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 granile  et un porphyre  d’une  grande  dureté. 
 Les  côtes  d’Asie,  voisines  du  cap  Saint-,James,  
 montrent des collines également  granitiques; mais  au  
 S.  de  ce  cap  commencent  les  terrains  d’alluvion  du  
 fleuve  de  Cambodje,  qui se prolongent  à une grande  
 distance  dans  l’O. 
 Après avoir  traversé le  golfe  deSiam  par  des fonds  
 de  5o  à  65  mètres, nous  passâmes  entre  Poulo-Âor  
 et  le  groupe des Anambas,  qui  u’est que  bien  imparfaitement  
 connu,  mais  où  Fou  a  signalé  la  présence  
 de  roches primordiales et  de laves feldspathiques.  Les  
 premières  sont  des granités,  des  pegmatites,  des  pélrosilex  
 et  des talcites; les autres,  des trachytes et des  
 phonolites.  Nous  longeâmes  la  côte  de  Johore  que  
 dominent  plusieurs  collines  élevées,  facilement  re-  
 conuaissahles  par  leur  forme,  et qui  servent  à  guider  
 le  navigateur pour  donner dans Je détroit de Malacca,  
 et  le  17  février,  à  5  heures  du  soir,  nous  étions  
 mouillés en  rade  de  Sincapour. 
 Pendant  les  12  jours que  dura  la  navigation  de  la  
 Bonite,  les  courants  eurent  poui'  effet  de  la  porter  
 de  58  lieues  au S.  et  de 3o  à  FO.  Ces  courants  étant  
 dans  la  direction  de  la  mousson  qui  régnait  alois,  
 sont  prohahlement périodiques comme elle; mais leur  
 force  est  telle  qu’il est nécessaire qu’un  bâtiment qui  
 navigue dans  ces parages dangereux,  assure fréquemment  
 sa position  par  des  observations astronomiques  
 ou  des  relèvemeuts  de la  côle. 
 Les teuqici atures moyeuues  de  Fair  vai ièreul entre 
 19”,8 et 25°,7 , en augmeiilanl progressivement chaque  
 jour, à  mesure que notre  latitude diminuait.  Le maximum  
 fut  de  3i°,i  et  le  minimum  de  17°,!. Celles  de  
 la  mer  subirent  aussi  une  augmentation  progressive  
 et  varièrent  de  I9°,6 à 26°,9 ,  le  maximum  ayant  été  
 de 27“,2  el  le  minimum  de  i 8°,o.  Sur  2.83  observations, 
  la mer fut  17 1  fois  plus chaude et  100 fois plus  
 froide que  l’air. 
 La  ville  de  Sincapour  esl  bâtie  sur  la partie méii-  
 dionale d’une île  située à  peu  de distance de la pointe  
 S,  E.  de  la  presqu’île  malaise.  Fondée  seulement  depuis  
 1819,  elle  a  acquis,  grâce  à  sa  position  et  à la  
 franchise de  son  port,  une extension  extraordinaire,  
 et il  .s’y  fait  annuellement  pour plus  de  110  millions  
 de francs  d’affaires. Bâtie  sur  la rive  droite  d’une  pelite  
 rivière qui permet aux emhai calions  de  s’avancer  
 dans  les  terres,  Sincapour  s’étend  sur  plusieurs  petites  
 collines dont les circonstances locales permettent  
 d’examiner  la  constitution.  L’une  d’elles (pù  domine  
 la ville et  la  baie,  et  sur  laquelle  s’élève  le  palais  du  
 gouvernement, a pu être  examinée dans  toute sa hauteur. 
 La  roche  qui  la  forme  est  une  métaxile  où  le  
 kaolin  prend  des teintes  variées,  mais dont le  ciment  
 est  presque  constamment  ferrugineux.  A la partie inférieure  
 de  la  colline,  la  métaxite  contient  fréquemment  
 des  nodules  d’argile grise.  Aucune aulre roche  
 ue  se  montre  sur  cette  colline,  une  des  plus  élevées  
 du  pays,  el  la  métaxile y atteint une  puissance  d’e n viron  
 100  mèlres.