planche VIL
Defcription
delà ville de
Bergues.
96 R E L A T I O N D’ UN V O Y A G E
louines, je n’ai pas été le maître du premier mouvement
d’indignation que m’a fait éprouver la lecïure
du journal faftidieux de ce moine errant. Je reprends
le fil de ma relation.
Pendant le féjour que fai fait à Bergues, j’ai fondé
& fait fonder le port, la rade & les environs de
la ville. J’ai déterminé à-peu-près les points principaux
de la baie que j’ai rapportés au plan figuré que
j’ai tracé: Je joins ici ce plan, voyez planche VII.
J’en donnerai le détail plus bas, je crois devoir parler
auparavant de la ville & du territoire de Bergues.
Je dirai même quelque rchofe du Dannemarcb, de la
Norvège, des Lapons, des Samojedes, & autres peuples
auNord de ce fécond royaume qui font très-peu
connus, & fur lefquels on a débité bien de fables.
Comme je me fuis .-adreffé à -des perfonnes inftruites
qui ont voyagé chez ces peuples, & que j’ai puifé
dans les fources primitives, je me flatte qu’on me
fa lira gré de mes recherches.
La ville de Bergues ou Bergen, autrefois Biorginn,
capitale du diocèfe de ce nom, eft la plus grande &
la plus confidéràble. ville marchande de Norvège;
elle eft placée au fond d’une vallée entourée & défendue
par fept greffes montagnes. Ses fortifications
du côté de la mer ne méritent point qu’on en faffe
mention. 11 y avoit autrefois à Bergues trente églifes
ou côuvens ; mais on n’y voit aujourd’hui que quatre
églifes paroifliales, dont trois danoilès & une allemande,