-Remarques
fur la rade de
Dunkerque.
'Extrait "(Je
l’hiftoire de
Dunkerque.
le varie risban au fud-quart-fud-oueft, & la tour de Dunkerque
au fud. Je ne dois point oublier de dire que
•pour aller d’Oftende à Dunkerque il y a un chenil plus
facile & plus fûr que celui que nous fîmes, fur-tout
pour un bâtiment comme l’Hirondelle ; il ne s’agit
que de ranger la côte à im quart de lieue de diftance,
■ & d’avoir foin d’arrondir le banc qui eft à l’entrée de
Nieuport. La rade de Dunkerque eft bonne parce qu’il
y a peu d’eau (-a) & que la tenue eft forte. Cette rade
peut contenir la plus grande armée navale ; elle n’eft
fermée que par un banc de fable nommé le Brac, fur
lequel il ne relie qu’une bralfe d’eau à baffe mer , &qui
affeche même en plufieurs endroits. Les vents les plus
à craindre dans .cette rade font ceux depuis le ou-eft-
nord- oueft julqü’au nord-eft. Lamer y eft louvént très-'
groffe, fur-tout quand le vent fouffle du oueft-nord-
oueft parce que la lame entre par la paffe de l’oueft.
Ce vent eft le plus propre à faire chaffer les ancres &
rompre les cables, fur-tout à la marée montante,
parce que les'vaiffeaux ■ ont à fouteniren même-terns
& l’effort du vent & l’impulfion du flux.
Dunkerque eft célébré par fon antiquité, par Ibn
port & par lès révolutions. Environ foixante ans
avant l’ere chrétienne, les peuples qui habitaient les
côtes de la mer où eft fituée Dunkerque s’appelloient
Diabintes. Ce nom qui eft latinifé tire fon origine de
la langue teutonique, dans laquelle il-s’écrit ainfi,
Die
(fl) On mouille par fis , fept,"huit'& neuf,braflçs d’eau,
Die Hüp-lnden, & fignific Navigantes.mportùfecüriï,
form a, ou ceux qui naviguent dans le port fa it enftonne-,
de hache. Les Morinsétoient leurs voifins, c’eft-à-dire,
ceux de Boulogne;,Calais, Saint-Omer jThérouane,-
& Aire ; &ceux deBergues, Honfcotte ,Eurne ,Dix->
mjide,&.Nieuport fenoifimoiçnt Mmapiens. Ces trois)
peuples joints aux Nerviens, leurs alliés, allèrent au-
devânt de Céfar quand il conquit les Gaules-, & lui
livrèrent bataille iur les bords de la .Sambre; elle relia
long-tems;indéçife, & Céfar ne la gagna quepar un'
fècours conlidérabîe qu’il reçut pendant ce-çombat-,
malgré cela Til perdit tant de monde, qu’il neput fubju-
guerces peuples que les années ftüvantes qu’il leur livra-
ime féconde bataille où-ils furent défaits ; ils fé réfugièrent,
dans les boiSj& s’y défendirent courageufément
pendant deux ans avant d’être ftibjugués,; Céfér sien,
étant rendu maître, leur laiffa pour gouverneur Cor-vi-
nius.. Les Romains cpnftruifirent plufieurs fprtereffqs,,,
entr’autres celle de Caflèl à ; lix lieues de Dunkerque
dans les terres-, ouréfidoit le gouverneur- des-Rays-Bas.
Le village-de Mardyck ,dont on fit une t;rèsrbpnnp for-
tereffe dans la fuite, eft fituéà une; lieue,& demie on
environ à' l’oueft de Dunkerque, il-a donné le nom à
plufieurs camps & batailles je ’étoit 'autrefois le célèbre
Fortus iccius, dont Çéiàr pqrle dans fés Commentaires
qui en a, même retenu' le nom, comnjnqui diroit la
mer Diccium j ou mare. Dick .félon quelques auteurs,
le fieur Chifflet en a,donné une carte & une
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