafilé est conservé,, dans
le cabinet de Carlsruhe, et nous en devons un dessin à l’obligeânee de M. Alex. B ü ^ n ^
« Les légères différences qu’on peut observer entre les échantillons des trois localités,, ne
peuvent guères être considérées comme établissant des variétés , quand on sait combien les
plantes de ce genre et‘dés*genres voisins sont sus.çeptibles de présenter de variations sûr les
diverses parties du même individu, suivant l’âge et la force de développement des rameaüx.
On voit donc qu’un genre qui n’existe plus maintenant que dans l’Amérique du Nord, et vers
l’extrémité orientale dé l’Asie, qui au moins est bien certainement étrangère à l’Europe et
aux régions voisines,de l’Asie et de l’Afrique, était assez répandu à l’époque des formations
tertiaires sur les'terrrains qui correspondaient par leur position à nôtreigurope actuelle, pour
qu’on l’ait déjà observé stfr trois joints éloignés l’un de l’autre au moins de. trois à quatre
cents lieu# »
F IN DE L A B O T A N IQ U E .