cdlence, elle eft exactement fermée, & cinquante
vaifleaux de guerre peuvent y mouiller, aufli à l’aife
qu’en fureté. Tous les vents de la partie de l’eft font
favorables pour y entrer. On peut mouiller par toute
la baye par 2 J à 30 brafles d’eau fond de vafe, mai9
le meilleur mouillage eft au fond de la baye à la côte
du nord, après avoir doublé ou dépalfé une pointe de
gravier qui paroît rouge de loin, & qui avançant dans
la baye,'forme une anfè ©ù l’ancrage eft excellent.
On y mouille par 1 J à 18 brafles d’eau fond de fable
vafeux. On peut affourcher en envoyant un grelin
avec une petite ancre à terre qu’on a foin d’enfabler,
ou de retenir par des piquets. Cette rade_ eft tout ce
•qu’il y a de mieux en la partie orientale, ■ & même
dans toute l’étendue des côtes d’Illande.
Kolhom eft une baye qui offre debonsmoiüllages,
mais fon entrée eft difficile;il faut pafler aufud d’une
ifle nommép Schorres qui eft devant la baye, parce
que dans la partie du Nord il y a un récif qui s’étend
très-loin, &.rend le paflage au nord de cette ifle
prefque impratiquable.
Papei-fiord eft une rade ouverte, à laquelle rifle
Papei qui eft à l’entrée a donné fon nom.
Preifter-baye, & Ingelfe-baye font encore deux
rades peu abrayées ; cette derniere eft ainfi appellée
parce qu’elle eft beaucoup fréquentée par les Anglois.
Sur le paralelle de ces deux bayes il y a 6 ou 8 lieues
m large une roche platte & grande nommée Walsboc,
qui
qui paraît comme le dos d’unè baleine. Comme les
pêcheurs m’ont afluré qu’il y a des cour?,ns affreux & des
remoux terribles entre cette roche & la terre, je ferois
poi té a croire qu’il y a fous l’eau une chaîne qui tiént depuis
la roche en queftion jufqu’à terre, & qu’il y a du
dangerày paffer, quoique les pêcheurs l’ayent plufieurs
foistraverfé. Ne pourroit-on pas croire aufli quel’ifle
Enkeuyfen, qu’on place fur le même paralelle, n’eft autre
choie que 1 ifle ou la roche Walsboc, vûe par un tems
de brume par des pêcheurs qui n’a voient point vû la terre
, & qui ignoraient la diftance dont ils en étoient ? Ce- -
la eft d’autant plus probable, que la plûpart des patrons
des bâtimens pêcheurs ne fa vent ni lire ni écrire, & ne
font point en état de faire une bonne oblèrvation.
Les ifles de Ferra ou Ferroer font fituées dans la Mei de
mer du Nord, entre les 6 1 & 63 degrés de latitude, ■Ferro-
& à peu-près entre les 8 & 10 degrés de longitude
occidentale, méridien de Paris. On ne fait point po-
fitivement le tems où ces Ifles Rirent découvertes,
mais on fait que fous le régné de Harald Baorfager,
roi de Norvège, elles étoient habitées & fréquentées
par les étrangers. Vers le onzième liecle, la religion
Chrétienne y fut precliée. Le Roi Chriftian 1II. ayant
introduit la réformation dans fes états, fournit les ifles
de Ferro a un Prévôt qui dépend maintenant de l’E-
veque de Seeland, & a fous fa direction fept Prédicateurs
qui deflervent quarante Fglifes. Ces ifles font
S