Le |)orl d’Uonoloiilou est formé par un vaste bassin
jtrofond de 8 a lo mètres, situé en dedans dn récif (|ni
le defend de la mer, et communiquant avec elle par
nn chenal sinueux, mais balisé avec soin et assez
profond pour permettre l’entrée dn port à des liâti-
ments d’nn tonnage élevé. La mer n’étant jamais bien
forte, a cause de 1 aliri que donne l’île contre les vents
alizés, la protection dn récif est suffisante pour (¡ne
les bâtiments ne courent aucun risque et puissent se
livrer non-seulement à leurs Iravanx ordinaires de
char gement et de déchai geraent, mais même réparer
leurs avaries et s’abattre en carène.
La fertilité de la magnifique vallée qui s’étend derrière
Ilonolonlon et cette circonstance d ’nne issue
vers nn bassin intérieur sont les deux raisons qui
ont donné à cette ville l’avantage d’être anjoni d’hni
le siège dn gouvernement et le centre du commerce
dn groupe entier. Ces deux faits sont dns l’nn et
l’antre à la présence d’iine pelite rivière qui arrose
et fertilise la plaine, el qui, en venant mêler ses
eanx a celles de la mer, éloigne les animaux madré-
poriqnes et empêche le développement dn récif. Que
cette rivière vienne cà tarir on à changer de lit, et
piobablement, an bout dnn petit nombre d’années,
le port serait envahi par les polypiers , Honoloidon
perdrait tonte son importance.
L’asjiect général de l’île d’Oalion est différent de
celui d Hawaï, et tout semble indifpier ici nn terrain
ancien , témoin de hien plus nombreux cataclysmes. A
Hawaï, el surtout vers le AIonna-Roa, point que l’on
jieni considérer comme lecenirede l’action volcanique
actuelle, tpioique celte montagne elle-méme n’ait ])lns
d’éruption, les pentes sont douces, les forines des montagnes
régulières, et la lave se montre à nu sur les plateaux
et les pentes. Sur l’île d’Oahon, an contraire, les
montagnes sont prescine toutes coniciues on pyramidales,
à pentes rapides; de nombreux ravins portant des
traces évidentes de rupture les coupent dans tous les
sens. En les parcourant, on acquiert la conviction que,
depuis le rejet et la consolidation des matières ignées
(|iii les constituent, il y a en des bouleversements qui
les ont brisées, et qui, en les démantelant, ont lormc
d’effroyables précipices qui ne se rencontrent jamais
à Hawaï , dans le plateau du Monna-Roa , el q u i, commençant
à se faire voir dans celui dn Monna-Kaa ,
.sont de plus en plus prononcés dans la direction du
N. O. A Oahou, la végétation est extrêmement active
et se montre jusqu’aux sommets les pins élevés, dont
la hauteur ne dépasse guère i,aoo mètres.
La chaîne principale des montagnes de Oaliou
court dans la même direction que l’île, de l’O. N. O.
à l’E, S. E ., et se divise en deux massifs, l’un dn
vent, l’antre sous le vent. Les vallées se dirigent en
général transversalement à cette chaîne et facilitent
les communications entre les deux parties de l’île.
Quelques montagnes isolées paraissent indépendantes
de ce système principal, et présentent une circonstance
particulière, celle d’être complètement dénuées
de grande végétation.
Deux d’entre elles sont voisines d’Honolonlon. l.a