dant le cours de l’année aux infulaires. Ce débit
continuel & journalier n’empêche pas qu’il ne fe faffe
tous les ans une grande vente à l’arrivée des vaiffeaux
de la Compagnie dans chaque port. Les marchandifes
d’exportation confiftent en poiffons fecs, mouton falé,
boeuf falé, beurre, huile de poilfons, fuif, laine brute,
wadmel, camifoles groffes & fines, bas & gants de
laine, peaux de moutons & de renards, foufre, plumes,
édredon, Les marchandifes d’importation con-
fiftent en toute forte de ferrures, pains focs, bierre,
eau-de-vie, étoffes, farines, lignes de pêche, planches,
bois de charpente, tabac, fers à cheval. Les
Iflandois payent tout ce qu’ils achètent avec leur®
denrées ou marchandifes du pays. On n’y connoît
prefque point l’argent. Toutes les ventes, tous les
acquits, en un mot, toutes les affaires fe traitent en
poiffons, & on paye en conféquencede l’évaluation;
une aune de tabac vaut un poiffon. Ainfi l’on peut
regarder le poiffon & le tabac comme la monnoie
courante d’Illande.
Il me refte à parler du gouvernement d’Illande.
Cette ille efi; divifée en quatre parties ou provinces,
celles du nord, de l’eft, du fud & de l’oueft. Ces provinces
font divifées en cantons, gouvernés par des
baillifs. Il y a dix-huit ou vingt cantons, dent chacun
renferme quinze ou feize paroiffes. Toutes ces
paroifTes font dirigées par deux évêques;l’un gouverne
la partie feptentrionale, & l’autre la partie méridionale.
Le fiege du Confeil fouverain fe tient à
Belfelted, fous la dire&ion d’un grand baillif qui y
réfide. Le Roi entretient auffi,pour la perception de
fes droits, un fénéchal qui demeure également à Bef-
feffed. Ces deux officiers principaux rendent compte
au gouverneur-général d’Illande, qui fait toujours là
réfidence à la cour de Copenhague. Voilà tout ce que
je puis dire d’intéreffant aufujet de l’IIlande,pour ne
point m’écarter des bornes que je dois me preforire.
Je reprends la fuite de mon journal.