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tliliivieii d’une grande épaisseur favorise le déveloj)-
penienl de la végétalion. Ici, il est accidenté par une
cliaîne de collines dénudées, de formes arrondies,
hantes au plus de 12 à i5 mètres, qui se dirigent du
nord an sud, el tpii s’étendent en largeur sur nn espace
d’environ nue demi-lieue. La roche qui les forme
esl une métaxite rougeâtre, fortement imprégnée de
peroxyde de fer, et formée de petits grains de sable
(piartzeux el de larges plaques de kaolin, le tout faiblement
lié et facilement désagrégeable, dont les couches
sont horizontales. Les eanx pluviales ont creusé
dans celte rocbe de profonds sillons, et entraîné
dans les petites vallées qui séparent les collines une
masse sablonneuse dont la présence empêche le développement
de toute végétation.
Celle de ces collines qui se trouve le pins près de la
pagode de Trévincarré, dans la direction du N. E., a
été plus jiarlicubèrement examinée. Sur le sommet et
surles pentes, on rencontre un nombre considérable
de troncs d’arbres dicotylédones, plus ou moins longs,
mais dont quelques-uns atteignent 3 à 4 mètres, et
qui sont complètement silicifiés.
Ces troncs gisent sur le sol, dans tons les sens;
([uelques-uns y sont implantés dans une position
voisine de la verticale; d’autres, qui gisent borizon-
lalemenl, sont pins d’à moitié recouverts par la rocbe,
el (|uel(pies-uns paraissent avoir été récemment mis
a nn pai- suite des désagrégations atmosphériques.
Nulle jiaiT, qucl(|ues recherches (pie j’aie faites, je
ii’ai rencontré ni racines, ni branches, (pioique, sur
beaucoup de troncs, on rernanpie la place où les
branches étaient implantées.
Ea plupart des voyageurs qui ont écrit sur celle
localité, préoccupés de l’idée tpie ces arbres avaient
vécu sur place, les ont désignés comme étant de la
même espèce que ceux (jui y vivent actuellement,
elles ont classés dans la famille des tamariniers, en
désignant sous O le nom de Colline des tamariniers
celle de ces petites éminences sur laquelle ils sont le
plus abondants. La détermination de la nature de
ces bois présente de très-grandes difficnllés ; mais
BIM. Cordier et Adolphe Brongniart sont, l’un el
l’autre, d’avis que ce ne sont pas des tamariniers.
Si, comme plusieurs voyageurs l’ont pensé, les arbres
auxipiels ont appartenu les troncs dont il s agit
avaient vécu à la [ilace oii on les trouve aujourd b u i,
on trouverait certainement aussi des branches et des
racines silicifiées. 11 est beaucoup plus probable
qu’ils ont été transportés par les eaux au lieu où on
les rencontre, et je pense (pie, de la position de la
plupart d’entre eux, ([ui ne reposent pas sur la roche,
mais (pii y sont engagés par des portions notables de
leur volume, on peut tirer une conclusion importante
: c’est que, amenés par les eaux de quekjues
contrées lointaines, ces arbres flottaient sur l’océan
dans lequel se déposait le conglomérat de quartz et
de feldspath, dont les éléments étaient fournis parla
désagrégation des rocbes primordiales qui se trouvent
près de là et dont nous allons parler, et que, siliciliés
par suite de la substitution des molécules siliceuses