M e s d e
S ch e t tla n d .
P o f t s &
m o u illa g e s .
IJÿt R E L A T I O N D’ UN V O Y A G E
taches noires- A mefure qu’on approche de terre, le
fable eft plus mêlé de gravier & de pierre, & à quatre
lieues de M e , il y a foixante-dix braffes d’eau fond
de gravier & pierres noires. A l’eft de cette illefont
les ifles de Schettland (a ), furie nombre defquellés
le s auteurs ne font point d’accord; mais il n’y en a
que trois de grandes, dont la principale eftlifle de
Mainland. Le climat de ces ifles eft le.même que
celui des Orcades. le terroir produit également de
l’orge & de l’avoine; les pâturages font aufîi tres-
abondans. La pêche & les troupeaux dé boeufs, de
vaches & de moutons font la richeffe des habitans..
Ces infulaires font d’origine norvégienne. Leur langue
eft Un dialeéte gothique, qui tient du danois,&
fur-tout de l’anglois. Ils font du feu avec de la
tourbe, parce qu’il n’y a point d’arbres fur toutes
ces ifles. Ils fuivent la-Religion Réformée. Ces ifles
font bien peuplées, fur - tout le long des côtes, qui
offrent plufieurs baies, anfes, ports & mouillages.
L’ifle Mainland a 17 lieues du nord au fud, & 5“
lieues de l’eft à l’oueft dans fa largeur moyenne. Cette
ifle feule renferme plus de ports & de mouillages que
les ifles d’Yelle,d’Unft,& toutes les autres enfemble.
Te ne parlerai même que de ceux qui font en 1 ifle de
Mainland parce que les autres ne font point fréquentés,
ni propres à recevoir des bâtimens de toute gran-
(« ) C e s if le s ap p a r t ie n n e n t a u x A n g l a i s , a in fl q u e le s O r c a d e s .
D A N S L A ME R DU N O R D . sÿj
deur, &■ qu’il faut abfolument des pilotes du lieu pour
y entrer. Commençons par la partie la plus méridionale
de Mainland, où il y a un mouillage pour une
efcadre de dix vaiffeaux au nord d’une petite ifle nommée
Peerdeyl. On entre dans cette rade par l’eft ou
l’oueft de cette ifle qui eft faine, & l’on mouille par
12 à 16 braffes d’eau fond de gros fable. Cette rade
eft à l’extrémité d’un cap très-élevé & très-reconnoif-
fable, nommé le cap Swynburger-Hooft ou’ Swyn-
burger-Head. Voilà ce qu’il y a de mieux dans cette
partie. M. Bellin défigne trois autres mouillages entre
ce cap & le cap Fitxul ,qui eft la pointe la plus occidentale
des terres du fud, mais ces mouillages font
mauvais, parce qu’on y eft expofé à des tourbillons de
vent qui rendent la mer affreufe. Il n’y a que la baye
deQuendalequi puiffe recevoir de gros vaiffeaux. Elle
eft grande & fpacieufe; on y entre & l’on en fort ai-
fément. Dans toute la partie de l’oueft il n’y a qu’une
rade propre à recevoir des bâtimens dé guerre, c’eft
celle que les Hollandois nomment Magny-fiord. Son
entrée eft à 3 lieues au nord du cap, nommé Fitzul
par les François, & Nord-coejl-head par les Anglois.
Dans la partie de l’eft font les meilleurs ports & mouillages.
A quatre lieues dans le nord du cap S wynburger-
Head on voit dans la partie de l’eft une petite ifle
nommée Connix-Eyl, qui forme avec la grande terre
une rade excellente qu’on appelle Hamborger Haven,
ou havre d’Hamborger. On y mouille par 8 braffes
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