hiaiiclies et vei clâtrcs, s’élèvent verticalement au-dessus
du sol, qu’elles dépassent quel(|uefois de 2 mèlres,
se prolongent sur plusieurs lignes parallèles, coupent
les traînées blanches dont j’ai parlé, mais là s’aftàis-
sent pour reparaître plus loin. Toutes ces circonslauces
frappent singulièrement et produisent une illusion
étrange; ou dirait (pie les sommets des monlagnes
sont couverts de neige, et (pi’elles ont été sillonnées
par d’énormes avalanches, qui dans leur chute auraient
entraîné des blocs dont la teinte noire et l’aspect
déchiqueté sembleraient annoncer une origine
volcanique. L’aspect de toutes les masses longues el
étroites, de hauteur inégale, semble offrir à l’imagi-
nation les ruines de vastes édifices bouleversés par
quelque puissante convulsion du globe.
Mais après examen il faut revenir à la réalité beaucoup
plus simple que l’apparence.
Toutes les [larlies de l’île que j’ai visitées sont formées
d’un granité jaunâtre et rougeâtre à grains
plus ou moins fins qui, près de la mer, présente
une surface intacte et non altérée, mais qui là principalement
est coupée par des fissures parallèles,
qu’au premier abord on serait tente de prendre pour
des joints de stratification. Ces fissures ue se prolongent
pas et ont probablement été produites par le retrait
de la roche. Sur les sommets, le granité plus
exposé aux actions atmosphériques a été profondément
désagrégé, et le feldspath s’est métamorphosé
en kaolin que les eaux torrentielles entraînent dans
les vallées : c’est là l’origine de ces longues traces
blanches dont je viens de parler, qui de loin produisent
un effet si liizarre.
Les blocs isolés qui jonchent le sol sont de même
nature que la rocbe qui les supporte; il est donc probable
qu’il faut écarter l’idée que ce sont des blocs
erratiques amenés dans les positions qu’ils occupent
par quelque grand cataclysme, et revenir à l’iiypo-
llièse beaucoup plus simple, qu’ils ont été isolés de
la masse de la rocbe dont ils faisaient partie, jiar suite
de la désagrégation de celle-ci, et que facliou séculaire
des agents atmosphériques ne les a pas attaqués,
soit à cause de certaines circonstances de contexture
jilus intime, soit à cause de la disposition des fissures
par lesquelles les eaux pluviales ont pu activer la désagrégation
des parties voisines. Beaucoup de ces blocs
sont revêtus d ’une couche assez épaisse d’iiydrale de
fer et de manganèse coucrélionné et scoriacé qui leur
donne celte couleur noire dont j’ai parlé plus haut,
et qui les fait ressembler à des scories basaltiques.
Peut-être est-ce à cette enveloppe qu’ils doivent d’avoir
été préservés des effets de l’action désagrégeante de
l’atmosphère.
Dans certains points, l’absence ou la rareté du mica
et le développement plus considérable des cristaux de
quartz et de feldspath font passer ce granite à une
véritable pegmatile. Ce n’est là, à mon sens, qu’un
accident local de composition, et la pegmalile ne
me paraît pas exister en filons suivis sur file de Hyang-
Cbang. Cette rocbe s’y montrerait tout au plus eu
amas contemporains.