dans fon premier livre des Georgiques. Je trouve plutôt
cette Thulé dans Tille d’Irlande, éloignée de Pif-
lande de cent foixante-quatre lieues. Angrimus Jpnas
auteur de la chronique illandbife, réfute dans fon
Speoimen JJlandicum le fentiment des écrivains, en-
tr’autres Pontanus,. qui ont prétendu, que Tlüandc
étoit la Thulé des anciens.
Cette ille fut découverte en 798 par Nadocus, qui;
la nomma Snecland, à caufe de la. quantité de neige
qui couvrait- la terré. En-872», un Suédois , nommé
Gardanus , la reconnut plus ex-aélement. L’année fui-
vante, un pirate norwegien, appelle Flocco, la nomma
Iceland\ &c l’an 874, un nommé Ingulfe ou Ingultus,,
feigneur de Norwege, s’y réfugia pour avoir tué deux,
barons de fon pays. Il là trouva inculte, & peu habitée
; h pafle pour en avoir été le premier roi.
T o u t ce que je viens de dire prouve que l’illandc
fut très-peu connue, & je crois que nous en devons-;
les premières notions à M. Anderfon & à.M. Horre--
bows;
Les cartes dé cette ille ont été jufqu’ici très-dé-
feétueufes. L ’Europe n’avoit d’autres cartes de l’I f
Iknde que celle d’André Velleius, danois,.gravée en;
ijS ç ,: copiée par les Hollandôis en 1698 & par
M. Bellin en 17J1pour fa carte réduite dés mers du;
nord. Cet habile hydrographe, dont les travaux utiles
nous ont procuré une belle colleétion de plans &.
de cartes en tout genre,, m’avoit donné une carte àt
grands points de cette ille, réduite d’un grand plan
levé fur les lieux par des ingénieurs danois, & achevé
en 1734.; mais je l’ai trouvée très-mauvaife & très7
dangereulè. Je n’ai rien négligé dans mes deux carn?
pagnes pour la corriger, & je me flatte que tous les
navigateurs feront très-fatisfaits de celle que M. Bellin
doit publier d’après mes remarques «Si mes obfer-
vations.
L ’ifle dlflande n’eft, pour ainfi dire, qu’un com-
pofë de montagnes & de rochers efearpés qui fe coupent
en formant des chaînes prefque parallèles, félon
les quatre points cardinaux du monde ; mais entre
ces rochers & ces montagnes il y a de belles plaines
& de beaux vallons, qui fourniffent de très-bons pâturages
pour les troupeaux. Ces montagnes font prefque
toutes ftériles, incultes , & toujours couvertes de
neige & de glaces. Plufieurs de ces montagnes font Volcans,
des volcans, mais le plus fameux de Tille & même de
la terre entière eft celui du mont Heckla: il a vomi,
en 17<56, & jetté une fi grande quantité de pierres, que
la mer en étoit couverte k vingt lieues au large, dans
la partie du fud. 11 n’eft pas étonnant que ces pierres
furnagent, pénétrées comme elles lé font par un feu
aétif qui leur ôte toutes les parties folides. Les montagnes
toujours couvertes de glaces fe nomment Joe-
kul ou Joekelen; il en fort l’été de grands torrens,
dont les eaux troubles & fales répandent la plus mau-
vaife odeur. Dans le voifinage de ces Joekelen, il y
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