ïmîts.
Agriculture.
eft celle qu’ils trouvent fur les rochers, c’eft une eft
pece de moufle qui reflemblë afféz au pulmonaire.
Beaucoup d’Iflandois en font de la farine ,. qu’ils préfèrent
à celle de froment. Ils la nomment fialla-gras,
herbe de rocher. M. Olave, dans une de fes lettres,.
me faitl’éloge de cette plante,en m’en envoyant une
poignée, il s’explique en ces termes. „ Mitto tibi,
„ Domine, lierbam panis apud Iflandos fucceda-
„ neam,pulmonariævicinam,diu Mufcus Iflandicus
,, nom inata eft hæc herba crefcit in faxetis altiorum
„ montium, ita ut jure dici poflit Deum nobis dare
,, panem è lapidibus. Nanquam crefcit in terra vel
,, humo neque radices agit dapfilem miflum ex ea
,, paramus , pultem frequentiflime cum lacie tam ju-
„ cundam & falubrem ut omnibus farinaceis ante po-
„ nam, eft etiam excellentiïïimum pectorale, tutiffi-
„ mumque in dyfenteria medicamentum ” . On voit
queM. Olave, qui eft très-vçrfé.dans la Botanique,
attache à cette plante bien des vertus falutaires.
Les légumes & les fruits ne peuvent venir en
Iflande, parce que , comme le remarque. M. An-
derfon, le froid efl trop exceifif; & quoiqu’en dife
M. Horrebows, qui dit avoir mangé des'grofeilles
dans le jardin du gouverneur'à Befefted, je penfe qu’il
eft plus difficile de faire venir des raves en Mande
que des ananas à Paris. Il n’efl: pas plus poffible d’y
faire croître du bled; & les ordonnances fur l’agriculture,
qui fervent d’autorité, à M. Horrebows,.ne--
prouvent point- que les terres d’Iflande furent jadis en-
femencées ; car la fagefledes loix prévoit tous les jours
des cas qui n’arrivent pas.
. On ne voit en Iflande aucune bête fauve. Il y
vient quelquefois' des ours portés fur des glaçons du
Groenland ; mais dès qu’ils ont pris terre & qu’on
les apperçoit, ils font tués à coups de fufil ou de
lance: il en vient de noirs, de blancs, de grifàtres
j& de tigrés,, mais ils n’ont jamais le tems de fe mul-
tiplier.
Le feul animal farouche qui foit enTflande eft le
renard. On en voit de noirs, de bleus, de rouges &
de blancs, Les habitans, pour prendre beaucoup de
ces animaux, placent dans la campagne un mouton
ou un cheval mort, qui répand au loin une odeur
forte. Les renards alléchés par l’odeur,fe raflemblent
autour de la charogne, auprès de laquelle le chafleur
a eu foin • de fe pratiquer une loge .d’où il voit fans
être vu, & d’où il peut tuer quatre ou cinq renards
à chaque coup Jla fufil.
Il y a beaucoup de chevaux en Iflande, la race en
efl; petite, elle vient, félon M. Anderfon, de Norvège,,
& de l’Ecofle,.félon M. Horrebows; elle ne
fort peut-être ni de .l’un, ni de l’autre de ces deux
pays. Quoiqu’il en foit, les chevaux iflandois ont
beaucoup de force & de vîteffe. On voit dans les
montagnes d’Iflande des milliers de chevaux qui pafl
fent.plufieurs années fans entrer fous aucun toit; ils
* f l
Oms,
Renards,
Chevaa«,.