
 
        
         
		tiiuents  qui  vont  s’amarrer  aux  (¡nais,  au  centre  
 même  de  la ville.  Les  nombreux  canaux  qui  la divisent  
 en  îles,  et  l’activité  commerciale  qui s’y  développe, 
   donnent  à  cette  ville  plus  d’un  point de  ressemblance  
 avec Rotterdam. 
 Au-dessous  du  sol  alluvial  est  un  trass  gris  uniforme, 
   résultant de la consolidation des  cendres leu-  
 cosliuicpies, dans lequel  se  rencontrent  fréquemment  
 des  fragments  de  pumite  grise.  Ces  produits  sont  
 piobablement  anciens  et  constituent  peut-être  le  
 dihwmni  de  l’île  Luçon.  Des  fragments  de basalte  et  
 de  wacke  s’y  rencontrent,  et  le  mélange  de  ces  
 laves  de  diverses  natures  confirmerait  l’opinion  que  
 ce  terrain  a  élé  remanié  postérieurement aux  éruptions  
 qui  ont  fourni  les  matériaux  qui  le  composent. 
 M’étant  trouvé  dans  l’impossibilité  de  m’éloigner  
 de Manille,  mes observations personnelles se bornent  
 à  ce que je  viens  de  dire  ici  de  la nature  du  terrain;  
 mais MM.  Gaudicbaud  et  Eydoux,  plus libres de leur  
 temps,  ayant pu  faire  une  excursion  sur les bords de  
 la  Laguna,  dans le  voisinage de l’iiabilation  de M.  de  
 la  Gironière,  ont  bien  voulu  joindre  à  ma  collection  
 une  belle  suite  d’écbantillous  qu’ils  ont  recueillis. 
 Parmi  ces roches, qui sont de natures bien diverses  
 et  dont la  description niinéralogique  est  à  la  fin  de  
 ce  chapitre,  sont : 
 1° Des laves feldspatliiques proprement  dites, telles  
 (jue  des trachytes  et des pbonoliles; 
 2°  Des  roches  argiloides,  épigènes,  congénères  de  
 ces  laves,  telles que  des tépbrines  et des trass ; 
 3°  Des  rocbes  formées  par  voie  d’épigénie  des  
 mêmes  rocbes  leucostiniques  traversées  par  des  vapeurs  
 sulfureuses,  telles que  des alunites  siliclfères et  
 des sulfates  de fer et d’alumine  d’origine analogue; 
 4°  Des laves pyroxéniques, telles  que des basanites  
 et des mimosites; 
 5“  Des  roches argiloides, épigènes,  congénères des  
 laves basaltiques,  telles que  des wackes; 
 6“  Des  calcaires  magnésiens  qui,  par  leur  nature  
 compacte  et le peu  de matière sédimentaire qu’ils renferment, 
   paraissent appartenir à un terrain  secondaire  
 ancien ; 
 7“  Des  produits  récents  d’une  formation  analogue  
 à  celle  des  travertins,  tels  que  des  calcaires  et  des  
 hydrates  de  fer  celluleux. 
 Il résulte  de  cette  énumération que  l’île  de  Lucon  
 n’est  pas  entièrement  d’origine  volcanique,  comme  
 quelques auteurs l’avaient  affirmé. 
 La frégate  la  Thétis  a  rapporté  de  son  ex[iédition  
 des  serpentines provenant  de la province de Ralanga,  
 à  12  lieues  de Manille.  M.  Gallery, missionnaire français  
 en  Chine, a  envoyé  au  muséum  des  roches  provenant  
 du  port de  Puai,  situé  sur  l’île  par  i 6°,io de  
 latitude  N.  Ce  sont  des  serpentines,  des  eupbotides  
 et des pétrosilex, qui s’y rencontrent en  couches alternatives. 
   Ces  rocbes  semblent  caractériser  un terrain  
 qui appartiendrait  au grand  étage des  talcite.s  crislal-  
 lifères  de  la  période primitive. 
 ifi.