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 les venls  du  N. ont  prikloiuiué;  mais  il  peut  s’expli-  
 (pier  ])ar  un coulre-couraut (pii remonterait au N.,  le  
 long  des  côtes  de  Luçou,  pour  remplacer  la masse  
 des  eaux  portées  avec  force  pendant  la  mousson  de  
 N. E.  dans  la direction du S. O.  vers le  centre de cette  
 mer  méditerranée,  (pii  ne communique  que  par  d’étroites  
 issues avec le grand  Océan. Ce fait est d ’autant  
 [iliis  probable  que  dans  la  Iraversée  précédente  du  
 détroit  des  Babuyanes  à  Manille,  nous  avions  déjà  
 constaté  une difféi euce  de  3o  lieues au  nord  dans  les  
 positions  déduites  des  observations  astronomiques el  
 «dles  conclues par Vestime. 
 Les températures moyennes  de  l’air décrûrent sensiblement  
 chaque  jour  et  varièrent  entre  26“,7  et  
 17°,3, le maximum  ayant été de  3i°,o  et  le minimum  
 de  i4°)7-  Celles de la  mer suivirent la même  progression  
 descendante  et  furent entre  2674  et  17°,5.  Sur  
 216  observations,  la mer  fut  160  fois plus  chaude el  
 55  fois  plus  froide que l’air. 
 Après  s’être  élevée  sufiisamment au  N.  pour  pouvoir, 
   avec  la mousson  du  N.  E.,  doubler les écueils  
 madréporiques  connus  sous  le  nom  de  Pratas,  la  
 Bonite prit  tribord amures,  parcourut rapidement la  
 distance qui  sépare  la  côte N.  de  Luçon  de  celle  du  
 continent,  et  s’engagea  dans  l’archipel  de  l’embouchure  
 du  Tigre.  Un pilote  vint  la  diriger  dans  ce dédale  
 d’îles qui sont saines  et que  l’on peut  approcher  
 sans danger; et  le  3i  décembre au matin  nous mouillâmes  
 dans la baie portugaise, â  3 milles environ dans  
 l’E.  de Macao. 
 Celte  ville,  qui  .s’élève  eu ampbilbéàire surles  collines  
 près  du  bord  de la  mer,  est  bâlie sur  la poinle  
 méridionale de  l’île  de Negao-men,  la  plus grande de  
 toutes celles qui se trouvent â l’emboucbure du  Tigre.  
 Un  isthme  bas  el étroit  divise  cette  île  eu  deux parties, 
   l’une  et  l’autre  monlueuses,  et  sur cet  isthme  
 .s’élève une  muraille  qui  forme  la  limite  du  teri itoire  
 concédé  aux  Portugais  vers  l’an  i58o.  Cette dernière  
 partie  de l’ile  de  Negao-men  a  seule  été  accessible  â  
 nos  observations. 
 A  1 E.  de  la  presqu’île dont  la  ville  occupe  toute  
 la  largeur,  est  la  baie  portugaise  où  les  navires  de  
 guerre  jettent l’ancre;  â l’O.,  celle  de  la  Typa,  où  la  
 profondeui'  de  l’eau  est moindie,  mais  où  l’ancrage  
 est  plus  sûr  et que  préfèreut  les  bâlimenls  de  commerce. 
   Au  S.  O.  de  la  Typa  se  Irouve  l’île de Hyang-  
 Chang,  nommée  Bibeira  par  les  Portugais;  c’esl  lâ  
 (|ue je fis  ma  première excursion  géologique,  et  c’esl  
 le  point que je vais  décrire  en premier lieu. 
 L’aspect de cette île, et de celles qui l’avoisinent, esl  
 singulier;  les  montagnes  (jui  en  forment  le  centre  
 sont  dénuées  de  végétation,  ont  des  sommets  arrondis  
 et des  pentes  douces;  mais on y voit groupés,  
 dans les  positions  les  plus  étranges,  des  blocs  géné-  
 lalement  noirs  qui  affectent  des  formes  bizarres.  La  
 teinte générale du  sol  est  rose,  mais  sur  les  sommels  
 cette nuance s’affaiblit, et de place en place on observe  
 de  larges traînées  de  couleur blanche qui régnent des  
 sommets  aux bases,  et  sur lesquelles  tranchent  fortement  
 les  blocs  noirs  amoncelés.  Des masses étroites.