le volcan de Bourbon venait à s’éteindre, il esl probable
(pie l’île épronverail de nombreuses el fré-
(pientes secousses.
Beudaut les seize jours que la Bonite passa au
mouillage de Saint-Denis, le temps fut généralement
beau et le vent variable de l’E. au S.-E. Les températures
moyennes de l’air varièrent entre i9",8 et 9.2",6,
le maximum ayant été de 28°,6 et le minimum de
i7°,G. Celles de la mer furent entre 20“,7 et 22°,8,
maximum 24“,8, minimum i 9°,o. Sur 384 observations
de température, lamer fut 268 fois plus cbaude
et 110 fois plus froide que l’air.
Le 27 juillet au soir, la Bonite appareilla de Saint-
Denis de Bourbon pour opérer son retour en France,
où elle n’arriva que le 6 novembre. Dans le cours de
cette longue Iraversée, dans les détails de laquelle
j’entrerai tout à l’iieure, elle toucba à l’île de Sainte-
Hélène, et plusieurs officiers purent se rendre à terre
et faire uu pèlerinage à Longwood et à la vallée du
Tombeau. Ils rapportèrent de cette excursion, à laquelle
mon service à bord ne me permit pas de prendre
part, ipielques rocbes dont la description se
trouvera à la fin de ce chapitre. Ce fait me donne
l’occasion de placer ici quelques considérations sur
la nature du sol de cette île isolée au milieu de l’océan
Atlantique, et qui a été décrite par le général
Walker et par M. Darwin.
E’ile de Sainte-Hélène est entièrement volcanique;
les rocbes qui y ont été recueillies sont des laves pyroxéniques
et des roches argiloïdes provenant de la
décomposition délaves feldspathiques. Ou peut donc
eu conclure que les deux grandes familles de produits
volcaniques y ont des déjiôls distincts. Sou aspect
est imposant et lugubre; partout on remarque de
profonds ravins et d’autres traces évidentes de
bouleversement. Aucun volcan actuellement brûlant
ue s’y montre, el il est probable qu’aucune
éruption n’a eu lieu depuis le calaclysme qui l’a démantelée,
et qui a donné à cette île son relief el ses
formes actuelles.
Le centre de l’action volcanique paraît avoir existé
à la partie sud de l’île, vers le Pic de Diane, haut de
près de 800 mètres, qui semble être un des bords
d’uu cratère qui a été brisé et dont une parlie s’esl
affaissée au-dessous du niveau de l’Océan.
Dans le voisinage de ce cratère, yevs Sandy-Bay,
à une assez grande hauteur au-dessus de la mer, est
un calcaire arénifère empâtant souvent des morceaux
de basalte, elqui renferme une assez grande quantité
de débris fossiles. Ou s’élail ajipuyé sur ce fait pour
conclure (¡ue l’île avait été soulevée ou que l’Océan
s’était retiré; mais les coquilles prétendues marines
que l’on y rencontre ont été reconnues pour être des
hélices, des bulimes et d’autres coquilles terrestres.
Suivant toute probabilité, le calcaire qui les contient
est d’origine récente. Un fait assez remarquable cité
par M. Darwin, c’est qu’il n’y existe plus aujourd’bui
de coquilles terrestres analogues et à l’étal de vie.
Leur disparition est attribuée au déboisement presque
complet qui eut lieu ver.s l’an i 5o2 , époque à
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