'r^^ VOY'AGE DE LA lîONTTE.
quatre lieues du poi t de Puai, le même observateur
a rencontré une bande large de deux lieues de
calcaii’e grossier et de travertin reposant liorizouta-
lement sur les tranches des eupbotides. Les couches
([ui les forment sont considérables et ont fourni la
pierre dont l’église de Puai est bâtie. Enfin des terrains
de transition paraissent s’y montrer aussi,et contiendraient
des crustacés fossiles dont deux individus
figurent au muséum : ce sont le Porlune leucodonte
et le Noptnce de Latreille.
Les volcans de Luçon, à l’exception de celui de
faal, n’ontpas été étudiés. L’Ârringuay a eu une éruption
en 1641, en même temps que ceux de Yolo et
de Miudanao, situés plus au S.; et pendant cette éruption
les volcans de ïaal, de Mayou et de la presqu’île
de Camarines, étaient en repos. Il serait intéressant
de savoir s’il y a uu rapport entre la composition des
laves rejetées et la simultanéité des éruptions.
L’eau de la l.aguna est saumâtre quoique potable;
plusieurs îles volcaniques s’y élèvent : la plus importante
est le volcan de Taal qui, suivant M. de Cbamisso
(pti l’a visité, n’est qu’un amas de cendres et de
scories au milieu desquelles se trouve un cratère. Le
fond en est occupé par un lac sulfureux et des collines
de soufre qui brûlent presque constamment.
Dans le voisinage du cratère M. de Cbamisso a trouvé
de l’alun de plume. Cette circonstance porterait à
croire que les laves rejetées par le Taal sont feldspa-
tbiques, puisque l’alun se forme par épigénie, lors-
(¡ue des laves leucostiniques, contenant beaucoup de
feldspath à base de potasse, sont traversées par des
vapeurs acido-sulfureuses.
En 1754 eut lieu la plus terrible des éruptions du
’faal; elle détruisit le bourg de ce nom et plusieurs
villages. Cette éruption, dit frère Jean de la Couce[)-
tion, n’eut pas lieu seulement par le cratère, mais
des flammes sortirent de divers points du lac, dont
les eaux acquirent une haute température. Depuis,
d’autres éruptions ont eu lieu, mais elles ont été de
moins en moins fortes.
Les quais et les édifices publics de Manille sont
couslruils en granité, mais d’après les 1 enseignements
que j ’ai pris, cette rocbe viendrait de Chine, apportée
par des navires qui en prenueut pour lest. Quant
aux maisons particulières, elles sont pour la plupart
faites de coraux ou de calcaires madrépoiiques.
Quoique à l’époque où nous nous trouvions dans
la baie de Manille, la mousson de N. E fût dans
toute sa force, les brises que nous eûmes au mouillage
furent variables,uou-seulemenl du N. O. à l’E. N. E. et
même au S. E ., mais toujours assez faibles. Les températures
moyennes de l’air varièrent entre 23”,a el
27°,5; le maximum ayant été de 33“,3 et le minimum
de 20",6. Celles des eaux de la baie furent entre 25",7
et 26",6 , le maximum ayant élé de 27°,;) et le minimum
de 23°,:. Enfin, sur 3a6observations horaires, la mer
fut 198 fois plus chaude et 124 fois plus froide que
l’air. Plusieurs observations de tenq^érature ont élé
faites dans des trous de 1 pied de profondeur dans
des circonstances favorables; la température moyenne