oufept lièiiè-s dë-terres j“jê m’apperçus que lamerétoic
blanche devant moi-àPhorifon. Les deux pratiques
de ces, côtes que j’avois à bord de ma frégate, m’affu-
rérc-nt que cette blancheur n’-étoite autre chofe que la
mer même qui étoit ; glacée. Je continuai ma route au
nord-nord-oueft pour-reconnoîtré ce que je voyois ;
& m’étant approché, à une demi-lieue de cette blancheur
, la furface de là mer me parut exactement glacée^
& ne fiire qu’un corps folide, depuis le nord-
oiie-ft du compas jufqu'aü cap de nord qui reft'oit à
feft-fud-eft. Je virai de bord pour m’éloigner du danger
i & en avertir ia flotte. L’année précédente, le
palfage ou le détroit entre Groenland & l’Iflande
avoit été entièrement fermé par les glaces pendant
tout l’été. Je ne puis nftempêchër de faire ici quelques
réflexions1 fur cette mèr glacée, & fur les montagnes
de glace qu’on trouve dans les mers du nord;
dans là navigation d’Europe à l’Amériquefèptentrio-
nale , & quelquefois en doublant le cap Horn. On en
voit-qui, femblàb'les à des iflesoii plutôt à des contn
nens, paroilfent avoir plulieurs lieues de longueur &
pW-cjë deux cens -pieds ’au- deffas; de la; furface de
î ’eau.: Gomment rendre ralfon do "là formation-de ces
•maffes énormes ?• Tout le monde fiiit que le défaut
d’agitation en tout féris ’des parties inferifibles.caufe
le froid, & que le froid oft la caufe véritable & immédiat
© de-la fondation de la glace, qu’il en eft d’autres
inoycnnes&aecidcntelles
Caufe de la
formation de
la glace.
comme: les efprits
D A N S . L A ME R D U N O R D ;
dé fel & de nitre, qui répandus dans l’air ; y caufent
même au milieu de l’été un froid fi violent, que les
lacs: & les rivières en font glacés {a). Ainfi les-vents
de nord dans la partie du nord, & -les vents de fud
dans la partie du fud , contribuent au froid & à la formation
de la glace, parce qu’ils apportent des pôles,
des corpufcules ou des atomes froids, qui s’inférant
dans la furface des corps, fulpendent l’agitation des parties
-infenfibles. Je vais entrer dans quelque détail pour-
développer les caufès diverfes du froid & de là glace.
J’établis d’abord pour principe une matierç étherée,-
fubtile & aétive, qui environne & qui pénétré plus ou
moins tous les liquides.. Or fi l’on chalfe la matière-
fiibtile qui coule entre les interftices d’un liquide quel-r
çonque,fi l’on diminueibn mouvement,fi l’on affoi-
blit fonreffort, enforte qu’elle ne puifle plus vaincre-
la réfiftance des parties intégrantes du liquide (c’eft-
ce que, fait le froid), on-aura de la glace; ainfi la
formation de la glace eft l’effet immédiat du moindre-
mouvement de la matière fubtile qui conftitue lefeir
& la chaleur.
Voici maintenant lesxaufes accidentelles. Le fel,
le nitre , le filpctrc, font la première caufe accidentelle
de la formation de la glace. Dan.s les endroits
où, ils abondent flair s’en charge, ils -entrent dans-les-
V*0 - Voyage dû LfevaÉt; Lettré Ï 8- '
G 3à-: