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 ccucils  de  la  pointe  del  Sauce,  la  roclie  est  à  nu  et  
 ari ive  prescpie  à  la  surface du  tleuve;  tantôt,  coiniiie  
 sur  les  bancs  d’Arcliiuicde, d’Orliset Cliico, elle forme  
 des  plateaux  recouverls  de  sables,  mais  fort  abi’upts  
 et  dangereux  poui'  les  navigateurs. 
 Sur  la  côte  occideiilalo,  formée  de  terrains  meubles  
 ou  légèiemcut  endurcis  ,  disposés  en  couclies  
 borizoïitales  ,  le  fond  est  mou,  s’élève  progressivement, 
   et  un  liâtiment  écluuié  de  lieaii  temps  ii’y  
 courrait  aucun  danger. 
 A  i 5  lieues  de  JMoiilevideo,  près du  village  de Minas, 
   ou  a  trouvé  des  liions  de plomb  sulfuré  argentifère, 
   dont  l’exploitation  a  été  abandonnée,  comme  
 peu  productive;  la  gangue  qui  contient  le  minerai  
 est  un  calcaire  compacte. 
 Les  faibles  atomes  d’argent  fournis  par  cette  mine  
 n’ont  pas  assurément  été  l’origine  du  nom  pompeux  
 donné  au  tleuve  par  S.  Gaboto,  qui  y  pénétra  
 ciiu[  ans  après  Dias  de  Solis.  Il  le  nomma  Rio  de  
 la  Plata  (rivière  d’argent),  parce  que  dans  le  butin  
 enlevé  aux  Itidiens  Guaranis,  après  une  bataille  
 dans  laipielle  ils  avaient  été  vaincus,  il  trouva  quelques  
 vases  remplis  d’oriiemeiils  d’argent.  Préoccupé,  
 comme  la  plujiart  des  voyageurs  de  son  temps ,  de  
 l'idée  <pie  les  jiays  nouvellement  découverts  coiiLe-  
 iiaieiit  en  grande  abondance  les  métaux  précieux,  
 Gaboto supposa  ipie  cet  argent  avait  été  trouvé  dans  
 le  voisinage,  tandis  qu’en  réalité  il  jirovenait  des  
 échanges  faits  jiai  les  habitants  axec  ceux  du  Chili. 
 C’est  à  cause  de  celte  futile circonstance  que  le  fleuve  
 perdit  le  nom  de  Solis,  (|ue  lui  avait  donné  son  véritable  
 découvreur,  qui  avait payé  de  sa  vie  I’bonneur 
 de  sa découverte. 
 Le  nom  indien  du  fleuve  était  Ihirana  Cuaçu.  
 Pendant  le  séjour  (pie  la  Bonite  fit  sur  cette  rade,  
 du  o.[\ au  28  avril,  les  températures moyennes  diurnes  
 de  l’air  varièrent  enlre  i4,a  et  18,2;  le  maximum  
 ayant  été  de  28,7,  et  le minimum  de  11,6.  Celles  des  
 eaux  du  fleuve  furent  entre  i 5,4  et  16,0;  maximum 
 I 8“,o, minimum  i 4,b- 
 Sur  ro6  observations,  les  eaux  furent  63  fois  plus  
 chaudes,  et  43  fois  plus  froides  (pie  l’air. 
 l.e  28  avril,  à  six heures  du  malin,  nous  appareillâmes  
 pour  sortir  de  la  Plata,  et  aller  doubler  le  
 cap  de Horn.