une efcadre ennemie très-fupérieure qui ne pût l’en-
tamer, il arriva à Dantzig le 26, & ramena ce prince
le 11 Novembre fuivant à Dunkerque, rien n’ayant
répondu aux efpérances que les Polonois avoient fait
concevoir à ce prince. Sur ces entrefaites , la paix fut
conclue à Rîfwick; pendant cette guerre, les armateurs
de Dunkerque avoient fait pour plus de vingt-
deux millions de prifès fur les ennemis.
En r r o i , la guerre fe raluma; on conlïruili't le
Fort-Blanc, M. Bart ayant reçu les ordres d’armer
une efcadre, s’y appliqua avec tant d’aébivité, qu’une
pleuréfie le mit au tombeau le 27 avril 1702, âgé de
cinquante-deux ans, généralement regretté. Son fils
André fuivit les traces de fon pere, fe diftingua fous
M. de Saint-Pol qui commandoit une efcadre dans
fe Nord, & fous M. de Forbin, qui remplaça
M. de Saint-Pol, tué en 1705“ dans un combat où les
vaifleau'x qu’il commandoit eurent tout l’avantagé.
M. Bart, par fes fervices, parvint au grade de'vice-
amiral.
, E_n J ? 12 »h P?ix étant faite, on démolit les écIufesV
lés Forts'& f e fe-fefetior,s -<lcOunkerque. Pendant
cette guerre-, lés Dimkerquois y amenèrent mille fix
-cens quatorze priies, qui ont produit plus de trente
-millions, fans compter celles qui ont été conduites
‘en d’autres1 ports -de France.
; En 1714.,on creufa le canal &leportdeMardick,
T °u r donner l’écoirlement aux 'eaux du pays. Ce port
eft à une demi-lieue de Dunkerque à l’oueft, du côté
de l’ancien Mardick. On y lit deux éclufes pour pouvoir
y palfer des navires,mais en 1617 on détruifitla
grand?, & -on ne conferva que la petite de feize pieds
pour l’écoulement des eaux. Par ce canal qui abou-
tiffoit dans Dunkerque l’on continua le commerce;
mais à grands frais,. & malgré toutes les oppositions
des Anglois. On avoit jetté un batardeau en travers
du port, entre la ville & la citadelle; mars un
gros tems ayant pouffé avec violence les eaux de la
mer, il fe rompit la veille de Pan 1720, & fut emporté
tout-à-coup. On commença à y naviguer, on
fit des forts & des jettées en fafcinage en 1744., &
l ’on entoura la ville d’un rempart de gazon; mais les
forts furent démolis à la paix de 1748. Après cette
paix, on fit une cunette pour l’écoulement des eaux
des foffés de la ville qui s’ y corrompoient. A la dernière
guerre, on rétablit l’éclufe deBergues, le baf-
fin, & l’on conftruifit des forts en fafcinage au bord
de la mer ; mais à la paix, on a démoli les forts, le
baffm & la cunette, laiffant fubfifter l’éclufe de Ber-
gues pour l’écoulement de3-caiix.
Le 24 Septembre à neuf heures du matin ayant d^ux Départ <îe
tiers de Ilot, & les vents aufudeftfoibles, j’appareillai Dunkerque,
de la rade de Dunkerque pour retourner à Bre f par
la Manche. Nous gouvernâmes d’abord au ouell-
quart-nord-ouefi: & oueft-nord-oueft pour fortir de la
rade, qui lè termine à l’eft & à l’oueft par les pointes'
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